Résumé : Aucun d’eux ne l’a choisi. Certains l’ont subi ou provoqué, lui ont prêté allégeance, y ont finalement pris goût… Mais le Mal, solitaire et tout-puissant, trace sa route et anime ses pantins. Desseins mystérieux, atours inattendus, voies impénétrables ; il rôde et patiente dans le noir. Tant et tant, il tente et torture, sème la mort et le désarroi, se joue bruyamment de la condition des Hommes, de leurs faiblesses et de leurs bas instincts. Regis, Sandrine, Dolores, et tous les autres, se débattent, s’y noient… Ou bien s’en libéreront-ils, peut-être ? Et quel sera alors le prix à payer pour ces âmes turbulentes, égarées dans un grand bal fou ?
Mon avis : Je remercie Les éditions Nouvelle Bibliothèque pour l’envoi de cette trilogie. J’apprécie énormément l’équipe qui s’occupe et chouchoute les partenaires. Je suis vraiment sous le charme de ce que l’on peut nous proposer au niveau des lectures. C’est vraiment très intéressant de voir la diversité : adulte / enfant mais aussi la diversité des genres. J’avoue que la trilogie psychiatrique est percutante.
Un univers incroyable
Comment vous parler de ce roman sans en dire trop ? C’est un exercice difficile ! En effet, on a une trilogie assez incroyable. On est dans des décors que je n’ai pas l’habitude de côtoyer. On baigne dans la folie d’un hôpital psychiatrique. C’est sombre, percutant et intense. Je ne pensais pas pouvoir correctement m’épanouir en m’asseyant avec tous ces fous mais James Osmont est parvenu à me charmer avec ses mots ! Je vous avoue que ce n’est pas un coup de cœur mais c’est certainement à cause de mes goûts personnels livresques. C’est très sombre, comme je vous l’ai dit au-dessus, et par moments, j’ai eu du mal à trouver une bulle d’air pour sortir un peu de cette oppression.
Des personnages principaux surprenant
On a des personnages principaux physiques et humains (d’ailleurs, les trois tomes s’appellent Régis, Sandrine et Dolorès). J’ai trouvé ces trois prénoms assez intéressants ainsi que les étymologies : Régis qui signifie « le régisseur » on peut certainement souligner le combat interne entre le Mal et la personne. Celle qui veut régir sa vie et qui n’y parvient pas forcément tout le temps. Sandrine peut avoir une double signification « celle qui protège les hommes », « celle qui repousse » : on a encore une fois une lutte interne dans l’étymologie. On protège et repousse en même temps. On a une impression de lucidité épisodique. Dolores reste le personnage au prénom le plus évocateur : « douleur ». On a donc trois personnages qui se partage cette trilogie : le régisseur, celle qui protège/repousse et celle qui est pleine de douleur. Je trouvais ces étymologies intéressantes puisqu’elles illustrent parfaitement le sujet du roman.
Deux personnages sont aussi très importants. Si importants que l’on peut parler de personnification. Laissez-moi vous présenter le Mal et la Folie. J’ai été soufflée par la précision et la justesse des mots.
L’intrigue
On nous propose un voyage particulier dans cette trilogie. Les déplacements géographiques ne sont pas forcément les mouvements auxquels on peut penser. Ici, on parle plutôt de l’errance psychique. On erre dans les recoins de l’esprit. L’auteur traite la folie sous toutes les coutures. Comme le laisse présager l’étymologie des noms, les trois tomes se complètent. Ma curiosité piquée au vif, j’ai vite l’intégralité. J’ai apprécié ma découverte. Je ne pense pas dire que ce soit un roman destiné à tous les publics. On ne parle pas d’amour, d’amitié, des fondements de la vie. On nous parle simplement du déroulement de la vie, des incidents, des possibilités de l’âme et de l’esprit. Purée, c’est une vraie claque.
Les arts au service de la trilogie
Inutile de croire que les personnages sont comme dans les films : personne ne peint en groupe sur des toiles blanches. Non, ici, c’est bien plus profond que cela. On a plusieurs formes d’arts qui viennent bercer l’intrigue : on a des peintures (qui font peur, non, ne pas lire cela avant de dormir !), mais aussi la musique en toile de fond. J’ai apprécié cela. La manière dont l’auteur utilise les arts pour décrire et dépeindre ses romans, c’est saisissant et assez poétique.
La plume de James Osmont
Je pense que c’est LA force du roman. En effet, j’ai été subjuguée par la plume de James Osmont. On se retrouve dans un tourbillon de mots, de références et de figures de style. C’est une plume qui vient, sournoisement, vous prendre les sens pour ne plus lâcher les mots de l’auteur avant la fin. C’est incroyable comme l’esprit humain peut se jouer de nous. Avec les références connues, l’auteur parvient à réveiller la curiosité du lecteur qui sait de quoi on parle. C’est assez sympathique. Il n’y a rien d’arrogant dans la plume de James Osmont. On se sent bien, étrangement, dans cette trilogie et finalement, bien seul lorsque l’on ferme cette trilogie.
Je n’ai pas pu m’empêcher de faire un lien entre le travail de James Osmont et celui de Modiano. On a toujours cette petite musique tout au long de l’oeuvre. De plus, on se retrouve avec un univers qui n’est pas complètement noir : en effet, le sujet est sombre mais l’écriture et les mots de l’auteur viennent flouer l’univers. On se retrouve dans un brouillard constant qui nous laissent, par moments, quelques passages de lucidité. Une idée qui met en exergue la place de la folie chez l’homme.
Si vous aimez les romans forts, sombres, qui vous poussent dans vos questionnements internes et personnels. Tous les sujets abordés sont intéressants et la plume intelligente.
Les – :
- Par moments, des passages un peu trop sombres pour moi.
Les + :
- Des personnages qui sont excellents et très bien construits.
- La plume de l’auteur qui est LA force de cette trilogie.
- L’intrigue, très bien construite.
- Les arts présents dans l’histoire.
Hum ! pourquoi pas ! A voir ! En tout cas, ton avis m’intrigue beaucoup !
Je suis ravie de cela 🙂
J’avais déjà trèèèès envie de découvrir cette trilogie, elle me fait de l’oeil depuis un moment, ce que tu en dis me donne encore plus envie de la lire ! Je pense qu’elle pourrait totalement me plaire ! J’aime les univers sombres… 🙂
Oui ! Puis si tu as étudié l’éloge de la folie d’Erasme, ici, tu vas adorer.
je ne suis pas sur d’être dans un état d’esprit favorable pour une telle lecture. Ce qui touche à la psychiatrie en général, ce n’est pas trop pour moi malheureusement
Je pense que tu penses juste. Tu pourrais me et te surprendre avec cette lecture mais c’est vrai que je ne vois pas forcément beaucoup ce genre sur ton blog ^^
Houuu, alors ça, ça me paraît absolument génial ma belle, très intense et effectivement un peu sombre, mais c’est quelque chose que j’apprécie, alors je note !
Il faut, tu peux y aller les yeux fermés.
Je suis déjà timbrée comme tu le sais :p Je ne suis pas sûre que ça me serait profitable de le lire 😀
Ahah, c’est vrai ça 😛
Le côté un peu sombre peut me faire fuir.
Il peut faire peut effectivement, mais il est aussi très intéressant