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Mon royaume pour une guitare – Kidi Bebey

1540-1Résumé :Une narratrice revient sur son histoire familiale et la vie de ses parents qui, quittant le Cameroun pour suivre leurs études, tombèrent amoureux en France où ils fondèrent une famille.

Comment vivre en France quand on est éloigné de sa terre natale ? Faut-il voir cette vie comme une parenthèse en attendant un retour au pays qui n’arrive pas ? À l’inverse comment trouver sa place lors des séjours au Cameroun entre attentes de la famille et l’inéluctable distance qui se crée au fil des ans ? À moins qu’il ne faille apprendre à être heureux, un pied sur chaque rive en dépit des soubresauts de l’histoire et des luttes d’indépendance…

Le formidable destin d’une famille dont le père va transcender les difficultés du grand départ et laisser sa passion pour la musique bouleverser sa vie.

Mon avis : Je remercie dans un premier temps les éditions Michel Lafon et Camille pour sa gentillesse.

C’est un roman prenant : loin de l’autobiographie, ce roman est un roman familial. Une enfant raconte la vie de ses parents : l’avant et l’après rencontre.

Francis est le fils d’un pasteur camerounais. Il veut suivre les traces de son grand-frère et de le rendre fier de lui: il décroche une bourse d’études à Paris. Il devient un étudiant africain à Paris et journaliste pour l’UNESCO.Madé est la mère de Kidi mais surtout « la fille du géomètre ». Au Cameroun, son père est respecté, il gagne bien sa vie mais c’est la première fille à décrocher la même bourse que Francis. En tant qu’aînée, elle y a le droit. Elle est par moment déçue par les actes de son père.

C’est l’histoire de leurs vies que Kidi nous narre. Elle nous raconte et explique comment ils sont arrivés en France en promesse d’un avenir meilleur. Comment ils se rencontrent, se retrouvent et s’aiment à Paris. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ma lecture, les cinquante premières pages ont été compliquées mais une fois passé ce cap, j’ai su tout lire et c’était très beau.

On a toujours en toile de fond le Cameroun, le mal du pays, le manque de la famille et des amis. Mais aussi le choc des cultures et des traditions entre le pays colonisé et le pays colonisateur. Francis déchante beaucoup lorsqu’il arrive en France. Il se souvient quand il disait « Plus tard, je voudrais être blanc » : la réalité est tou20100628104007michellafont autre/

Puis il y a la guitare, la fameuse guitare qui fait écho au titre du roman bien évidemment. Francis décide de quitter son poste de journaliste à l’UNESCO pour s’adonner à sa passion : la musique et qui devient auteur compositeur parfois incompris dans son pays d’origine. Ses chansons à visée comique sont bien souvent mal interprétées.

Les parents de Kidi se battent pour instruire leurs enfants correctement et leur donner des valeurs qui leur permettront d’avancer dans leurs vies. Même si Kidi trouvent ses parents stricts, elle sait que c’est pour leur bien.

J’ai apprécié le fait qu’ils n’oublient jamais leur pays d’origine: le Cameroun. Ils font ce qu’il peuvent pout faire comprendre qu’ils sont français mais aussi camerounais. J’ai beaucoup apprécié cet effort.

On voit comment la vie peut évoluer et non forcément comme on l’avait prévu. Francis n’avait pas prévu de rester en France. Il avait pour but de revenir au pays, de retrouver famille et amis après ses études. De même pour MAdé mais ils ont du rester pour leurs cinq enfants et s’en occuper correctement.

beach_gate_weheartitC’est un beau roman émouvant avec des touches humoristiques. La liberté est le thème abordé et qui reste en toile de fond. Avec ce roman Kidi Bebey nous fait voyager dans le temps mais aussi entre le Cameroun et la France.

Ma note : 14/20

 

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