Casanova de Matteo Strukul

41eapQnb8dL._SX195_.jpgRésumé : Saurez-vous résister au plus grand séducteur et à la plus belle ville du monde ?1755, Venise. Après avoir parcouru l’Europe pendant dix ans, Giacomo Casanova revient enfin dans sa ville natale, si chère à son cœur. Acclamé par les habitants, l’enfant rebelle de la Sérénissime enchaîne les coups d’éclat et ne perd pas la moindre occasion de se faire remarquer. Notamment par la comtesse Margarethe von Steinberg qui lui lance un défi : séduire la jeune Francesca Erizzo avant qu’elle ne se marie. Un défi que le célèbre séducteur accepte comme un jeu… sauf qu’il n’a pas prévu les sentiments que la jeune fille éveillerait en lui, ni les manigances des hautes instances de la cité des Doges qui n’ont plus qu’un objectif : mettre Casanova aux fers avant qu’il pervertisse les mœurs vénitiennes.

~ Service presse ~

Mon avis : Je remercie les éditions Michel Lafon pour l’envoi de ce roman ainsi que Camille qui est toujours présente pour répondre à mes questions. Merci beaucoup ! J’avoue que je n’ai pas cherché bien loin avant de faire la demande de ce service presse. C’est typiquement le genre de couverture que j’aime : mystérieuse, sublime et grâce à ce masque de mascarade, nous plongeons directement à Venise. Le titre évocateur nous propose de rencontrer un personnage que l’on connait : Casanova, le bourreau des cœurs.

~ Le mythe de Casanova ~

Expression devenue populaire, le personnage de Casanova est devenu un mythe. Cependant, Giacomo Casanova est un homme qui a réellement existé au 18ème siècle. Avant d’être considéré comme un séducteur par la gente féminine, il s’inscrit dans des activités comme la musique et l’écriture. Il laisse une œuvre littéraire intéressante et assez conséquente à la fin de sa vie.

Malheureusement pour lui, ou heureusement, cela dépend de la manière dont on se place dans cette histoire, il est considéré comme étant le prototype du « libertin des mœurs » par le clergé. Dès son plus jeune âge, il est un homme à femmes, il libère ses pulsions et tensions pour atteindre le paroxysme de l’érotisme avec ses conquêtes.

Voici donc un mythe que je ne connaissais pas forcément très bien, j’en attendais beaucoup et j’avoue que j’ai été un peu déçue par ma lecture. Je m’attendais à être surprise, bousculée sur mes certitudes sur ce personnage. Finalement, c’est un goût un peu amer que me laisse cette lecture. En effet, la surprise n’est pas là et mon étonnement sur ce personnage est plutôt négatif que positif.

~ Venise : la ville des amours par excellence ~

Je vais commencer par un point qui m’a énormément plu. Les décors et la ville de Venise. On sait que la ville de Venise est considérée comme étant la ville de tous les amours. Ici, on a une description parfaite de cette ville qui, finalement, ne l’est pas. En effet, on se retrouve avec une partie de la ville plutôt tranquille, on y vit paisiblement en couple ou en famille. Il y a aussi l’autre côté de cette ville, plus sombre, plus dangereuse entre les trahisons, les mésalliances et les mensonges. Les passions y sont libertines, érotiques. On y trouve aussi un côté secret. C’était très intéressant.

La manière dont l’auteur amène son personnage à évoluer dans ce genre de décors est tout bonnement incroyable. On a une impression assez intéressante : je me suis retrouvée dans des décors dignes d’Alexandre Dumas : combat de capes et d’épées, de complots pour assassiner les personnes hautement placées. Bref, on ne s’ennuie pas une seule seconde dans la ville de Venise.

~ Et si on parlait « personnages »  ~

Les personnages, parlons-en ! J’ai trouvé qu’il y en avait qui étaient très intéressants dans la manière dont ils ont été construits. Pleins de promesses, ils m’ont intriguée. Certains m’ont même déçue.

Commençons par Casanova. Giacomo revient après 10 ans d’errance. Pour se sauver, il a fui Venise, son passé est assez obscur mais on prend plaisir à découvrir ce qui s’est passé. Son retour sonne le glas pour certains : cet homme est un mystère, un poids, une menace. Il y a une atmosphère assez sombre qui s’émane de lui.

« Tout ce qu’il touchait devenait aussitôt mort et gémissements. Certes, le peuple l’aimait, les femmes étaient folles de lui, les cercles d’artistes et de lettrés le voyaient comme un rebelle, un antihéros, et donc un modèle. »

On sent vraiment l’homme menaçant tout au long du texte. Et j’avoue que de ce côté-là, j’ai été servie. C’est un homme dangereux et on s’en rend bien compte tout au long du texte. C’est un homme qui n’hésite pas à manigancer les pires complots pour obtenir ce qu’il désire.

Francesca est un personnage assez bien construit. Figure assumée, elle ne manque pas de courage et est décrite comme étant une femme forte, qui n’est pas l’objet du désir des hommes et qui sait dire non. Elle n’est pas considérée comme étant l’archétype de la femme facile et soumise à son mari. Bien au contraire ! Elle est l’objet d’une machination particulière : un pari entre la comtesse allemande Margarethe von Steinberg et Giacomo Casanova. J’avoue que déjà là, j’ai tiqué. Cette partie de l’intrigue n’est pas sans me rappeler Les liaisons dangereuses et le pari entre la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont.

Là où ça n’a pas collé pour moi, c’est le comportement de Francesca qui n’est pas du tout conforme au caractère que l’on nous décrit. Le fait que la femme (en général dans le texte) soit une sorte de kleenex qu’on balance dans le caniveau après utilisation ne m’a pas forcément plu. Je m’attendais à quelque chose de différent, qui viendrait un peu casser le mythe de ce rustre de Casanova. La place de la femme reste inférieure à celle de l’homme dans cette histoire et j’avoue que je n’ai pas été très réceptive à cette idée.

~ Un voyage ~

Ce qui sauve le roman à mes yeux, en plus des somptueux décors proposés par l’auteur, c’est le voyage historique. En effet, on voyage dans l’histoire, l’auteur prend le temps de planter des décors assez sympathiques et qui collent à la réalité du siècle dans lequel on évolue.

On nous explique certains conflits, certaines situations historiques et franchement, cela ajoute un côté réaliste à cette fiction.

~La plume de Matteo Strukul ~

J’ai apprécié une fiction autour d’un personnage historique que l’on ne connait peu voire pas du tout. Cela reste très crédible puisque l’auteur se cale sur des événements qui sont vraiment arrivés. J’ai apprécié ce côté.

L’auteur parvient à garder quelques secrets sur la fin. Finalement, on se rend compte que Casanova est un personnage apprécié par certains habitants et détesté par d’autres. Les complots pleuvent, les menaces de mort contre lui aussi mais il se bat jusqu’au bout pour comprendre ce qu’il en est.

La plume est vive, atypique et très sympathique à découvrir. J’ai adoré les décors et l’ambiance, un peu moins certains personnages mais dans l’ensemble, j’ai passé une lecture agréable mais pas transcendante.

3 raisons de découvrir ce roman

  • Le mythe de Casanova exploité
  • Le fond historique et les décors plantés
  • La plume de l’auteur assez sympathique

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16 réflexions sur “Casanova de Matteo Strukul

  1. Une somptueuse ballade à travers les dédales de Venise… C’est prometteur mais tu te doutes que ce genre de livre ne me tente pas spécialement. C’est dommage pour cette représentation de la femme, dont nous avons eu l’occasion de parler! Un avis mitigé pour un livre pourtant plein de promesses, cela arrive 😉
    PS : très belle chronique ♥

  2. C’est vrai que la couverture est sublime ma belle, mais pour autant je n’ai pas été tentée de le demander et je pense que ton avis me confirme qu’il n’aurait pas forcément été pour moi !

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