La danse de la tarentule – Claire Blanchard

41hXtZXVSuL._SX195_.jpgRésumé : Quel drame a poussé Émilie à rompre les liens avec sa famille maternelle ? Cela fait plus de vingt ans que la jeune femme n’a pas gravi les marches du manoir de son enfance, lorsque sa mère y rend son dernier souffle. Un flot d’images se déverse dans sa mémoire. L’Inde, Le Croisic, Paris ; et un fil conducteur : celui que tisse obstinément une mère oppressante, imprévisible, tarentule harceleuse au venin quotidien, qui jamais ne perd de vue sa proie, centre de sa ronde maléfique, sa danse funeste. Comment se construire lorsqu’une mère aimée au-delà de tout, au-delà du pire, inocule paroles et gestes toxiques que sécrète une folie sournoise et quotidienne ? L’impasse d’une naissance dans l’amour maternel peut-elle interdire de renaître à la vie ? Un récit poignant et percutant !

~ Service presse ~

Mon avis : Je remercie les éditions Librinova pour l’envoi de ce roman. J’ai trouvé le résumé assez séduisant, je ne voyais pas pourquoi je n’aurais pas dû me plonger dans ce roman.

Retour en arrière

J’ai apprécié ce livre grâce à la manière dont l’auteure traite le sujet dont elle nous fait part tout au long de son roman.

Son roman parle d’acceptation, de souvenirs, d’un amour maternel particulier, de la manière dont les enfants captent les comportements des grands. Bref, Claire Blanchard propose ici un roman poignant qui permet de s’immiscer tout doucement dans l’enfance puis dans l’adolescence d’Emilie.

Personnages

Emilie est notre personnage principal. On a l’impression de la suivre sur un chemin de croix, son chemin de croix. Même si l’histoire ne nous concerne pas directement, je pense que beaucoup de lecteurs pourront s’y retrouver. J’ai apprécié la force de caractère de ce personnage. Elle revient au Croisic avec ses enfants. C’est avec la peur au ventre qu’elle y retourne mais elle veut faire face aux démons du passé.

Les personnages secondaires sont aussi remarquables. La famille d’Emilie est particulière. Même si chaque famille peut être différente, avec un fonctionnement différent, on se retrouve dans une spirale d’événements et de comportements particulièrement étonnants et surprenants. Je ne comprendrais jamais comment, en tant que parents, on peut laisser ses enfants pour partir à l’autre bout du monde. Cela peut encore se justifier lorsque la situation est extrême mais ici, ce n’est pas le cas.

Le poids du passé

La force de ce roman réside dans le fait que l’auteure ne traite pas un roman noir. Même si certains épisodes de la vie d’Emilie semblent vraiment durs, l’auteure parvient à nous peindre un tableau avec des souvenirs positifs qui se révèlent être solaires dans le roman : cela nous permet de ne pas étouffer dans une lecture d’une enfance noire.

L’intrigue et la plume

Ici, il me parait intéressant de traiter ces deux points de ma chronique de manière simultanée. En effet, je trouve que l’intrigue fait progresser la plume et que la plume fait progresser l’intrigue. Dans ce retour dans les souvenirs d’Emilie, on part la rencontrer à différentes périodes de sa vie : l’enfance, l’adolescence, les décisions compliquées, les pensées compliquées, bref, rien ne semble simple dans la vie d’Emilie. Les différentes périodes sont subtilement soulignées par la plume de Claire Blanchard qui semble excellente ! En effet, on sent une nette progression dans les pensées d’Emilie, sa réflexion s’étoffe mais aussi son vocabulaire. Plus l’histoire avance, plus on sent la maturité du personnage principal qui devient très intéressant.

La métaphore de la tarentule est extrêmement bien trouvée. La tarentule est cet animal qui peut être effrayant pour beaucoup de monde. Venimeuse, la tarentule est une araignée qu’il faut craindre. Selon la légende, il faudrait danser pour que le poison ne fasse plus effet.

Si la tarentule reste un animal que l’on ne veut pas avoir chez soi, j’ai trouvé cette métaphore très intéressante. En effet, on retrouve vraiment cette image dans le personnage incarné par la mère d’Emilie. Elle empoisonne la vie de ceux qui l’entoure. Cependant, tout le monde la garde dans un coin de la tête, comme si elle empoisonnait les souvenirs, les bons moments. C’est assez intelligent.

Il faut souligner que la fin m’a laissé sur ma faim. J’ai trouvé qu’elle était un peu trop brute pour moi.

Destruction psychologique

J’avoue que c’est vraiment le petit point négatif de ce roman. On assiste vraiment à la descente aux enfers d’Emilie. Les péripéties vont s’enchainer et cela va creuser un fossé entre elle et sa famille. Au point qu’Emilie préfère être seule et couper les ponts pour ne plus être empoisonnée. Si la destruction psychologique de la petite est un sujet très bien traité dans le roman, la remontée des enfers du personnage est suggérée. On n’en parle pas forcément et je trouve que cela a manqué à l’intrigue pour moi.

Les – :

  • une fin qui laisse sur sa faim
  • une volonté certaine de l’auteure de montrer comment une petite fille peut être détruite psychologiquement. J’aurais apprécié un peu plus de lumière en nous montrant comment elle a pu se sortir de cette situation.

Les + :

  • La métaphore de la tarentule. Très intelligente !
  • La plume de l’auteure à l’image du personnage d’Emilie : en constante évolution.
  • Les différentes notions traitées dans le roman.

3

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12 réflexions sur “La danse de la tarentule – Claire Blanchard

  1. C’est le genre de récit poignant que j’aime beaucoup!
    Ta chronique est intéressant, surtout quand tu abordes la plume et l’intrigue, c’est vraiment fascinant. Je pense que je pourrais me laisser tenter, même si pour l’instant je suis plutôt dans ma période SFFF 🙂

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