Une nuit à Carthage d’Annick Perez

CVT_Une-nuit-a-Carthage_6000Résumé : L’histoire commence à Beausite, banlieue de Tunis en 1947, au temps où Alice Barenti, 15 ans et demi, tombe folle amoureuse du mystérieux Neldo, agent-recruteur du Mossad en Afrique du Nord. Mais il y a aussi le jeune Paul Samama, affairiste en culotte courte ou presque, qui s’est juré de n’épouser qu’elle. Partagée entre Neldo l’idéaliste et Paul l’ambitieux, Alice traverse sa jeunesse à vélo, au milieu des rires et des cris d’une famille si nombreuse qu’on ne sait plus qui est qui, dans cette Tunisie qu’on dirait ensoleillée à jamais. Mais l’Histoire guette tous ces personnages comme au coin du bois, et avec la décolonisation, le paradis de Beausite est bel et bien perdu. L’exil pousse Alice et les siens vers la France aimée mais inconnue. Seulement son dilemme amoureux entre Neldo et Paul, traverse la Méditerranée avec elle et l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle. Histoire d’une famille tune et d’un amour fou, Une Nuit à Carthage est un roman polyphonique, un joyeux foutoir, une ode à l’éternelle jeunesse. Ce roman au naturel et à la fluidité poignante est une saga romanesque où la vie et les drames éclaboussent à chaque page et les secrets aussi. Il a le souffle et la spontanéité de certains grands livres, de ceux dont le souvenir demeure longtemps après les avoir refermés.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Gilles Paris, son équipe ainsi que Balzac éditions pour l’envoi de ce roman dans le cadre d’un service presse.

J’avoue que j’avais besoin de dépaysement. De voir autre chose dans mes lectures que ces histoires qui, habituellement, bercent mes soirées. Une nuit à Carthage semblait être une bonne option pour partir quelque temps loin du nord de la France dans lequel je réside.

Récit sur fond historique, nous allons faire la rencontre d’Alice, la fille du maire de Beausite, ville de Tunisie dans la fin des années 1940 et début des années 1950. Alice vit une vie paisible et rencontre Neldo qui recrute de jeunes personnes pour le Mossad qui est une agence de renseignement d’Isräel. Complètement sous le charme et partageant ses idées, Alice est prête à tout quitter : famille, amis et vie paisible pour vivre cet idylle avec Neldo. Cependant… rien ne se passe comme prévu et Neldo disparait le soir de sa probable demande en mariage.

Je vous avoue que le démarrage a été un peu long. J’ai bien mis 60/70 pages à prendre un bon rythme de lecture et à me mettre dans l’ambiance de ce roman. Une fois cette difficulté passée, je n’ai pas lâché le roman avant de l’avoir terminé.

Alice va donc se marier à Paul, un « second choix » qui ne la satisfait pas pleinement puisqu’elle n’oubliera jamais Neldo. De ce mariage vont naitre deux petites filles dont la narratrice de ce roman qui va rapidement nous faire comprendre que sa mère n’a jamais oublié Neldo. C’est l’histoire d’un amour inachevé mais aussi d’une Tunisie touchée par l’exode et la décolonisation.

Ce que j’ai grandement apprécié dans ce roman, c’est l’ambiance générale qui se dégage. C’est un roman vivant. C’est une cacophonie de rires, de pleurs, de joies mais aussi de drames. Tantôt personnelles, tantôt historiques les anecdotes qui tissent cette histoire rendent l’aspect général de l’intrigue intéressant. On ne s’ennuie pas en compagnie de tous nos personnages. A travers plusieurs décennies, on va voir évoluer, grandir et vieillir ces personnages. C’est très intéressant.

On va lire une histoire qui s’étend sur plusieurs décennies, comme je vous le disais juste au dessus : plus précisément de 1947 à 2019. On va donc avoir l’avant décolonisation puis l’après. Au-delà de cette idée d’avant et d’après, nous avons aussi cette divergence dans les religions : la famille est juive. En parlant de cette famille, j’avoue que j’ai pris grand plaisir à la découvrir même si certaines petites choses m’ont fait défaut : il y a beaucoup de personnages. Ca grouille de noms, de caractères, ça fuse dans tous les sens et bien évidemment, je me suis un peu perdue en route. Rien de bien grave en soi mais j’ai dû relire certains passages pour comprendre et me souvenir de qui est qui. Cette famille est construite par beaucoup de membres bien différents. Cela donne de l’authenticité au roman et de la matière.

J’ai trouvé que l’on avait beaucoup d’informations sur « l’avant » fuite de la famille. Le contexte historique en Tunisie est assez compliqué. En effet, la décolonisation va faire du tort à la famille d’Alice puisqu’elle est contrainte à fuir cette terre pour retourner en France. France qui est un pays inconnu pour Alice. J’aurais apprécié avoir plus d’informations sur cette période de transition. En effet, je n’ai pas forcément eu assez à me mettre sous la dent sur l’impact de la décolonisation sur les personnalités, les caractères et les personnages de manière générale.

En définitive, ce roman est très sympathique. Il m’a permis de changer un peu de registre. Je me suis attachée à certains personnages et un peu moins à d’autres. La quantité de personnages ne m’a pas permis de retenir tout le monde. Au-delà d’une fresque familiale, on retrouve aussi une fresque sociale sur fond historique. C’est vraiment sympathique. La seule chose dommage c’est cette impression de trop peu sur l’impact du contexte historique sur les personnages de manière générale.  On a un bon équilibre entre la romance et les événements qui vont bercer Alice et sa famille.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une fresque familiale très belle
  • Un roman qui dépayse et une romance très belle 
  • Un panel de personnages intéressants

3.5

10 réflexions sur “Une nuit à Carthage d’Annick Perez

  1. J’aimerais bien le lire pour le côté historique, ce sont des évènements que je connais très mal mais je ne me sens pas de les découvrir brut de décoffrage avec un manuel ^^’

  2. Avoir plusieurs points de vue dans un tel roman est toujours intéressant, dommage quand on ne se souvient pas de tous les protagonistes ! En tout cas, ce roman a quand même l’air sympa, je le note pour mes envies d’histo 😉

  3. Je partage le même nord que toi ma belle et j’avoue que ce voyage pourrait bien me tenter également !

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