Résumé : Mais que diable Amélie-san allait-elle faire dans cette galère ? C’est la question qu’on se pose en découvrant l’invraisemblable traitement auquel la jeune narratrice, double à peine voilé de l’auteur, est confrontée lors d’un emploi de quelques mois au Japon. Embauchée par la compagnie Yumimoto, Amélie espère bien pouvoir faire ses preuves dans ce pays qui la fascine tant depuis qu’elle y a séjourné enfant. C’est sans compter sur la subtilité des règles tacites qui régissent la société japonaise, sans compter encore sur le mépris de Mlle Mori, sa supérieure. Les humiliations et les vexations se succèdent et la soumission s’installe : Amélie pensait être traductrice, elle finira dame pipi de l’entreprise… Comme toujours, Amélie Nothomb a le sens du bizarre, mais aussi du texte : son expérience traumatisante se transforme en un fascinant récit, irrésistible de drôlerie. On la soupçonnerait presque de s’être laissée traiter de la sorte pour mieux pouvoir l’écrire ensuite…
Mon avis : Je remercie ma copinaute Dilshad – les lectures de la Diablotine – pour m’avoir permis de sortir ce roman de ma PAL grâce à notre challenge commun – ABC challenge – et de notre défi pour parvenir à lire le plus de livres possibles qui rentrent dans la catégorie de ce challenge. Des défis, des challenges, Seigneur ! J’espère qu’on y parviendra ! En attendant, on ne peut pas dire que l’on ne fait pas ce qu’il faut pour y arriver.
J’ai donc lu un roman d’une auteure que j’apprécie beaucoup : Amélie Nothomb. Je sais qu’elle crée un grand débat sur la toile mais elle est parvenue à me conquérir. Sa folie, sa plume, son humour m’ont vraiment séduit.
On la retrouve dans une entreprise japonaise pour son premier travail là-bas. On peut dire que c’est une sacrée descente aux enfers et que je suis certaine de ne jamais vouloir travailler dans une firme japonaise.
On entre dans un monde de malade ! Les japonais n’ont pas la même culture que les occidentaux, ça on le savait mais j’ai trouvé que beaucoup de choses n’étaient vraiment pas belles. Le regard du japonais sur les européens est triste. Les occidentaux sont vus comme des personnes peu productives avec des plus petits cerveaux et donc, ce qui devient logique, une manière de penser et de réfléchir bien inférieure à celle des japonais.
C’est avec cette mentalité que l’on se rend compte qu’Amélie n’est rien, elle n’est qu’une petite Belge qui s’est perdue au Japon et on lui fait bien comprendre. Malgré le sujet dur, l’œil vif et humoristique d’Amélie nous permet de rire de ces situations détestables. Elle ne peut faire confiance à personne dans cette entreprise, dès qu’on lui tend une main c’est pour se prendre une baffe bien piquante !
Le monde oriental et le monde occidental sont mis à rude épreuve dans ce roman. Les comparaisons fusent, c’est plus ou moins agréable selon l’hémisphère sur lequel on se tient. Cependant, des personnages comme Mademoiselle Mori nous montre la complexité et la diversité de la personnalité d’une japonaise. En effet, beaucoup de respect et de rigueur sont de mise. Ce que l’auteure nous propose ici, c’est au final, une vision bien différente de la notre qui n’est pas forcément la même mais qui peut facilement se comprendre. La rigueur japonaise est vraiment très différente de la rigueur européenne.
Cela ne m’a pas empêcher d’avaler ce roman en une heure. L’auteure parvient une fois de plus à nous happer par sa plume loufoque et si belle. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’Amélie fait semblant d’être résignée à n’être qu’une petite européenne bien inférieure à ses collègues. J’ai trouvé ça très intelligent. La répartie est bourrée d’humour et est très surprenante.
Je trouve que Stupeur et tremblement est un des romans d’ Amélie Nothomb que je préfère. C’est avec grand plaisir que j’ai replongé dans l’univers que l’auteure nous propose. J’ai encore passé un très bon moment.
Ma note : 16/20