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Les ombres et les lumières de Sylvie Lassalle

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Résumé : En 1920, au cœur des Années Folles, Jules et Anna arrivent dans une petite ville thermale de Gascogne pour prendre la direction d’un cinéma. Mais le jeune couple se heurte à l’hostilité permanente de ces notables du sud-ouest de la France qui ne veulent pas d’étrangers. L’atmosphère de la ville devient encore plus oppressante quand on découvre le corps d’une jeune femme. En apparence, il s’agit d’un suicide, mais les circonstances rappellent étrangement la disparition d’une autre femme quelques années plus tôt et dont le corps vient juste d’être retrouvé. Parce que les autorités se désintéressent de ces affaires, Anna décide de découvrir la vérité. Mais, dans cette région où les blessures de la guerre sont encore à vif, on ne déterre pas impunément des secrets que beaucoup voudraient garder enfouis…

Roman historique ◊ 18€00 ◊ 304 pages
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Je remercie chaleureusement Sylvie Lassalle pour sa confiance renouvelée. J’avais beaucoup apprécié son premier roman et c’est avec grand plaisir que je me suis lancée dans cette nouvelle histoire qui nous permet de retrouver Jules et Anna que nous avions rencontrés dans le village des secrets. J’adore ce genre de proposition où les personnages grandissent, vieillissent et évoluent au fil des romans. C’est vraiment quelque chose que j’aime énormément.

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Les personnages sont la vraie force de ce roman, cela ne fait aucun doute pour moi. J’ai retrouvé la plume de Sylvie Lassalle qui m’a emportée aussi rapidement que lors de son premier roman. Travaillée et fourmillante de détails, l’intrigue est forte et belle à la fois. Ce roman est un plaisir pour les yeux et pour l’imagination.

On se retrouve au cœur des années folles. Les années 1920, le sud-ouest et nous voilà parti pour une nouvelle aventure avec Jules et Anna. J’ai tellement apprécié retrouver ce couple qui nous a fait vivre tant d’émotions et qui continue son petit bout de chemin. C’est très agréable. Le choix de Sylvie Lassalle me convient parfaitement. Le panel de personnages est fort et très agréable. L’auteure choisit de travailler avec profondeur les portraits de ses personnages auxquels on s’attache très facilement.

Jules et Anna sont en Gascogne, ils doivent faire face à l’hostilité des gens qui n’aiment pas voir arriver des nouvelles têtes – autrement dit des étrangers. Face à ce mur de froideur et d’hostilité, Anna et Jules vont se serrer les coudes. Là où l’intrigue va prendre de l’ampleur, c’est lorsque le corps d’une jeune femme est retrouvé. Anna ne laissera pas passer ça sous silence, malgré l’inactivité de la police, Anna va mener l’enquête sous le soleil de Gascogne.

J’ai aimé le décor et l’ambiance décrits par l’auteure. En effet, on se retrouve propulsé dans l’entre deux-guerres. Les esprits sont marqués par la 1ère guerre mondiale. Les tensions et les blessures sont encore bien présentes. Le pan historique de cette histoire est vraiment très bien traité et cela nous permet de nous immerger dans une histoire sans faille. L’ambiance est pesante mais vraiment bien amenée. L’inhospitalité, les trahisons et le caractère des gascons vont mettre à rude épreuve la venue de notre couple et de leur volonté de tenir le cinéma dans une station thermale.

J’ai aimé l’équilibre dans cette histoire, Sylvie Lassalle met, de manière pondérée, une mine d’informations dans son roman. Cela marque forcément un travail de documentation certain et louable. J’ai adoré !

Un sans-faute pour moi qui est sublimé par une plume formidable, fluide et dynamique qui est faite pour la période que Sylvie Lasalle a choisi. Bravo !

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Napoléon et Dieu de Philippe Bornet

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Résumé : « La question Napoléon était-il chrétien ? est un sujet qui peut difficilement être traité par un universitaire. « Ce sujet paraît tranché et moi-même, ayant lu le général Bertrand, j’ai longtemps cru que Napoléon était mort théiste, muni des derniers sacrements pour complaire à l’opinion catholique, pour sacrifier à une religion nécessaire à la société et sans laquelle reprendrait inévitablement cette guerre de chacun contre tous, décrite par Thomas Hobbes. « Il était temps de reprendre le dossier avec un oeil neuf, et je m’efforce de poser ici sur la foi de l’Empereur un regard global, replaçant les pensées et les actes dans leur contexte, accordant plus de prix aux actions qu’aux écrits et aux écrits qu’aux paroles, sans oublier qu’on n’est pas le même enfant, adolescent, adulte agonisant. Napoléon en personne connut le doute et les préjugés de son temps sans jamais renier son baptême catholique. » Philippe BORNET AUTEUR Historien, Philippe Bornet est un spécialiste reconnu de Napoléon Bonaparte pendant la Révolution. Il a déjà publié La Furia : Bonaparte en Italie (France Empire, 2002), Sultan Bonaparte chez E.dite en 2008 et Who wants to kill Bonaparte ?

Ouvrage historique ◊ 19€ ◊ 180 pages
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Je remercie Gilles Paris et ses collaborateurs pour l’envoi de ce roman édité aux Editions Via Romana. Toujours curieuse d’en savoir plus sur les personnages historiques qui ont marqué la vie de la France, j’étais heureuse de trouver un ouvrage sur Napoléon Bonaparte. Je ne le connais que très peu finalement. Ce que j’en sais, c’est ce que j’ai retenu sur les bancs de l’école. Il était donc temps d’y remédier. Ma lecture s’est étalée sur plusieurs semaines. En effet, avec ce genre d’ouvrage, je préfère prendre mon temps et ne pas avoir l’impression d’emmagasiner une tonne d’informations historiques. Mon but est de me détendre et non d’avoir cette sensation de trop plein. Agréable et rapide, cette lecture a été sympathique bien qu’un peu longuette par moments.

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Lorsque je parle de longueurs, je pense que c’est un peu le « problème » de tout le monde avec ce genre d’ouvrage. Il y a des passages plus intéressants que d’autres en fonction de ce que l’on apprécie ou non. Pour ma part, j’ai eu un gros moment de flottement vers la moitié de l’ouvrage. C’est cette période-là qui m’a fait faire une petite pause (d’une petite semaine) pour éviter la panne de lecture.

Dans son ensemble, l’ouvrage est très agréable. Il est extrêmement bien documenté et fourni. J’ai appris beaucoup de choses et cela est très agréable. En effet, Philippe Bornet n’en est pas à son coup d’essai et nous propose un ouvrage riche. J’ai aimé le dynamisme de la plume et le détail des informations et anecdotes.

En effet, la thématique principale de ce roman reste Napoléon et la religion. Philippe Bornet s’essaye à l’explication d’une question qui a été plusieurs fois posée : Napoléon est-il chrétien ? J’ai trouvé cet ouvrage intéressant. Il m’est difficile de vous parler du contenu : j’aurais trop peur de vous étouffer sous une couche d’informations qui ne vous intéresse peut être pas (oui, l’Histoire n’est pas la tasse de thé de tout le monde, j’en conviens bien) ou de vous gâcher la surprise si jamais vous souhaitez mettre votre nez dans cet ouvrage.

Napoléon et Dieu est riche, complet et bien amené pour ne pas ennuyer le lecteur. Malgré une phase un peu longuette, je reste contente d’avoir pu découvrir le travail de Philippe Bornet qui maîtrise son sujet.

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Des cendres sur nos cœurs d’Annie Degroote

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Résumé : La destinée romanesque d’un jeune catholique flamand prêt à tout pour sauver les siens au cœur d’une magnifique fresque historique au XVIe siècle et sur fond de guerre de religions. Flandres, Pays-Bas espagnols, 1563. Comme il a belle allure, Loup Daredeville, sur son cheval ! Il ignore encore les bouleversements qui l’attendent. Le brillant étudiant de l’école latine d’Armentières est un cœur pur, proche des humbles. Il entre dans l’intimité des grands d’Espagne, en secourant l’épouse du comte d’Egmont, gouverneur de Flandre et d’Artois. Dans les campagnes, les prêches calvinistes séduisent, loin des messes en latin et des indulgences. La foi catholique de Loup est ébranlée par le courage de ceux qui défient l’Inquisition, telles sa sœur ou Ysabel, filleule d’un célèbre imprimeur anversois. Et en ces jours de plus en plus tourmentés, Loup a une promesse à accomplir : réunir les siens qu’un secret a divisés depuis trop d’années… Une magnifique fresque historique, avec, en lumière, la liberté qui souffla sur ces terres du Nord au XVIè siècle.

Roman historique ◊ 21€00 ◊ 512 pages
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Je remercie chaleureusement les éditions Presses de la cité pour l’envoi de ce roman qui s’inscrit dans leur collection « terres de France ». Annie Degroote, native de ma région, nous propose une fresque formidable du 16ème siècle. Je vous avoue que je n’étais pas forcément franche avec cette lecture. J’aime, de temps en temps, essayer de sortir de ma zone de confort avec des romans sur lesquels je ne me serai pas forcément retournée : ce roman est un exemple parfait de mes « prises de risque ». Certaines choses m’ont plu, d’autres un peu moins mais globalement, des cendres sur nos cœurs est un roman assez agréable à découvrir !

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Le sujet est assez agréable : je ne l’ai jamais rencontré dans mes lectures et j’avoue que cela fait du bien de quitter les sentiers battus dans l’historique : on mise souvent sur les guerres mondiales, le 17ème siècle ou encore le 18ème siècle. Personnellement, je n’avais jamais rencontré la guerre de religion du 16ème siècle dans la région des Flandres françaises.

Roman purement historique, on peut vraiment saluer le travail de recherche de l’auteure qui semble être connue pour ça si je lis les avis de mes camarades sur ses autres romans. Annie Degroote est remarquable et remarquée pour son travail.

Même si le côté historique du roman est, bien entendu, extrêmement représenté, l’auteure n’en n’oublie pas de nous dépeindre une fresque sociale complète en utilisant les thématiques comme la famille et tous les secrets qu’elle peut porter, les fameuses religions qui mettent à mal les pays mais aussi la place de la femme dans la société du 16ème siècle en France. On va vraiment découvrir la société dans sa totalité puisque l’auteure nous propose un large panel de personnages. C’est d’ailleurs avec ce point que j’ai eu le plus de mal : il y a eu trop de personnages pour moi. Je n’ai pas su m’attacher à eux, j’ai été un peu perdue dans ma lecture et j’ai même dû reprendre ma lecture à certains moments pour être certaine de ne pas avoir confondu des personnages. Même si je comprends la nécessité de mettre en place un large panel de personnages, je n’y trouve jamais mon compte.

Ce savant mélange entre l’historique et le côté romancé de l’histoire, entre les péripéties personnelles touchant les personnages et le côté plus formel de l’intrigue, l’auteure parvient à happer le lecteur. Je ne vous le cache pas qu’il faut apprécier le genre pour apprécier ce roman. C’est purement historique. Personnellement, j’ai eu besoin d’un certain temps avant de rentrer dans l’intrigue de manière totale. Cela étant dit, je ne remets pas en question l’excellent travail d’Annie Degroote, ce roman est agréable à lire mais je n’ai pas ressenti un coup de cœur pour ce dernier.

En définitive, si vous appréciez l’historique et les guerres de religion, le roman ultra documenté d’Annie Degroote va vous permettre de vous échapper et de faire la rencontre d’un large panel de personnages et de vivre avec eux dans ce 16ème siècle mouvementé.

La plume de l’auteure est délicate et juste. Elle nous permet de vivre, de manière très crédible, avec les personnages le temps de ce roman. Bravo pour ce formidable travail de documentation. Je suis impressionnée par la quantité de travail que doit représenter autant de recherches.

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La maison des égarées de Julie Kibler

CVT_La-maison-des-egarees_8834Résumé : Texas, 1904. Comme toutes les pensionnaires du foyer Berachah, Lizzie et Mattie ont traversé bien des épreuves. La première, prostituée malade, mère d’une petite fille, n’a connu que la misère, tandis que la seconde a tout perdu en tombant enceinte hors mariage. Et si ce lieu pas comme les autres leur offrait enfin une seconde chance ? Un siècle plus tard, Cate, bibliothécaire, se prend de passion pour ces destins poignants qui font écho à sa propre histoire. Lizzie et Mattie lui transmettront-elles la force de se libérer de son passé ? Un roman tout en émotion porté par une plume magnifique.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour l’envoi de ce roman. Avec une couverture pareille, je ne pouvais pas passer à côté. C’est donc tête baissée que j’ai foncé dans cette lecture.

Je ne vous le cache pas, ce roman est une petite merveille. En effet, je me suis complètement immergée dans ce roman choral (qui propose plusieurs voix pour narrateur). J’aime toujours autant cette idée et cela me fait du bien de changer un peu. En effet, je ne rencontre pas (assez, pour sûr !) de roman choral. J’aime quand je sors un peu des sentiers battus !

On fait la rencontre de Lizzie qui est une jeune femme qui a connu beaucoup de difficultés au cours de sa courte existence. Elle n’a même pas encore la vingtaine qu’elle connait déjà la violence, le rejet mais aussi l’abandon et la prostitution. Lizzie va se retrouver à la rue, rejetée par sa propre famille, malade avec son enfant. Elle va trouver refuge à la société de secours de Berachah où elle va rencontrer Mattie qui se retrouve déshonorée pour avoir fait l’irréparable : tomber enceinte alors qu’elle n’était pas mariée.  On fait aussi la rencontre de Cate qui est une bibliothécaire qui évolue 100 ans après Lizzie et Mattie. Cate va être l’élément qui va relier les personnages aux lecteurs mais aussi les époques. Porteuse du message et du souvenir, Cate va devenir un personnage important. Laurel va aussi fait son apparition. Nos deux duos de personnages sont ainsi formés. J’ai apprécié l’amitié qui va se tisser entre Cate et Laurel. Je l’ai vraiment trouvée très intéressante et sympathique. Même si j’ai été touchée par Lizzie et Mattie, je me suis sentie plus proches des deux personnages qui évoluent à notre époque.

Cette histoire est un arc-en-ciel d’émotions. Je l’ai trouvée vraie et touchante, c’est une lecture que j’ai grandement appréciée. En effet, malgré les semaines qui séparent la chronique de la lecture, les souvenirs de cette dernière sont encore là, bien au frais dans mon esprit.

A travers les pages et les chapitres, l’auteure va nous proposer de découvrir le parcours de ces trois femmes qui sont vraiment remarquables. J’ai beaucoup apprécié le personnage de Cate. J’ai été touchée par sa force et son parcours de vie qui est loin d’être facile. J’ai aussi apprécié l’histoire de Lizzie et de Mattie. Grâce à ces trois femmes d’exception, l’auteure va aborder des thématiques fortes et très importantes : la violence, la place de la femme dans la société ainsi que son évolution, l’homosexualité. A travers ces trois caractères forts, l’auteure va nous dépeindre une société dure et implacable.

Je vous conseille ce roman si, comme moi, vous appréciez les romans dont les personnages sont forts et trainent de vraies casseroles. C’est donc un roman choral qui nous propose vraiment une palette d’émotions variée et pleine de charme. Entre le 20ème et le 21ème siècle, nous voyageons à travers les pages. On comprend l’évolution des personnages et des époques. C’est assez sympathique à lire et à découvrir.

Je ne connaissais pas la plume de l’auteure mais elle est très agréable. Elle est une très belle découverte. Je ne suis jamais déçue avec les romans publiés chez Belfond dans cette collection ! La plume est très agréable et dynamique. Propice au souvenir et à la nostalgie, c’est intrigue s’inscrit dans un registre qui me plait particulièrement. Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman si vous apprécier le voyage et la thématique historique.

Le seul petit point négatif reste le démarrage de l’histoire. Il m’a fallu un certain nombre de pages pour vraiment plonger dans l’histoire. Cela n’a pas été facile. Néanmoins, lorsque l’on passe la première centaine de pages, on se retrouve avec une intrigue qui prend de l’ampleur et qui devient ultra dynamique. Je suis donc passée au-dessus des petits couacs du démarrage pour me focaliser sur le reste de l’intrigue.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Les quatre personnages qui jalonnent l’histoire. Je les ai trouvés très sympathiques.
  • La plume de Julie Kibler que j’ai trouvée remarquable
  • Les deux époques très bien décrites et très crédibles

4

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Les anges d’acier – tome 01 : l’escadrille d’Aliénor Eusimarok

514Qgclg4QL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_Résumé : Eastbourne, Sussex, avril 1943. Base RAF Beachy Head. À 18 ans, Félicien est le plus jeune pilote français intégrée à la RAF sur la base de Beachy Head car il possède son propre avion militaire. Pour conserver le manche de son appareil, et peut-être intégrer un jour l’escadrille de combat, il s’efforce de faire sa place via des missions sur la Grande Bretagne. Sauf que Félicien s’appelle en réalité Léontine, a 20 ans, et qu’une femme ne peut pas piloter au combat. Enfin, il parait. Face aux AS, les troublants « Saint Ange » et « Steel Bird », celui dont le nom de code est « Chérubin » parviendra-t-il à garder son secret ?

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Aliénor Eusimarok pour l’envoi de son roman. Je suis toujours contente de faire de nouvelles découvertes, surtout lorsqu’il s’agit d’en faire en romance historique. Grâce au groupe facebook de Thalie Perrot, Aliénor fait partie des auteurs que j’ai pris plaisir à découvrir.

Ce que j’apprécie particulièrement ici, c’est le cadre utilisé et l’originalité de ce dernier. En effet, Aliénor Eusimarok ne choisit pas la facilité puisqu’elle nous plonge dans une intrigue qui prend place lors de la seconde guerre mondiale. J’ai aimé l’angle pris, les décors, les idées. Cela change vraiment de ce que j’ai déjà pu lire en romance historique et franchement : cela fait du bien !

On fait la rencontre de Félicien qui cache un profond secret. Félicien est, en fait, Léontine. Léontine est une jeune femme de 20 ans qui fait partie de la RAF. Jeune pilote pour l’armée française, elle est sous couverture : tous les jours, elle cache ses formes et tout ce qui pourrait trahir sa féminité. Elle devient alors Félicien, un jeune pilote extrêmement doué. Accompagnée de sa cousine Penny, Léontine va faire tout ce qui est en son pouvoir pour vivre sa passion sans se faire découvrir.

Le cadre historique est assez bien trouvé je trouve. J’ai apprécié la manière dont Aliénor Eusimarok met en place la place de la femme dans ce monde. Tout est verrouillé. La femme n’a pas sa place dans ce monde d’homme : elle ne peut pas faire la guerre, elle ne peut pas se battre pour sa patrie. La femme est naturellement moins douée que l’homme. Léontine va mettre à mal cette manière de pensée. C’est un personnage fort et courageux. Il faut déjà avoir du cran pour se déguiser et prendre l’apparence d’un homme pour vivre de sa passion, mais il en faut encore plus pour évoluer dans un monde où l’on doit survivre.

L’auteure apporte assez de détails au niveau du contexte historique. On est littéralement plongé dans un monde incroyable. On se rend vraiment compte de tout le travail de documentation que l’auteure a fait pour son roman. C’est crédible et prenant. Pour ajouter de la crédibilité à son intrigue, l’auteure décide de partager la narration en trois points de vue : celui de Félicien, de Steel Bird et Saint Ange qui sont des personnages récurrents dans ce premier tome.

La plume d’Aliénor Eusimarok est incroyable. Fine et délicate, elle nous propose une intrigue fluide et dynamique. Elle ne souffre d’aucune longueur. Cela donne envie de découvrir le deuxième tome. Le cliff hanger à la fin de ce premier tome est juste incroyable. Lorsque je suis arrivée à la fin du roman, j’ai crié de frustration. Impossible. Comme l’auteure peut jouer ainsi avec mes nerfs ?! Ah la vilaine ! 😉

Entre France & Angleterre, nous allons suivre Léontine dans son aventure. J’ai trouvé l’équilibre assez sympathique. Il y a autant de place pour l’action que pour les émotions. J’ai aussi apprécié la construction narrative qui permet de mieux comprendre nos personnages principaux. Nous entrons vraiment dans l’intimité des personnages et la dimension psychologique est assez bien construite.

C’est une lecture très agréable que nous propose donc Aliénor Eusimarok. Je ne pensais pas que j’apprécierai autant ce premier tome. J’ai toujours un pied de recul lorsque l’intrigue est mise en place dans le cadre de la seconde guerre mondiale. C’est tellement vu et revu … Mais Aliénor Eusimarok est parvenue à me surprendre de la plus belle des façons.

En définitive, j’ai apprécié ma découverte et j’ai hâte d’avoir la suite entre les mains. C’est formidable de mettre en place des figures féminines aussi fortes dans un cadre aussi dur que celui de la seconde guerre mondiale. En toute honnêteté, je suis bluffée. C’est juste excellent : l’intrigue est forte et riche. La documentation est utilisée à bon escient. Bref, aucune fausse note pour moi. J’ai hâte de retrouver les personnages pour un deuxième tome ! Bravo à l’auteure pour ce formidable premier tome qui se montre à la hauteur de mes espérances.

03 bonnes raisons de lire ce premier tome :

  • Le personnage de Félicien/Léontine qui m’a énormément plu.
  • La plume de l’auteure qui nous fait voyager
  • La documentation incroyable et la richesse de l’historique dans cette intrigue

4.5

 

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La dynastie des Sambourg – Tome 01 d’Alexandrine Solane

Résumé : Au centre de l’Europe médiévale du XIIIème siècle, le royaume des Sambourg étale sa puissance et provoque la papauté par ses péchés. Lorsqu’Alizée, sublime et incandescente jeune femme, découvre qu’elle possède le Don, elle est exilée sur l’île des initiés et devient prêtresse du Culte de la Déesse. Mais pour valider son adoubement, Alizée doit subir une épreuve qui changera son destin, ainsi que celui d’une longue lignée de Sambourg. Cette malédiction l’oblige à défier les lois divines pour vivre un amour interdit, cependant, passionnel et sans limite.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Emilie de plumes de Mimi éditions pour l’envoi de ce premier roman qui scelle le début de notre partenariat. Ce sont des éditions qui me faisaient de l’œil depuis quelque temps. J’étais donc hyper heureuse de recevoir la proposition d’Emilie.

J’ai découvert le premier tome de la dynastie des Sambourg grâce au groupe de romance historique tenu par mon amie Nathalie (NDLR Perrot). Je suis donc ravie de pouvoir vous donner mon avis sur ce premier tome.

Je pense que l’on va commencer par le petit point qui m’a chiffonnée. En effet, pour ne pas vous gâcher une partie de l’intrigue et de la surprise, je ne vous dirai pas clairement ce qui m’a gênée. On va dire que j’aurais préférée être avertie par une thématique dans cette romance. La thématique en question n’est pas du tout mon style. Je ne suis pas forcément très à l’aise avec cela. L’amour interdit reste très vague et peut vraiment proposer différentes perspectives et hypothèses. Clairement, j’aurais préféré savoir. Maintenant, je respecte totalement la volonté de ne pas en parler pour ne pas gâcher la surprise. Je vous annonce simplement que si vous souhaitez en savoir plus à cause d’une hésitation d’achat, je peux vous éclairer mais cela sera en message privé.

C’est un roman de fantasy puisqu’il s’agit d’un royaume qui est inventé de toute pièce. Je vous avoue que j’ai laissé l’information de côté, je pensais que c’était de l’historique mais non. C’est de la fantasy. J’avoue que dans ce genre de roman, j’aime avoir des détails dans les décors, dans les us et coutumes et j’ai eu un peu de mal à m’immerger complètement dans l’univers parce que j’étais un peu en « manque » de détails de ce côté-là.

Le premier tome est en deux parties. Personnellement, j’ai fait le choix de lire les deux parties l’une après l’autre. Il y a un côté attirant dans cette lecture. Je pense que la saga familiale m’a énormément plu. En effet, ce premier tome tourne autour de Richard et d’Alizée. Deux personnages forts qui vont être séparés par le Don d’Alizée. Un don fantastique qui lui permet d’avoir des visions. Cependant, ce don peut être dangereux s’il n’est pas maîtrisé : c’est pour cette raison qu’Alizée va être séparée de ses parents et de Richard pendant quelques années. Avec sa tante Sylvia, elle va se retrouver sur une île des initiés pour apprendre à utiliser son don et les us et coutumes des prêtresses.   Elle va rencontrer Sarra sa grande amie qui va être pour elle comme la sœur qu’elle n’a jamais eu.

J’ai beaucoup apprécié les personnages que l’on va rencontrer tout au long du premier tome. Ils sont nombreux, ont tous leurs caractères, leurs forces et leurs faiblesses. J’ai apprécié la force de caractère d’Alizée qui va tout faire pour protéger les siens. Dolorès est aussi un personnage que j’ai beaucoup apprécié tant elle a une rage qui la ronge. Elle va être brillante et forte. Les personnages féminins sont tous brossés dans le détail. Les femmes sont toutes différentes mais permettent d’avancer dans l’intrigue. On comprend les actes même si on n’est pas forcément d’accord avec ces derniers. Cela me permet de revenir sur la notion de viol dans ce premier tome : je peux comprendre l’idée d’avoir utilisé ce siècle pour dépeindre ces scènes plus « banales » au 13ème siècle que de nos jours. En revanche, cette idée où le personnage féminin se fait violenter et violer pour au final ressentir des frissons de plaisir, j’ai eu un peu de mal.  Cela ne reste que mon avis personnel.

J’ai apprécié la plume de l’auteure qui est percutante et qui permet d’entrer dans une saga familiale intense et sans longueur. On ne s’ennuie pas, on vit cette folle histoire avec les personnages et à travers plusieurs générations. C’est vraiment très prenant et la fin du premier tome me laisse sur un cliffhanger de folie qui donne envie de lire le deuxième tome.

En définitive, même s’il y a eu quelques petits points qui n’ont pas forcément eu l’effet escompté sur moi, cette romance est très agréable à lire. La plume offre un dynamisme certain et une lecture attrayante. L’auteure me prouve encore une fois que ce n’est pas parce que certaines choses ne sont pas à mon goût que tout le roman ne me plaira pas. Le panel de personnages est très intéressant et étoffé. Cette romance médiévale et appartenant à la fantasy est pleine de surprises. Je vous conseille de vous plonger dans l’univers de la dynastie des Sambourg. Je lirai le deuxième tome avec plaisir.

03 bonnes raisons de lire ce premier tome :

  • La saga familiale proposée
  • La plume de l’auteure
  • Les personnages d’Alizée et de Dolorès

3.5

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Le destin des cœurs perdus – Tome 05 : La malédiction de Castel Dark de JC Staignier

51JWNMfDr9S._SY346_Résumé : Des plaines anglaises au royaume de France, découvrez le cinquième et dernier tome d’une saga historique envoûtante où les passions rivalisent avec les mystères, les tragédies et les vengeances. Pour la toute dernière fois, les descendants Kane et Percival vous emmèneront dans un voyage inoubliable à leurs côtés. Au cœur de cette époque médiévale cruelle et sanguinaire, l’amour trouvera-t-il enfin son chemin ?

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement JC Staignier pour sa confiance qui a perduré dans les années. JC est devenue une valeur sûre de mes étagères : sa plume fine et délicate a tout de suite retenu mon attention. C’est avec un énorme pincement au cœur que j’ai lu le mot « fin ». JC a encore une fois signé un roman fort et délicat à la fois, dur mais juste et aussi beau que dévastateur. Je n’ai pas pour habitude de lancer des fleurs, vous le savez : JC, pour la dernière fois, je me lance dans mon avis d’un de tes tomes de ta saga. J’ai envie de pleurer de joie mais en même temps de tristesse. C’est ce qui se passe lorsque l’on quitte des personnages que l’on côtoie depuis quelques années maintenant.

La saga, dans sa globalité, est un énorme coup de cœur. J’aime l’angle choisi, j’aime la plume, j’ai tout ce qui s’y passe. Il est vrai que, parfois, l’auteure joue avec nos nerfs et nos cœurs : il ne se passe pas que des choses faciles mais la vie est ainsi : il faut savoir rebondir et encaisser. Je trouve que les personnages, dans leur globalité, sont tous des reflets de cette vision de la vie. Cela apporte beaucoup de crédibilité à l’intrigue.

J’ai trouvé que cette saga familiale et historique était fantastique. Ce tome 5 vient boucler la boucle et nous proposer une intrigue riche et captivante. Nous retrouvons donc avec délice la famille Kane et la famille Percival. J’ai apprécié retrouver Clayton et Aelis. Ce sont deux personnages qui portent l’intrigue et qui nous proposent de sacrées aventures ! J’aime le fait que le panel de personnages est riche et varié : cela apporte beaucoup de couleurs et de dynamisme à l’intrigue. On va en apprécier certains, en adorer d’autres et en détester certains.

Je trouve que JC a mis la barre très haute pour ce dernier roman : tout est présent pour que l’on termine notre saga sur un feu d’artifice d’émotions. C’est une explosion de surprises qui permet une lecture fluide, attrayante et captivante. Bravo à l’auteure pour ce florilège de péripéties. Ce que j’apprécie aussi beaucoup dans cette saga, c’est le détail : les décors, les descriptions, le cadre : tout est pensé, réfléchi et mis en place pour que l’on puisse se projeter dans l’univers sans aucun problème.

L’historique se mêle avec brio au fantastique. Une touche de romance, de mystère et de trahison vient se greffer à cette intrigue ô combien savoureuse. Il m’est plutôt difficile de parler de l’intrigue sans vous dévoiler une partie. Il y a de multiples intrigues. On a un pied dans l’ancien et dans le nouveau : on se retrouve avec des personnages que l’on connait et que l’on prend plaisir à retrouver et d’autres que l’on prend plaisir à découvrir. J’ai aimé, tout au long de la saga, cette notion de rappel des ancêtres. J’aime le fait qu’ils soient encore là sans forcément être tout le temps présents. Belle et riche idée que notre amie JC a eu là !

J’ai trouvé que les chapitres bonus étaient drôles et bien pensés. J’ai ri, j’ai souri et mon cœur a fondu lorsque j’ai aperçu le mot « fin ».

Cette saga sera probablement une saga que je relirai avec grand plaisir dans quelque temps. Ayant tous les tomes en main, je vais pouvoir me faire plaisir et repartir au début de toute cette épopée familiale que j’ai tant apprécié.

Aujourd’hui, il m’est difficile de mettre des mots sur ce que je peux ressentir. JC a été l’une des premières auteures à me faire confiance. Elle a été prévenante, gentille et tellement amicale. Je n’oublierai jamais ses mots de réconfort, merci beaucoup. Sa plume est exceptionnelle : pleine d’émotions, de fluidité et de dynamisme. Les décors sont somptueux, le voyage entre France et Angleterre est encore savoureux. Les personnages sont forts, riches en détails et les psychologies détaillées. Mention spéciale pour Auriane qui a failli passer par la fenêtre à plusieurs reprises.

Réel page turner, ce tome 5 est l’apothéose de la saga, la cerise sur le gâteau, le point final qu’il fallait. Bravo JC !

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • La palette d’émotions véhiculées dans cette saga familiale. Foncez !
  • Les personnages que j’ai appréciés découvrir et retrouver pour certains
  • La plume de l’auteure que j’adore

02 raisons de plus de lire cette saga :

  • Le voyage entre France et Angleterre, ainsi que la riche documentation qui fait briller de justesse cette saga
  • L’auteure est EXCEPTIONNELLE.

« À votre tour, regardez vers le ciel, mais n’oubliez jamais : seuls ceux qui veulent y croire peuvent tout apercevoir. »

5

14

Le cloître des vanités de Manon Segur

xcover-7346Résumé : 1231, Occitanie… Cela fait plus de mille ans que le cloître des vanités attire des âmes gangrenées par le désir et le désespoir. Sernin le bâtisseur, démon à la fois cruel et raffiné, règne en maître dans cette cour ensorcelée. Il a façonné Albeyrac, la fière cité Languedocienne entourant son piège et goûte à présent une retraite bien méritée mêlée de torture, de meurtres et de dégustation de souvenirs volés…Hélas, l’arrivée d’un groupe de prêcheurs Albigeois va tout changer à proximité de son garde-manger. Les Parfaits et Parfaites de la secte cathare risquent de lui saccager son arme favorite par leur foi. Les pouvoirs du démon s’affaiblissent à leur approche, l’empêchant de se débarrasser d’eux par voie directe. Pour ne rien arranger, une des croyantes commence à attirer son attention d’une manière encore inédite, étrangement douloureuse…

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Crin de chimère éditions pour l’envoi de ce roman en service presse. J’ai vraiment été attirée par cette magnifique couverture. Chez Crin de Chimère, je fais plein de découvertes qui me permettent de sortir de ma zone de confort. Des fois c’est top, des fois, la lecture est un peu en dents de scie. Ici, la lecture a été plutôt bonne même si elle n’est pas un coup de cœur.

Notre personnage principal est un personnage atypique : en effet, l’anti héros par excellence. Sernin le bâtisseur est un démon. L’atmosphère gothique est très fine et délicate, elle fait de son personnage principal un démon froid, cruel mais raffiné et délicat.

Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est l’ambiance qui émane des pages. Je ne suis pas forcément d’accord avec la cruauté d’un démon mais avouez qu’un démon sympathique et agréable, on n’en croise pas très souvent ! Le démon reste fidèle à son caractère et à ce qu’il est. Néanmoins, la torpeur et la lassitude de Sernin vont être mises à rude épreuves lorsqu’il va rencontrer certains de nos personnages.

La difficulté de la chronique résulte dans le fait que je ne peux pas trop vous parler de l’intrigue sans trop en dire. Le côté psychologique est vraiment mis en avant et tellement travaillé ! J’ai vraiment apprécié l’aspect du roman. Le cloître des vanités est le lieu de Sernin. Le terme « cloître » est assez péjoratif et fait peur, on pense tout de suite à la noirceur, à l’angoisse et c’est exactement ce que l’on ressent à la lecture de ce roman. Plus les pages passent, plus l’ambiance s’assombrit. Le cloître des vanités fait référence à la vanité de l’homme. Depuis des siècles et des siècles, l’homme est vaniteux. J’ai trouvé très intelligent de la part de l’auteure d’utiliser les vanités de l’homme pour le piéger.

Ce roman historique est très équilibré est permet d’avoir une vision d’une période historique que je ne connaissais pas. 13ème siècle, Occitanie, les prêcheurs albigeois et la cathédrale Saint Joseph vont être les éléments qui vont faire basculer Sernin et lui proposer une vision de la vie différente de ce qu’il a pu vivre jusqu’à présent.

La manière dont l’auteure traite des thématiques choisies est vraiment intéressante et agréable. Je trouve ce roman très psychologique et je trouve que c’est la force de ce roman. Au-delà de l’équilibre entre la réalité et la fiction, entre l’historique et le fantastique.

Le panel de personnages est très intéressant et il permet d’avoir une panoplie de personnages et de psychologies très intéressantes. Certains personnages m’ont plu, d’autres un peu moins. J’avoue que j’ai apprécié Hermine malgré des débuts un peu compliqués (j’ai eu un peu de mal avec son caractère). Contre toute attente, le personnage de Sernin m’a plu : pas dans sa totalité parce que sa cruauté et sa violence m’ont fait froid dans le dos mais j’ai apprécié l’évolution du personnage et la perception de la vie. Les autres personnages sont aussi remarquables. Les psychologies sont tellement différentes qu’elles apportent toutes une touche à l’intrigue et cela est très agréable.

Au-delà de l’atmosphère gothique que j’ai grandement appréciée et du panel de personnages que j’ai apprécié dans sa globalité, j’ai beaucoup apprécié la plume de l’auteure que j’espère retrouver dans un autre roman rapidement. Même si cette histoire n’est pas un coup de cœur, elle reste forte en émotions et en sentiments. A travers ses mots, l’auteure nous parle des vices de l’âme humaine et des faiblesses des hommes. C’est intelligent et très agréable à lire.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Des décors vraiment incroyablement beaux et riches
  • Un panel de personnages intéressant. Ces derniers sont travaillés en profondeur.
  • La plume de l’auteure que j’ai grandement appréciée.

4

28

Armance de Morgane Pinon

armance-1372225-264-432Résumé : Florian vient d’hériter de la fortune de sa tante Marie. Sur un coup de tête, il décide de tout abandonner derrière lui pour fuir la vie parisienne, au profit d’un manoir de l’époque victorienne. Il souhaite restaurer la demeure pour lui redonner sa grandeur d’antan et proposer à ses clients des chambres d’hôtes garantissant un voyage dans le temps réussi. Après quelques mois, les travaux avancent bien jusqu’au jour où l’État impose un confinement pour limiter la propagation d’un virus sur le pays. Florian se retrouve désormais seul dans cette grande bâtisse et bien incapable de finir le chantier en cours par ses propres moyens. Tout à fait par hasard, il accède à une pièce secrète dissimulée derrière un miroir. Le jeune homme y trouve plusieurs objets qui n’ont pas vu le jour depuis plus de 150 ans. Parmi ces vieilleries se trouve un journal intime rédigé par Armance de Bellieu. Pour occuper son temps, Florian se prend au jeu de découvrir quels secrets pouvait bien cacher cette jeune femme du passé…

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Morgane Pinon pour son envoi. J’ai été comme attirée par ce roman. J’ai vu la couverture, j’ai lu le résumé : il me le fallait ! Morgane a su apaiser ma rage très rapidement et je l’en remercie pour ça. Il y a des romans comme ça où l’on est certain d’apprécier l’histoire : Armance en est une parfaite illustration. J’ai adoré ce roman, c’est un véritable coup de cœur.

La seule question que je me pose reste celle-ci : peut-on vraiment parler de romance historique ? Pour moi, non. Effectivement, on retrouve une partie de l’intrigue qui se déroule 150 ans plus tôt mais une bonne partie de l’intrigue se déroule de nos jours. Du coup, je n’ai pas envie de vous « induire en erreur » : cette romance va se diviser en deux époques : celle dans laquelle nous évoluons et le 19ème siècle.

On fait la connaissance de Florian, un jeune homme qui, grâce à l’héritage de sa tante Marie, décide d’acheter un manoir en Bretagne. Somptueux manoir victorien, il réserve beaucoup de secrets à son propriétaire. Lors des rénovations, Florian va rencontrer quelques problèmes : le gros méchant confinement. Tout va être à l’arrêt et Florian va se retrouver seul dans cette vaste demeure.

Je sais, vous êtes étonnés de lire que j’ai lu un roman qui parle du confinement. Vous savez certainement que je suis complètement réfractaire à tout cela. Comme d’habitude, je n’ai pas lu le résumé dans sa totalité, donc cette partie de l’intrigue m’était inconnue, de plus, j’avoue que j’ai été très surprise de la manière dont l’auteure utilise ce confinement : on n’en parle pas plus que cela, c’est vraiment un contexte. Le confinement sert à planter le décor et à expliquer pourquoi Florian erre seul dans les pièces du manoir. C’est grâce à ces périodes d’errance qu’il va trouver la pièce secrète dans laquelle se trouvent les journaux intimes d’Armance.

J’ai trouvé la symbolique du miroir assez agréable et poétique : on traverse le miroir pour connaitre le passé. Ce miroir qui va renvoyer le reflet du passé et qui va permettre de révéler les cicatrices de la vie d’une femme blessée. Ainsi, grâce à cette pièce secrète, Florian va plonger dans le passé de la famille Bellieu.

Parallèlement, à travers la lecture de Florian, nous allons faire la rencontre d’Armance. Nous allons la suivre de sa tendre enfance jusqu’à la fin de sa vie. Nous allons vivre avec elle les deuils qui vont jalonner sa vie, son histoire d’amour, son évolution dans la vie : de la jeune fille à la jeune femme puis à l’épouse.

J’ai vraiment trouvé les deux périodes de cette intrigue équilibrées : on passe autant de temps avec Florian qu’avec Armance. J’ai trouvé que l’intrigue était vraiment forte et porteuse de beaucoup de belles choses. J’ai beaucoup apprécié le personnage de Florian qui, sous ses apparences d’homme voulant avancer seul dans la vie, il a un cœur énorme. J’ai aimé sa combativité, sa curiosité et ses valeurs. Armance est aussi un personnage que j’ai beaucoup apprécié pour son courage, son intelligence mais aussi son dévouement. J’ai aussi apprécié les personnages de Moïra et de Sarah qui incarnent l’avenir et le passé. Le panel de personnages est riche et très bien travaillé. Il rend l’intrigue vraiment crédible et permet de dynamiser le tout avec des caractères différents.

La plume de Morgane Pinon est délicate et pleine de générosité. On passe vraiment un excellent moment en compagnie de ces deux personnages, de ces deux époques qui sont réunies par l’envie de vivre et de comprendre les choses. J’ai aimé la palette d’émotions proposée par l’auteure, j’ai aimé la plume, j’ai aimé les personnages. Bref, j’ai tout apprécié. L’auteure a su combler mon cœur de lectrice en frappant dans le mille avec ce roman qui me fait revoir un peu ma copie sur la thématique du confinement dans mes lectures.

Je vous conseille ce roman sans hésitation et sans modération. Bravo à l’auteure pour ce roman que j’ai adoré et qui restera en mémoire un très long moment : peut être qu’on retrouvera mes carnets de lecture dans 150 ans et que l’on comprendra à quel point ce roman m’a touchée.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Les décors que j’ai vraiment adorés.
  • Les personnages d’Armance et de Florian
  • La plume de l’auteure

5

16

Le vallon des lucioles d’Isla Morley

CVT_Le-Vallon-des-lucioles_2036Résumé : 1937, Kentucky. Clay Havens et Ulys Massey, deux jeunes photographe et journaliste, sont envoyés dans le cadre du New Deal réaliser un reportage sur un coin reculé des Appalaches. Dès leur arrivée, les habitants du village les mettent en garde sur une étrange famille qui vit au cœur de la forêt. Il n’en faut pas plus pour qu’ils partent à leur rencontre, dans l’espoir de trouver un sujet passionnant. Ce qu’ils découvrent va transformer à jamais la vie de Clay et stupéfier le pays entier. À travers l’objectif de son appareil, se dévoile une jeune femme splendide, Jubilee Buford, dont la peau teintée d’un bleu prononcé le fascine et le bouleverse. Leur histoire sera émaillée de passion, de violence, de discorde dans une société américaine en proie au racisme et aux préjugés. Inspiré par un fait réel, ce roman est une bouleversante histoire d’amour et un hymne à la différence. Isla Morley a grandi en Afrique du Sud puis s’est installée aux Etats-Unis où elle vit aujourd’hui. Son premier roman, Come Sunday, a obtenu le Janet Heidinger Prize, prestigieux prix littéraire féminin. Le Vallon des lucioles est son premier roman à paraître en France.

~ Masse critique Babelio ~

Je remercie chaleureusement Babelio pour l’envoi de ce roman via leur évènement masse critique. J’ai eu la chance de plonger dans le roman d’Isla Morley.

C’est un roman que j’ai beaucoup apprécié pour les messages qu’il diffère. On se retrouve en 1937, au Kentucky plus particulièrement à Chance, petit village dans le fin fond de l’Etat. Clay et Ulys sont nos personnages principaux. A la recherche d’un article passionnant à mettre en place, ils vont faire la rencontre de Jubilee, une jeune femme magnifique mais ô combien différente.

J’ai beaucoup pensé au roman là où chantent les écrevisses de Delia Owens dans les thématiques qu’ils traitent : la différent, le racisme ainsi que la peur de l’inconnu. Il est tellement plus facile de détester ce qui nous fait peur et ce que l’on ne connait pas que de comprendre et d’essayer d’avancer avec la différence à nos côtés. J’ai aussi pensé à ce roman pour le rapport de l’homme à la Nature. La famille Jubilee est la famille atypique, qui vit reclus dans le vallon des lucioles. Cette famille atypique est rejetée par la société parce que les enfants ont la peau bleue qui s’explique par une anomalie générique : la méthémoglobinémie. La population préfère penser à de la sorcellerie (vous me direz, c’est plus facile niveau compréhension).

Les personnages sont très bien décrits et pensés. Ils sont tous différents mais cela apporte vraiment une épaisseur au roman. J’ai beaucoup apprécié Jubilee ainsi que Clay. Ils portent le roman à eux deux. J’ai trouvé Ulys un peu plus en retrait mais il apporte aussi un certain charme à ce roman. Néanmoins, j’ai eu envie de les secouer plus d’une fois tant les choses mettent du temps à se mettre en place. J’ai trouvé qu’à certains moments, une léthargie s’emparait du panel de personnages.

Le pan historique de cette intrigue est très agréable tant on ne le croise pas souvent dans les lectures. On est en pleine lutte contre une énorme crise financière économique et politique. Le pays est sans dessus dessous et on essaye de garder la tête hors de l’eau quoi qu’il arrive.

Le point fort de ce roman, c’est le fait de mêler la romance (plusieurs histoires se dessinent mais je vais vous laisser découvrir cela) crédible à une réalité certaine. On a vraiment un roman ultra crédible qui vient nous mettre des claques tant les réactions des hommes peuvent être racistes, violentes et pleines de haine.

Le roman se divise en deux années : 1937 et 1972. J’ai trouvé que le roman était long à démarrer. J’ai cru que je n’allais jamais m’en sortir mais finalement, j’ai trouvé cette impulsion qui me manquait au début.

En définitive, si j’ai apprécié la relation entre Jubilee et Clay que j’ai trouvé vraiment belle et juste, j’ai eu du mal avec le début de ce roman. J’ai trouvé qu’il était long à démarrer. J’ai bien du atteindre les 100 premières pages avant de vraiment trouver de l’intérêt à ce roman. La chose qui m’a gênée, dans ce roman, c’est le fait que j’ai tous les éléments pour que ce roman me plaise : un rapport à la Nature présent, une non compréhension entre la population et la famille Jubilee mais aussi une touche de romance. J’ai aimé cette plongée dans le vallon des lucioles mais la magie n’a pas opéré totalement. Je pense que j’ai eu un peu de mal avec la plume de l’auteure. Je dirai que c’est un roman « des bonnes intentions ». Il y a de bons éléments mais aussi des choses qui peuvent être perfectibles.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Le duo Jubilee/Clay
  • Le rapport à la Nature très fort
  • Le contexte historique

3.5

16

La robe : une odyssée de Catherine Le Goff

La-robe-Une-odyeeRésumé : Un roman tissé autour d’une robe qui traverse l’Histoire et les histoires de femmes et d’hommes. En traversant les époques, ce vêtement devient personnage principal et essentiel, bouleversant les vies et les destins. Un livre captivant fait d’intrigues et d’émotions. Qu’est-ce qu’une robe ? Un objet, un vêtement, mais pas seulement. Dans La robe, elle devient le témoin d’événements qui ont marqué l’Histoire et d’aventures pour des femmes et des hommes pour qui elle a compté. En traversant ainsi plus d’un siècle, passant de main en main, cette robe devient le personnage central du nouveau roman de Catherine Le Goff, existant au-delà de la vie de l’homme et déclenchant tour à tour des vocations, des rencontres amoureuses ou des tournants dans leur destin. Vêtement qui sublime, mais également qui permet de cacher et qui relie intimement des personnages n’ayant rien d’autre en commun que cette robe. De Jeanne, la petite chevrière aux talents insoupçonnés, à Paul le couturier parisien accompli, puis à Sarah l’intellectuelle juive déportée, Jana et Dienster, aux existences contrariées par la guerre froide, ou encore Oprah, la chanteuse de jazz dans le New York contemporain… autant de personnages hauts en couleurs dont les destins s’entrelacent autour d’une robe.  » Elle avança timidement face au miroir en pied. Ce qu’elle vit la bouleversa. Cette frontière entre la fermière et la bourgeoise qui lui parut jusqu’ici infranchissable venait de disparaître grâce à quelques morceaux de tissus. Dans le reflet de la glace, la petite Auvergnate qui gardait les troupeaux avait fait place à une femme du monde. « 

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Gilles Paris et son agence pour l’envoi de ce roman en service presse.

J’avais beaucoup apprécié la plume de Catherine Le Goff dans son précédent roman. J’avais beaucoup apprécié l’intrigue. Quand j’ai vu que le dernier roman de cette auteure était présent dans le catalogue, je n’ai pas cherché plus loin que le titre et j’ai foncé. Grand bien me fasse ! L’expérience de lecture se montre une nouvelle fois assez sympathique.

On fait la rencontre de la Robe. Assez singulier d’avoir pour personnage principal une robe me direz-vous… En attendant, ça fonctionne très bien ! L’idée de base est de suivre la Robe à travers toutes les époques qu’elle traverse. Elle est portée par plusieurs femmes à travers les siècles. J’ai trouvé l’idée percutante et loufoque, il ne m’en a pas fallu plus pour lire ce roman. Quand on parle d’Odyssée, je trouve le terme très bien choisi ! Pour prendre l’exemple du voyage d’Ulysse, une odyssée est un long voyage plein de rebondissements et de péripéties. Je trouve que cela fonctionne très bien ici !

Cette lecture n’est pas un coup de cœur pour la simple et bonne raison que j’ai trouvé que cela s’essoufflait en cours de route. En effet, j’ai apprécié suivre cette robe à travers plusieurs personnages, plusieurs décennies, plusieurs faits historiques. Cependant, j’ai trouvé que l’histoire perdait un peu de son intérêt au fil des pages. J’ai trouvé l’idée bonne mais un peu redondante peut être.

L’idée de mettre en avant un objet du quotidien en tant que personnage principal est assez sympathique. Néanmoins, cela ajoute un effet un peu catalogue au panel de personnages. Je m’explique : la robe passe de main en main. Elle est soit volée, léguée, prêtée, bref cette robe passe de main en main, de culture en culture et d’année en année. On va rencontrer des personnages comme Jeanne et Paul, Ruth, Gerta, Jana, ou encore Sarah. La liste des personnages que je viens de faire est non exhaustive mais j’avoue que je n’ai su m’attacher à personne en particulier. J’ai eu une légère préférence pour Jeanne. Je n’ai pas grand-chose à dire sur le panel de personnages. En effet, je n’ai pas eu assez de temps pour m’attacher à eux.

J’ai trouvé la plume de Catherine Le Goff toujours aussi agréable et fluide à lire. Elle décide ici de mettre en avant des périodes historiques à travers l’Odyssée d’un vêtement. C’est une robe de haute couture qui travers la première guerre mondiale mais aussi la deuxième, elle va aussi voir le mur de Berlin. Elle va voyager à travers la France, l’Allemagne et les Etats Unis. Je ne reviendrais pas plus que cela sur l’intrigue, je trouve que le résumé en dit assez.

En définitive, même si j’ai trouvé quelques petites choses à redire comme l’effet catalogue des personnages ainsi qu’un petit essoufflement, je reste contente d’avoir plongé une nouvelle fois dans l’univers de Catherine Le Goff qui nous propose une odyssée particulière et inspirante. J’ai apprécié l’originalité de cette intrigue, j’ai aimé le voyage géographique mais aussi le voyage temporel qui retrace des évènements historiques forts. La plume est agréable et fluide, cela permet une compréhension totale de l’intrigue.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une robe en personnage principal ! Quelle idée originale
  • Une plume fluide et dynamique
  • Le voyage qu’il soit géographique ou temporel

3.5

8

L’enfant de l’aube de Fanny Lebond

téléchargementRésumé : En 1921, Hélène a un destin tout tracé de jeune fille de bonne famille. Tout change lorsqu’elle tombe amoureuse d’un jeune pilote de la base de Cazaux, en Gironde. Faisant fi des convenances et de l’opposition familiale, elle part s’installer avec lui. Elle y rencontre Anna, une jeune femme qui semble porter le poids du monde sur ses épaules. Pendant la guerre, Anna a eu un enfant avec un soldat sénégalais et l’enfant lui a été enlevé pour éviter le déshonneur et la honte. Comment sa famille aurait-elle pu accepter un bâtard, métis de surcroît ? Les Années Folles font désormais souffler un vent de modernité et Hélène est bien décidée à aider son amie en retrouvant l’enfant. Entre émancipation et secrets familiaux, cette recherche est un difficile combat. Dans cette époque qui appartient aux hommes, les deux femmes devront être prêtes à en payer le prix…

~ Service presse ~

Je remercie City Editions et Eric Poupet pour l’envoi de ce roman. Lu depuis quelque temps, il attendait sagement dans mon fichier de chroniques à établir. J’avoue que c’est un roman pour lequel j’ai pris du temps pour avoir le recul nécessaire. En effet, roman historique, j’ai plongé dans une décennie que je ne côtoie pas beaucoup en littérature (tout genre confondu).

On plonge dans les années folles. Pour ceux qui, comme moi, ont besoin d’une piqûre de rappel, la voici grâce à notre point Wiki « Après la fin du conflit (NDLR 1ère Guerre Mondiale), une génération nouvelle rêve d’un monde nouveau et proclame « Plus jamais ça ! ». On s’empresse de lui proposer de nouvelles griseries sur fond de musique. Venu des États-Unis avec les Alliés, le jazz fait son apparition mais également la danse, la radio et les sports, les industries avec les électroménagers, etc., sur fond de très forte croissance économique… ». Les années folles vont, non seulement, s’étendre au monde entier mais surtout toucher beaucoup de domaines : la culture (arts, musique…), le sport, la technologie, l’économie ou encore la politique.

Au service des émotions, ce roman est très beau. J’ai vraiment été happée par l’intrigue qui va nous propulser dans les années 1920. J’ai vraiment été surprise par cette intrigue finalement. Je pensais que l’on aurait un bagage historique plus important en termes de guerre. En effet, 1921, la première guerre mondiale résonne encore dans les oreilles des populations. Je m’attendais à autre chose, quelque chose de plus lourd. Ce fut donc une belle surprise de ce côté-là. On est vraiment dans les années folles, un vent d’indépendance, de rébellion et de liberté souffle sur nos personnages. C’est ainsi que l’on fait la rencontre de notre personnage principal : Hélène. Une jeune femme qui va suivre son cœur plutôt que la raison et des convenances sociales.

Hélène est une jeune femme issue d’une bonne famille. Elle a eu la chance de tomber dans une famille qui a su lui donner une éducation noble et qui n’a jamais eu à souffrir de la faim et du froid. Même à la sortie de cette première guerre mondiale, on sent quand même que les strates de la société ont vécu la guerre différemment. Il y a eu un effort de guerre commun à toutes et à tous mais certaines choses ne changeront jamais. Hélène a toujours été une « bonne fille » : respectueuse, intelligente, calme et généreuse. Cependant, elle a rencontré l’amour de sa vie, un pilote habitant en Gironde. L’amour avec un grand A : celui qui fait battre le cœur plus vite et qui fait perdre la tête. Hélène va tout mettre de côté pour vivre cet amour.

Dans sa nouvelle vie, Hélène va rencontrer Anna, une jeune femme dont la vie n’a pas été simple. Au contact de cette femme, Hélène va se métamorphoser et devenir elle-même. Elle va devenir Hélène la battante, celle qui se cachait derrière les convenances, derrière les tissus précieux et les richesses que sa famille possède. Terminée la petite fille naïve, bonjour la femme déterminée qui veut faire avancer les choses et qui veut aider Anna à retrouver son fils.

J’ai beaucoup apprécié cette intrigue. J’ai adoré ce que l’auteure a tissé tout au long de cette intrigue. Forte, sensible et pleine d’émotions, cette histoire va plaire à plus d’un lecteur. On a le pan historique qui prend de la place mais pas trop, on a des secrets de famille mais aussi des personnages féminins forts qui portent le roman à bout de bras. C’est vraiment très beau et fort. On va aussi avoir la thématique du racisme qui va faire surface par le biais du personnage d’Anne. Anne est tombée enceinte d’un soldat sénégalais. Il est hors de question d’avoir une fille-mère et encore moins un petit enfant métis. Camille, la mère d’Anne va tout mettre en œuvre pour abandonner cet enfant auquel Anne ne veut pas renoncer. Ainsi, au-delà de la perspective de voir des enfants de bonne famille se laisser guider par l’ère moderne qu’incarne les années folles, on va aussi avoir la génération plus ancienne se heurter aux ancestrales thématiques du racisme, de la haine et de la supériorité raciale et sociale. Ajoutons à cela un soupçon de secrets familiaux et nous voici avec un joli programme rondement mené par une plume dynamique, fluide et très jolie.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • L’époque choisie. Je ne la trouve pas souvent dans mes lectures alors ça fait du bien !
  • Nos deux personnages féminins principaux : Hélène et Anne. Elles sont formidables.
  • La plume de l’auteure que j’ai trouvée très sensible

4

14

L’invitation à la valse et intempéries de Rosamond Lehmann

Tome 01 : La relecture aujourd’hui de l’invitation à la valse, outre la parenté de son auteur avec le Valéry Larbaud d’Enfantines qu’elle explique, révèle assez bien le parfum de scandale qui entoura Rosamond Lehmann dans les lettres anglaises. Car l’érotisme voilé de ce roman – qui ne déparerait pas une oeuvre de Nabokov – emporte le lecteur dans un tourbillon d’humour et de sensualité qui ne finira jamais de tourner aussi longtemps qu’il y aura des jeunes filles en fleurs et qu’on se souciera de ce sentiment bien mystérieux et souvent pervers qu’on appelle l’amour.

Tome 02 : On retrouve ici Olivia, l’héroïne de l’Invitation à la valse : elle a vieilli, s’est mariée. A nouveau son chemin croise celui du séduisant Rollo. Vont-ils céder à leur commune passion ? Dans l’état intermédiaire qui sépare le vert paradis de l’enfance de l’âge de raison, l’invitation à l’amour sera cette fois plus grave, presque dramatique. Rosamond Lehmann, au sommet de son art, dépeint les bonheurs et les souffrances du cœur avec autant d’acuité que de tendresse : on ne saurait se passer de la lire.

~ Services presse ~

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour l’envoi de ces deux romans. Je suis toujours ravie de pouvoir me plonger dans les classiques de la littérature. J’aime beaucoup la collection « vintage » de chez Belfond qui me permet de plonger dans des classiques dont je ne connaissais même pas le titre.

Nous faisons la rencontre d’Olivia. Une jeune fille de 17 ans qui fait partie de la petite bourgeoisie anglaise des années 1920. 100 ans nous séparent du siècle dans lequel on plonge. 100 ans… Ce n’est pas non plus très loin de nous et pourtant… Grâce à la plume de Rosamond Lehmann, nous allons redécouvrir tout un pan de cette bourgeoisie anglaise. La fin de la première guerre mondiale n’est pas si loin, elle laisse encore beaucoup de trace sur la société de manière générale.

A travers le regard d’Olivia, nous allons mettre découvrir ce passage à la vie adulte. Ce plongeon dans la cour des grands. Les premiers émois, les premiers bals… Mais nous allons aussi avoir un aperçu de la fresque sociale de l’époque. Olivia est un personnage avec qui on grandit : on la voit jeune, naïve et insouciante. Elle ne sait pas grand-chose de la vie ni comment faire pour avancer. Ensemble, nous allons avancer dans sa vie, dans les années, dans la société.

100 ans, cela peut paraitre long, cependant Olivia est une jeune fille qui traverse comme de nombreuses filles avant et après elle une période pleine d’interrogations et de doute. Elle espère le meilleur pour sa vie et éviter les déboires et les malheurs. Ayant pour but le bal de lord et lady Spencer, Olivia va vite se rendre compte que l’un ne va pas sans l’autre : avec l’excitation, le bonheur et la joie on trouve aussi l’angoisse, l’attente, les peurs…

Kate, la sœur d’Olivia va lui permettre aussi de garder les pieds sur terre. Tant bien que mal, la discrète Kate va essayer de canaliser les attentes et les espoirs de sa sœur. Symbole du début de la vie d’adulte, le bal est l’élément central de ce premier tome va mettre en scène ce début de vie d’adulte avec tout ce qu’il engendre.

C’est un roman qui a traversé les décennies. En effet, je ne sais pas si tout le monde va pouvoir s’épanouir dans cette intrigue très britannique, un peu « poussiéreuse » mais personnellement j’adore. Etant férue de romance historique, j’avoue que je n’ai pas été dépaysée. Je suis persuadée que les lectrices et lecteurs ayant apprécié les ambiances à la Julia Quinn ou Lisa Kleypas, vont adorer ici ce classique qui mériterait d’avoir un lectorat plus important. En toile de fond, nous avons toujours ces questionnements chers à l’époque : la condition de la femme mais aussi les différences entre les strates de la société. En toile de fond, nous avons la période difficile de l’après-guerre. Cette guerre qui a ravagé les paysages mais aussi les mentalités, les familles et les trains de vie.

Dans le second tome, on retrouve nos personnages dix ans après le premier tome. Tout a changé. Ce deuxième tome marque de grands changements : sa famille et ses relations du premier tome sont passées au second plan, on a du renouveau dans les personnages. 10 ans séparent les deux tomes : tout le monde change et traverse des épreuves. Les désillusions sur la vie sont monnaie courante. On va suivre Olivia dans sa vie d’adulte. Je trouve que l’évolution des personnages va de pair avec l’évolution des thématiques : si dans le premier tome on se souciait plus du passage à l’âge adulte et à l’image d’une jeune fille qui fait son entrée dans le monde, dans le second tome on va plutôt s’attarder sur les désillusions de la vie ainsi que sur l’adultère et l’attirance physique. Le tout dans la sobriété et l’élégance.

De manière générale, la lecture de ces deux tomes est assez agréable. Je n’ai pas adhéré à tout. En effet, certains personnages ne m’ont pas plu. C’est incroyable comme c’est difficile de parler d’un deuxième tome sans dévoiler l’intrigue des deux tomes. Je passe rapidement dessus pour ne pas vous gâcher la surprise. Il faut aussi souligner que le style de l’auteure est assez particulier. Effectivement, j’ai eu du mal à apprivoiser les personnages de manière générale.

03 bonnes raisons de lire ces deux tomes :

  • L’évolution des personnages et des thématiques
  • L’ambiance et le décor de cette intrigue
  • La manière dont les années passent et dont l’auteure traite cette thématique.

3.5

18

L’orpheline des sœurs de la charité de Florence Roche

51fWXiOURvL._SX309_BO1,204,203,200_Résumé : Mai 1913. À quelques heures de quitter l’orphelinat où elle a grandi, Mathilde croise le regard d’Armand. C’est le coup de foudre. Mais les parents du jeune homme, industriels prospères, refusent catégoriquement de le voir épouser une simple lingère, d’autant que Mathilde serait la fille de Lise Leclerc, une criminelle accusée d’avoir tué trois hommes de sang-froid. Pour espérer enfin goûter au bonheur, la jeune femme va devoir faire la lumière sur son passé.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement les éditions presses de la cité pour l’envoi de ce roman. Je suis ravie de continuer mes découvertes avec ce nouveau partenariat. Je ne connaissais pas la plume de Florence Roche et j’avais envie de me lancer dans ce roman.

On va faire la rencontre de Mathilde, une jeune femme qui a été recueillie par les sœurs de la charité. A travers sa vie au sein des sœurs, elle apprend le travail, l’amitié et l’amour. Mathilde est une très belle fille, probablement la plus belle des alentours et cela n’a pas échappé à Armand, fils d’un riche notable de la région. A sa majorité, Mathilde prend son envol et trouve refuge auprès de la gérante d’une laverie qui va lui offrir un toit et un travail. Armand lui promet son amour et une vie merveilleuse à ses côtés. Cependant, rien ne se passe comme prévu : entre les deux classes sociales, l’écart est énorme et les parents d’Armand s’opposent à cette union… En plus d’être une lingère, Mathilde est la fille de Lise Leclerc, une femme qui a commis trois meurtres il y a quelques années. Entre passé et présent, le lecteur est propulsé dans une histoire intrigante et rondement menée…

J’ai beaucoup apprécié le fait que l’on doive, nous aussi, découvrir le passé de Mathilde via l’histoire de Lise pour comprendre son présent. Si quelques petits points étaient assez attendus, j’ai trouvé la fin assez spectaculaire et bien trouvée. Je ne me suis doutée de rien jusqu’au dernier mot. L’histoire est très bien ficelée : en effet, le lecteur est happé très rapidement par l’histoire de Mathilde. Franchement, j’ai passé une nuit sur ce roman. Je n’ai pas su le lâcher avant d’avoir la fin de l’histoire.

Mathilde est un personnage que j’ai grandement apprécié : douce, intelligente et pleine de bonté, Mathilde est un très beau personnage. C’est vraiment très intéressant de comprendre la construction de ce personnage mais aussi les liens que l’on peut tisser entre Lise et Mathilde. C’est vraiment très sympathique. Le personnage de Justine est aussi un personnage que j’ai apprécié pour son courage et sa bonté sans limite. Elle prouve que la vie peut réserver bien des surprises. Lise et Justine est un couple d’amies qui fonctionne très bien et qui permet d’avoir des personnages attachants dans ce récit qui n’est pas toujours évident.

Les figures masculines sont assez négatives dans ce roman : la famille d’accueil de Justine qui comporte trois hommes aussi mauvais les uns que les autres, le père d’Armand qui ne veut rien entendre et va faire vivre un enfer à Armand et par prolongement à Mathilde. Lise est accusée d’avoir tué trois hommes. Mis à part deux voire trois hommes, ils tirent tous ce que l’on peut penser de la gent masculine vers le bas.

La plume de Florence Roche est très agréable. Elle se lit très bien. Dynamique et rafraichissante, c’est une plume que j’appellerai VTT : elle s’adapte à toutes les situations : des plus ordinaires aux plus difficiles. C’est très intéressant. De plus, la construction de ses personnages est aussi très bonne : elle n’en dévoile pas trop pour laisser le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page. J’ai plutôt tendance à « fuir » les lectures qui proposent un cadre avec des bonnes sœurs, Florence Roche me réconcilie avec cette thématique !

La construction romanesque est aussi très intéressante : Florence Roche va, à travers son roman, mimer ce qui se dit dans le résumé. En effet, on doit faire les va-et-vient entre le passé et le présent pour appréhender ce dernier. Je trouve ça chouette.

En définitive, c’est vraiment une très belle découverte. J’ai aimé le cadre, les histoires personnelles de nos personnages mais surtout la plume de l’auteure que je relirai avec grand plaisir. J’ai apprécié l’enquête que Mathilde, notre personnage principal, va faire. J’ai beaucoup apprécié découvrir le passé de Lise et de comprendre comment et pourquoi elle a été accusée à tort ou à raison. C’est vraiment exceptionnel. Je ne m’attendais pas du tout à lire ce genre d’histoire qui, au départ, va être marquée par le cadre d’un couvent. C’est vraiment très agréable.

Ce roman n’est pas une simple histoire d’amour. Ce n’est pas que l’histoire Armand et de Mathilde. C’est bien plus que ça, c’est aussi une recherche d’identité. La quête identitaire va pousser Mathilde dans ses retranchements et va nous proposer d’aller de découverte en découverte. Je ne m’attendais pas à ce genre d’intrigue mais c’est agréablement surprise que je vous écris cette chronique !

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un panel de personnages que j’ai beaucoup apprécié. Surtout Mathilde et Lise nos deux figurines principales qui vont bercer l’intrigue.
  • Les relations qui se tissent au fil des pages
  • La plume de l’auteure que j’ai trouvée remarquable

4

9

La messagère de l’ombre de Mandy Robotham

CVT_La-messagere-de-lombre_9922Résumé : En 1943, le monde est ravagé par la guerre. À Venise, la jeune Stella brûle de prendre part à la lutte contre les nazis et elle est recrutée par la Résistance italienne et jetée dans la gueule du loup. Durant la journée, la jeune femme travaille comme traductrice pour des officiers allemands et intercepte des informations stratégiques. La nuit, elle risque également sa vie en faisant passer des messages pour la résistance et en rédigeant un journal clandestin. C’est à la Kommandantur qu’elle tombe amoureuse d’un homme qui collabore avec les Allemands. Mais dans l’enfer de la guerre, comment croire en un quelconque avenir ensemble ? Au fur et à mesure que l’étau se resserre autour de Stella, elle découvre la part d’ombre que dissimule l’homme qu’elle aime. Leur histoire, déchirante, va faire basculer le destin de Stella dans le plus terrible des combats

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Eric Poupet et City Editions pour l’envoi de ce roman. J’étais très heureuse de pouvoir lire ce roman qui me tentait grandement.

Je ne vais pas vous laisser dans un suspense insoutenable : ce roman est une formidable découverte. En effet, j’ai trouvé qu’il était équilibré, détaillé et tellement bien documenté. Je me suis sentie propulsée en 1943 à Venise pour une aventure formidable.

C’est toujours compliqué pour moi d’avoir entre les mains un roman se déroulant lors de la Seconde Guerre Mondiale. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ce décor est vu et revu. J’en ai marre de lire les mêmes histoires, le même style d’intrigue. Ici, on va se placer d’une manière un peu différente ! On va se retrouver dans une idylle interdite, dans une romance qui va nous proposer une belle aventure.

Déjà, j’adore le fait qu’on ne nous a pas présenté un énième « combat » France / Allemagne. On se retrouve à Venise, en Italie. On reconnait certains noms qui vont venir jalonner notre histoire : Hitler, Mussolini… Peut-être que ces noms vont vous dire quelque chose. La famille de Stella est certaine d’une chose : Hilter n’est pas un homme bon, Mussolini le suit aveuglément et l’Italie va basculer du mauvais côté. Le nazisme grandit de manière exponentielle, cela ne dit rien qui vaille au grand-père de Stella. Naturellement, Stella et sa famille vont se tourner vers la Résistance. J’ai beaucoup apprécié découvrir la Résistance de cette manière. C’est vrai qu’on a tendance à croire que seule la France résistante existait mais non ! L’Italie a aussi eu une Résistance comme beaucoup d’autres pays. Une petite piqûre de rappel nous fait beaucoup de bien !

Stella est une jeune femme que j’ai beaucoup appréciée. On la découvre à travers des souvenirs trouvés par sa petite-fille, Luisa, on va faire la rencontre d’une femme et d’une période historique fascinante. Stella est une jeune femme piquante, qui a ses convictions, courageuse et belle. Stella ne veut pas plier, Stella veut garder la tête haute et ne pas faire partie de ces gens qui vont collaborer. Jeune et courageuse, elle va tout faire pour libérer son pays de ce fléau qu’est le nazisme. Au risque de perdre la vie, Stella va tout faire pour pouvoir continuer à se regarder dans le miroir.

L’auteure brode intelligemment son intrigue. On va mélanger cette réalité que nous connaissons tous grâce à nos aïeuls, aux documentaires et à nos manuels d’Histoire. Le nazisme, la collaboration, le fascisme mais aussi l’occupation allemande et simplement la routine qui s’instaure malgré tout. Entre violence, trahison, famille et amitiés, on va suivre la vie de Stella Jilani qui va être la partie romancée de l’histoire. Au-delà de l’histoire de famille, on va suivre une histoire d’amour au goût d’interdit : Stella va tomber sous le charme d’un collabo. Comment vivre avec ce sentiment particulier : la joie d’avoir le cœur comblé par le sentiment amoureux et le poids qui pèse sur les épaules. Comment tomber amoureuse d’un homme qui représente tout ce que l’on déteste ? L’amour n’est pas simple et cette histoire nous le rappelle aisément. J’ai apprécié le fait que la romance ne prend pas toute la place. Le pan historique de l’histoire est très présent et j’ai beaucoup aimé cela. C’est un roman historique de qualité qu’on nous propose ici.

La narration se divise en deux points de vue et deux époques : On va vivre cette aventure avec Stella, bien évidemment mais on a aussi des chapitres qui se passent en 2017 et qui vont mettre en lumière les chapitres sur Luisa qui va tenter de comprendre l’histoire de sa famille à travers des photos, des lettres, des souvenirs de sa mère. C’est intéressant mais j’avoue que j’ai plus été transportée par les chapitres consacrés à Stella. J’ai trouvé un léger déséquilibre entre ces passages. Rien de très grave en soi.

La plume de Mandy Robotham est une véritable découverte pour moi et m’a énormément plu. En effet, j’ai adoré me perdre dans les rues de Venise. Les descriptions sont à couper le souffle et sont un véritable point fort du roman. J’ai apprécié les personnages très finement dessinés dont les caractères sont détaillés avec précision.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Le personnage de Stella que j’ai beaucoup apprécié
  • La localisation de l’intrigue : Venise et ses secrets !
  • Le côté historique de l’intrigue qui est très prenant

4.5

15

Double morale de Gaëlle Magnier

xcover-6401Résumé : Londres, 1895. Alors que le procès d’Oscar Wilde occupe les colonnes de la presse londonienne, la jeune Betty découvre une aristocratie hypocrite qui met à mal sa bonne éducation. En entrant au service des Trengove en tant que gouvernante, elle se rend rapidement compte qu’un secret pesant, lié à la présence de William Goodfeather – étudiant en arts à la Royal Academy – vient perturber l’équilibre de cette famille de bonne réputation. Lors d’une des célèbres soirées de Lady Trengove, Betty fait la connaissance du capitaine Ashby, qui partage son sentiment quant à la double morale de la noblesse anglaise…

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Séma Editions pour cette jolie proposition via SimPlement. Il est inutile de revenir sur mon parcours sur cette plateforme mais je la conseille à tous. Elle est vraiment top !

De mémoire de Pauline, je pense qu’il s’agit de mon premier coup de cœur chez Séma. Je suis vraiment agréablement surprise de trouver cet ouvrage chez eux. C’est fantastique ! Je louchais déjà sur La dramaturge de Gaëlle Magnier mais ici, la tentation était trop grande et comme le dit si bien Oscar Wilde (en anglais bien évidemment mais une traduction s’impose ;)) « Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder […] »

Je vais essayer de vous parler de tout ce que j’ai aimé dans ce roman qui est un sacré coup de cœur ♥. J’ai adoré la trame historique : le procès d’Oscar Wilde en toile de fond. Une thématique historique qui va apporter une autre dimension au roman : une dimension homosexuelle très controversée au 19ème siècle.

J’ai dévoré le roman. On fait la rencontre de Betty, une jeune femme qui va devoir se débrouiller dans la vie pour trouver un poste et gagner sa vie. C’est chose faite dans la demeure des Trengove. La famille Trengove cache des secrets et Betty, en tant que gouvernante, va se trouver au cœur d’un tumulte. Le personnage de Betty est très attachant. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’elle soit courageuse, qu’elle ne se laisse pas impression par un titre ou un rang. Elle sait d’où elle vient et sait où elle veut aller. Au sein de la maisonnée, Betty va vite prendre ses marques. Elle va se faire apprécier de tout le monde. Cependant, elle va vite comprendre que quelque chose ne tourne pas rond entre ces deux patrons : Les Trengove sont distants et méfiants. Rapidement, le secret va éclater et propulser Betty dans une aventure dont elle sortira changée pour toujours.

Betty va faire la rencontre de plusieurs personnages qui vont venir bercer cette intrigue. Dans un premier temps, le capitaine Ashby qui va lui faire découvrir les plus belles choses de la vie. William Goodfeather, un jeune peintre qui va venir faire trembler la maisonnée des Trengove mais aussi Lady et Lord Trengove qui vont mettre en place une autre dimension dans cette intrigue.

Le titre « double morale » est assez mystérieux mais l’auteure nous apporte toutes les informations nécessaires à la compréhension de ce titre. J’ai trouvé ça brillant. On se rend rapidement compte que l’auteure sait de quoi elle parle. Ayant fait une thèse sur Oscar Wilde, elle vient apporter ses connaissances par parcimonie. Cela apporte vraiment beaucoup à cette romance historique. Ce roman ne peut pas se réduire à la classification « romance », on y trouve aussi une fresque sociale, un fond historique intéressant et aussi une aventure.

Une chose est certaine, ce roman m’a énormément plu avec tout ce qu’il apporte en termes d’informations et de péripéties. Les personnages sont très bien construits, l’intrigue rondement menée, les décors intelligemment plantés. Le tout étant sublimé par une plume incisive, intelligente et véhiculant les émotions d’une manière formidable. J’ai apprécié le parti pris de l’auteur sur les thématiques abordées et la manière dont les personnages réagissent face à ces dernières.

En définitive, je ne peux que vous conseiller de plonger dans ce roman qui sait captiver son lectorat. Je ne connaissais pas la plume de Gaëlle Magnier mais ce qui est certain c’est que je replongerai rapidement dans un autre univers proposé par l’auteure. La dramaturge me tente beaucoup. Je remercie une nouvelle fois les éditions Séma pour l’envoi et la proposition de lecture.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Les thématiques abordées dans la noblesse du 19ème siècle.
  • Le personnage de Betty que j’ai trouvé remarquable.
  • La plume de l’auteure que j’ai franchement adorée !

5

16

Le secret descendance de Philippe Raxhon

xcover-5735Résumé : Alors que l’historienne Laura Zante, invitée par des ufologues américains, est confrontée à un document troublant concernant le crash d’un ovni à Roswell en 1947, une mission qui risque de lui faire perdre pied, son compagnon François Lapierre est reçu en grande pompe à Buenos Aires par l’Académie nationale d’histoire de la République argentine. Le célèbre historien français ignore que des révélations stupéfiantes concernant Laura Zante l’attendent, et qu’elles le conduiront à vivre un enfer. Entre le désert du Nouveau-Mexique et la pampa argentine, entre les enjeux de la guerre froide et les tourments des desaparecidos d’une dictature sanglante, les démons du passé ne dorment jamais longtemps.

Après Le Complot des Philosophes (La Source S), et La Solution Thalassa, le troisième volet des aventures du couple d’historiens est peut-être le plus âpre pour les protagonistes, celui où la procédure critique montre ses limites et l’amour ses illusions. Parce que, dans l’histoire de l’humanité, la mémoire qui pèse le plus lourd, au final, c’est celle de chacun d’entre nous.

~ Service presse ~

Philippe Raxhon est certainement l’un des auteurs dont je prends beaucoup de plaisir à recevoir un roman. J’attends la suite des aventures de Laura Zante et de François Lapierre avec beaucoup d’impatience. Encore une fois, le charme a opéré et je suis ravie de ce que j’ai pu découvrir !

On retrouve donc notre fameux couple de personnages que j’apprécie rencontrer depuis maintenant trois tomes. Philippe Raxhon prend le parti de relater une histoire d’amour qui n’est pas parfaite. Tant mieux ! Cela ajoute de la crédibilité à ce couple qui traverse une petite zone de turbulence. Un léger déséquilibre va se former entre Laura et François. En effet, François part en Argentine pour son travail : il va être accueilli en grande pompe par l’académie nationale, Laura, elle, est complètement perdue professionnellement. C’est une situation compliquée quand son conjoint brille par son intelligence et son travail. Ted va faire son apparition dans l’univers de Philippe Raxhon, c’est un personnage clé qui va remettre en cause certaines choses que Laura pensaient claires et nettes. Cela permet une interrogation personnelle profonde et une quête identitaire assez intéressante.

Ce que j’apprécie le plus dans ma découverte, de manière générale, dans l’univers de l’auteur, c’est le fait que l’on s’intéresse à des faits historiques que l’on ne rencontre pas souvent dans nos lectures. Cela change de la thématique de la Guerre (et plus particulièrement de la Seconde Guerre Mondiale, tout ce qui est lié à Versailles et à Louis XIV ainsi que la vie de Jésus. Je fais une overdose de ces thématiques dans mes lectures. Ici, l’auteur va nous proposer deux pans historiques bien distincts : avec Laura, on part à Roswell, aux Etats Unis, pour tenter de faire la lumière sur le crash d’un O.V.N.I dans cette ville en 1947. De l’autre côté, en Argentine, François va mettre le doigt dans un engrenage très dangereux…. Les deux histoires m’ont plu parce que je ne connaissais pas du tout ces faits historiques. Je trouve ça très agréable d’apprendre en lisant. La partie sur l’ufologie est très intéressante et le côté farfelu de cette thématique est assez sympathique.

Philippe Raxhon est très doué pour nous proposer une intrigue qui va mêler l’Histoire et l’histoire. Il a l’art de savoir raconter les faits historiques sans endormir son lectorat. C’est vraiment très sympathique à lire : on n’est pas dans la redondance. Au contraire, on a une plume fluide et dynamique. Le mélange des genres est très intelligemment construit ! Entre thriller et faits historiques, on se retrouve dans une intrigue qui va aussi nous proposer une trame un peu plus personnelle et qui va mettre en scène nos deux personnages. On va aussi pouvoir avoir droit à des thématiques plus actuelles comme la place de la femme dans un monde d’hommes et le harcèlement sexuel. De plus, les faits historiques sont vraiment banalisés et ne viennent pas alourdir le texte, Philippe Raxhon explique clairement et facilement tout ce qui se passe dans ce roman.

Je ne peux que vous conseiller de lire les deux premiers tomes de cette saga. Honnêtement, vous pouvez lire ce roman sans lire les romans précédents mais vous allez peut être perdre un peu de substance, surtout sur la relation personnelle entre François et Laura.

En définitive, je salue une intrigue sans faille, un travail de recherche énorme et une plume fascinante. J’ai toujours le même entrain lorsqu’un roman de Philippe Raxhon tombe entre mes mains. Il m’est, comme d’habitude, difficile de parler de l’intrigue sans vous en dévoiler une partie (et je suis certaine que le résumé suffit amplement pour vous, chers lecteurs). J’ai adoré retrouver mon duo Laura & François. Plus vrais que nature, ils permettent d’ajouter une dimension plus personnelle voire intime au roman et cela se mélange à merveille avec l’Histoire et la fiction. J’ai passé, comme d’habitude, un moment de lecture délicieux, qui ne souffre pas de longueur ni de monotonie.

A lire de toute urgence pour les fans de Dan Brown. Vous comprendrez assez rapidement que Philippe Raxhon se hisse à la hauteur de ce monumental auteur.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Laura et François : un couple de personnages que j’ai pris plaisir à retrouver. J’ai aimé ce roman qui va faire évoluer leur relation et qui va permettre d’ajouter une dimension très crédible au roman.
  • La plume de Philippe Raxhon, incontestablement puissante et addictive.
  • L’univers et les faits historiques ! Aucune somnolence à l’horizon.

4.5

12

Une agate rouge sang de Frédérick Maurès

61pwu-9P2xLRésumé : Dans un petit village, quelque part en France, Marie-Louise, une vieille dame presque centenaire, disparaît en léguant à celui qui s’occupe de son jardin, Mathieu Lambert, un appartement qu’elle possédait à Paris et qui est demeuré inoccupé depuis 1943. Mathieu ne sait pas pourquoi il a hérité ce bien et va découvrir petit à petit les composantes du passé de sa bienfaitrice et, par voie de conséquence, de son propre passé. Construit à partir d’une succession d’allers-retours dans le temps, à différentes dates clés du passé, Une agate rouge sang tient le lecteur en haleine du début à la fin en lui permettant de démêler progressivement le fil de l’intrigue, chaque chapitre apportant une pièce supplémentaire à la reconstitution du puzzle.

~ Lecture prix des auteurs inconnus 2019 ~

Je remercie chaleureusement le prix des auteurs inconnus pour l’envoi de ce roman. Ce roman vient clore ma participation dans la catégorie « littérature blanche » et ma participation de manière générale pour le prix. On dit toujours qu’on garde le meilleur pour la fin… Cette fois-ci, c’est bien vrai !

On fait la rencontre de Mathieu Lambert, le jardinier de Madame Marie-Louise, qui vient rendre un dernier hommage à cette dame qui a marqué sa vie. Mathieu est un personnage que j’ai grandement apprécié de manière générale : calme, posé, réfléchi, j’aime ce genre de personnages.  Mathieu va hériter d’un bien immobilier de Marie-Louise ce qui va lui permettre d’éclairer sa vie ainsi que son passé. De plus, le fait d’avoir un personnage principal âgé m’a beaucoup plu. On est dans une intrigue richement pensée mettant en scène un Mathieu âgé qui va enfin mettre le doigt sur ce qu’il ne comprenait pas dans son passé.

Mathieu et Marie-Louise ne sont pas les seuls personnages que l’on rencontre dans cette83635699_10216845068819798_5287050577543430144_n histoire, mais, ils sont pour moi, les plus remarquables. En effet, j’ai grandement apprécié découvrir la vie de Marie-Louise à travers cette narration qui va faire des aller-retours entre le passé et le présent. Lorsque l’on dit qu’il faut connaître son passé pour comprendre le présent, c’est bien vrai. Frédérick Maurès nous propose une histoire où les secrets de famille sont présents, où la Seconde Guerre Mondiale est en toile de fond

A la lecture du résumé, quand j’ai lu que Mathieu héritait d’un appartement inoccupé depuis 1943, rapidement, je me suis dit que j’allais lire un roman sur la seconde guerre mondiale. En ce moment, cette thématique historique vient bercer mes lectures, je ne sais pas pourquoi. Cependant, ce n’est pas gênant ici tant l’auteur semble maîtriser ce qu’il dit. Les scènes sont très crédibles et on est propulsé au cœur de l’horreur de cette période historique. Bien entendu, les thématiques soulevées sont lourdes, je n’ai pas besoin de m’attarder là-dessus. Vous savez très bien ce que l’on peut trouver de lourd lors de cette période historique si particulière.

J’ai été déstabilisée lors des premiers chapitres. En effet, les aller-retours entre passé et présent sont sympathiques mais ils mettent du temps à se mettre en place dans le sens où il faut tisser les liens entre les personnages, comprendre qui est qui et comment il fait avancer l’histoire. Une fois passé ces passages assez délicats, la lecture se fait rapidement. J’ai eu du mal à m’immerger dans l’histoire avec cette alternance au niveau des époques mais une fois dedans, on se sent bien.

On vogue entre le passé et le présent mais pas forcément dans un ordre chronologique. En effet, on se retrouve avec des sortes de réminiscences. Le lecteur va atterrir à un moment clé du passé marqué par un souvenir de Marie-Louise. Ainsi on a une impression de surgissement, le souvenir remonte à la mémoire et dans l’intrigue. C’est très intéressant de ne pas avoir un ordre chronologie. Cela marque une difficulté pour le lecteur mais on comprend où l’auteur veut en venir.

Avec cette fresque familiale et sociale, l’auteur va permettre au lecteur de se plonger dans une histoire trépidante, hurlante de crédibilité qui va permettre de se sentir bien dans cette lecture. Ce qu’on lit n’est pas évident mais permet quand même d’avoir un bon roman dans les mains qui est équilibré. Je regrette peut être un manque d’approfondissement de certains personnages. Si j’ai apprécié Mathieu et Marie-Louise, j’ai trouvé que Sarah, Benoit ou encore David manquaient de profondeur. Je ne me suis pas attachée à eux comme je l’ai fait avec les deux premiers. Ainsi, le roman est au service de ces personnes qui ont œuvré pour la Résistance, pour une France libre, pour la vie simplement. Cette difficulté dans les thématiques va être équilibrée par la présence de l’amitié, de l’amour et du courage de prendre des décisions qui vont changer la vie.

En définitive, je pense que c’est un très bon roman que nous propose Frédérick Maurès. Il a de bonnes bases et nous propose une intrigue sans faille ni longueur. C’est le plus important. La plume de l’auteur est très sympathique, fluide et dynamique. On sent tout le travail derrière ce premier roman et la réflexion qu’il apporte. Cela ne doit pas être évident d’écrire sur cette période sans faire de bourdes historiques. Je salue donc l’auteur pour son travail qui permet au lecteur de s’immerger dans une intrigue riche et détaillée. Les personnages de Mathieu et Maire-Louise sont très agréables et nous proposent une plongée dans une fresque familiale et historique prenante.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une intrigue crédible et très bien ficelée.
  • Une narration intéressante qui va alterner les chapitres entre passé et présent.
  • Un duo de personnages principaux très agréables.

4.5

Retrouvez le PDAI ici 

 

17

La race des orphelins d’Oscar Lalo

9782714493484ORIRésumé : Je m’appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal. Le Troisième Reich m’a enfantée. Je suis une oubliée de l’histoire. La seule race que les SS aient créée, c’est la race des orphelins. Qui est Hildegard Müller ? Le jour où il la rencontre, l’homme engagé pour écrire son histoire apprend qu’elle a 76 ans, qu’elle sait à peine lire, à peine écrire. Qu’elle ne connaît rien de ses parents, ne se souvient plus guère de son enfance. Il comprend que sa vie est irracontable mais vraie. Pourtant, Hildegard Müller est loin d’être amnésique. Elle est simplement coupable d’être née en 1943, de géniteurs inconnus mais bons aryens, dans un Lebensborn, ces pouponnières imaginées par le Troisième Reich pour multiplier la «race supérieure». Hildegard Müller devait être la gloire de l’humanité elle en est devenue la lie, et toutes les preuves de sa conception sont parties en fumée avant la Libération, sur ordre d’Himmler. J’ai besoin, avant de mourir, de dire à mes enfants d’où ils viennent, même s’ils viennent de nulle part. Oscar Lalo poursuit son hommage à la mémoire gênante, ignorée, insultée parfois, toujours inaccessible. Et nous plonge dans la solitude et la clandestinité d’un des secrets les mieux gardés de la Seconde Guerre mondiale.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour l’envoi de ce roman. Quelle claque ! Ce roman est une claque humaine, sociale et historique. Ce roman est à lire de toute urgence.

Ce roman nous retrace la vie d’Hildegard Müller, fille du troisième Reich, fille des SS, fille d’Hitler. Née dans un Lebensborn, elle devait être la gloire et la fierté d’un pays, des décennies plus tard elle est encore la honte et l’infamie d’un pays déchu par une guerre mondiale.

« Je suis non seulement fille de l’Allemagne, mais je suis fille de Berlin. Comme Berlin, je suis une ville de débris. Une ville dont on a bombardé la mémoire. Une ville dont on a rasé l’histoire. Je suis née ruine. Je respire la poussière. C’est difficile de se construire sur des gravats. »

Le roman se construit de courts chapitres. On sent l’empressement, la peur d’oublier, la peur de ne pas savoir dire. Les souvenirs s’enchaînent, la lecture se fait d’une traite. C’est puissant. Ces chapitres qui peuvent faire trois lignes comme vingt sont la traduction d’une mémoire fuyante mais aussi d’une honte qu’on ne parvient pas à oublier. Etre une fille d’Hitler, d’Himler, de tous ces sauvages qui tuent au nom de je-ne-sais-quoi… Hildegard est un produit de son état, sans parent, sans éducation, elle se retrouve privée de tout, même de l’humanité des autres. L’économie de mots dans certains cas va aussi marquer l’indicible. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que l’on peut ressentir.

Vraisemblablement teinté d’une tranche de l’Histoire, Hildegard va nous raconter comment elle a pu vivre ce fait de faire partie d’une patrie « déchue » durant l’Histoire. Comment elle se compare à Anne Franck et au peuple juif par extension. Les idées sont bonnes, les idées fusent, on voit ces enfants d’un autre œil après la lecture de ce roman.

« Les Juifs obligés de se cacher, et les enfants de SS qu’on cache, ça a commencé à peu près à la même époque. »

Hildegard va faire appel à un scribe qui va détailler sa vie. Elle parle, raconte et se souvient, lui essaye d’écrire et d’être le plus juste possible pour que les émotions de notre personnage prennent vie et vivent à travers ces pages. C’est tellement bien écrit, les émotions nous assaillent du début à la fin de ce roman. Ce roman se présente comme être le journal d’Hildegard. Cela donne beaucoup de force au roman. En effet, on est vraiment dans la confession, dans l’interrogation et dans la quête identitaire. C’est très prenant et riche en émotions.

« Mon scribe m’apprend qu’on appelle les Juifs « le peuple du livre ». Du coup, je comprends mieux l’autodafé organisé par Hitler devant l’Opéra de Berlin le 10 mai 1933. Un avant-goût d’Auschwitz. Cette nuit-là, les auteurs juifs sont partis en fumée. Tout le monde n’y a vu que du feu. »

Si Hitler a réussi à ravager un monde, il a aussi réussi à ravager une patrie qui va devenir la honte de l’Europe mais aussi du monde. Ils vont subir toute la colère et l’indignation des pays vainqueurs. Les enfants de SS vont devenir la pire honte du pays alors que la race arienne était la volonté des plus grands en Allemagne. Ce roman nous propose de voir aussi comment les allemands ont vécu cela. C’est très intéressant.

« Je suis une oubliée de l’Histoire, mais on ne m’oublie pas pour autant. Tout ça parce que je suis issue d’une institution qui ne manquait de rien, dans un pays qui manquait de tout. On oublie que je n’étais issue d’aucune famille. Le Troisième Reich m’a enfantée, mais le Troisième Reich n’est pas une famille. Je n’en finis pas d’être accusée de ce dont je suis victime. »

Je sais qu’il y a beaucoup de citations dans cette chronique. Mais franchement, je pense que je ne serai jamais à la hauteur pour parler de ce roman. La plume d’Oscar Lalo fourmille de vérité et d’émotions. A travers Hildegard, c’est la parole de milliers d’enfants qui ont grandi dans l’ombre et dans la honte que l’on entend. C’est vraiment formidable. Ce roman est la lumière de ses enfants de la honte. Ces enfants qu’on a fait disparaitre et qui restent une thématique que l’on ne voit pas très souvent dans nos lectures.

C’est une plume riche et dynamique qui va venir bercer ce roman. C’est vraiment très fort, très beau, très pur. On n’est absolument pas dans la surenchère des sentiments. On n’est pas là pour faire pleurer dans les chaumières. Le lecteur est assaillit par les émotions au travers du spectre d’Hildegard. C’est très intéressant. On va assister à la renaissance de ce personnage qui ne sait ni d’où elle vient ni où elle va. La libération de sa douleur est intense et nous propose une lecture riche humainement parlant.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Ces oubliés de la guerre, ces enfants de l’ombre que l’on met enfin en lumière.
  • La plume d’Oscar Lalo au service de l’Histoire.
  • Le personnage d’Hildegard que j’ai profondément respecté et apprécié

5

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Catharsis – Tome 01 : Disputatio de Patrice Quélard

95064253_10217807087229657_3300304289594867712_nRésumé : Occitanie, début du XIIIe siècle. L’hérésie cathare gagne du terrain. Est-elle une cause à défendre, ou un fléau à abattre ? Dans un récit choral teinté d’inexorable, les uns affûtent leurs arguments, les autres leurs lames. Et si beaucoup ont déjà choisi leur camp, il n’y aura pas de place pour les indécis.

~ Lecture Prix des Auteurs Inconnus 2019 ~

Je remercie chaleureusement Virginie et Julie pour l’organisation du prix. C’est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux romans dans le cadre de ma participation au prix des auteurs inconnus. Ce mois-ci, je me suis attaquée à Catharsis Disputatio de Patrice Quélard qui nous amène directement en Occitanie au début du 13ème siècle.

Roman historique et premier tome d’une fresque médiévale, Disputatio est riche, dense et intelligemment construit. Nous évoluons entre les années 1204 et 1207. En Occitanie, la guerre gronde. La guerre entre les cathares considérés comme des hérétiques et l’Eglise catholique romaine. L’Occitanie est la région située sur un isthme entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique, s’étalant des Alpes aux Pyrénées et au Massif central.

 Bien entendu, comme dans tout roman historique qui se respecte, le fond historique est très important. Cela peut rendre quelque peu la lecture indigeste mais lorsque l’auteur fait cela de manière intelligente, le fond historique se fond dans l’intrigue et ne pose aucun souci. Je vous avoue que les premières pages ont été compliquées. Les trente premières pages sont vraiment longues, les phrases sont construites de manière alambiquée, j’étais complètement perdue. Ça a jeté un petit froid sur mon envie de lire ce roman. Quand on sait qu’il est assez conséquent en termes de pages… J’ai eu un peu peur. Finalement, j’ai essayé d’aller un petit peu plus loin et cette sensation de lourdeur s’est effacée. Un style plus dynamique, moins léthargique qui m’a permis d’avancer dans ma lecture.

On mélange l’Histoire à une intrigue fictive. C’est très intéressant tant les deux pans de83635699_10216845068819798_5287050577543430144_n cette histoire fusionnent pour nous donner une fresque sociale et historique très intéressante et agréable à découvrir. Le 13ème siècle n’est pas une période que je lis énormément. J’avoue que la période médiévale me séduit moins que la période qui s’étale du 17 au 19ème siècle mais j’apprécie la découvrir de temps à autre.

Le côté fictif de l’histoire va se mettre en place grâce aux personnages qui vont nous proposer de vivre avec eux durant cette période de l’Histoire. Ainsi, on se retrouve avec plusieurs groupes de personnages : des représentants de l’Eglise, une famille qui est propriétaire d’une boutique de luxe ainsi que des personnages travaillant pour des Seigneurs sans foi ni loi. Tous les personnages présents dans cette histoire marquent plusieurs choses : l’impact d’une guerre sur toute une population : petits ou grands, riches ou pauvres, paysans ou seigneurs, tout le monde est touché par la guerre. Ce roman choral nous dévoile avec beaucoup de détails plusieurs histoires qui vont nous permettre de nous immerger dans le quotidien de ces personnages.

Patrice Quélard marque aussi le fait que les guerres se font souvent au nom de deux thématiques vieilles comme le monde : le pouvoir et la religion. Tuer au nom de Dieu, tuer pour le pouvoir, c’est bien souvent ces deux thématiques que l’on retrouve dans les guerres. Ainsi, on ne peut s’empêcher de faire de lien avec des guerres plus actuelles que celle dont on parle dans ce premier tome. A la lecture de ce roman, on se rend compte de tout le côté actuel de ce roman. Une réflexion se pose alors à nous : L’Homme est-il voué à toujours faire les mêmes erreurs ? Faut-il vraiment que tout finisse dans le sang puisque l’on est voué à recommencer encore et encore les mêmes guerres ?

Après une mise en route assez compliquée et lente, nous sommes bercés par un rythme ronronnant. Le style est très intéressant et agréable. Je ne parlerai pas de fluidité ici mais plutôt d’intelligence. Oui, c’est une plume très intelligente que l’on découvre dans ce roman. Je tiens à tirer mon chapeau à Patrice Quélard qui a du faire un travail de longue haleine pour en arriver à ce résultat. Quel résultat ? Une plume dont les mots sont choisis avec une extrême délicatesse, un rendu érudit qui nous propose un style que l’on ne croise pas tous les jours. Patrice Quélard, grâce à la qualité de sa plume, apporte une touche historique en plus à ce premier tome. Bravo. Je salue tout le travail de documentation de l’auteur pour rendre ce premier tome aussi crédible. Patrice Quélard soigne et détaille ses descriptions. A mon goût peut être un peu trop mais cela reste une histoire de goûts personnels.

Pour moi, si cette lecture a été, finalement, agréable, il m’a manqué quelque chose pour me permettre d’avoir une lecture sans défaut sous les yeux : le manque d’émotions. Je ne me suis attachée à aucun personnage. J’ai pris plaisir à découvrir leurs histoires respectives mais je ne peux pas vous dire que j’en ai préféré un. Non, ils sont tous au même stade. C’est très important pour moi de pouvoir m’accrocher à des personnages, cela colore ma lecture. Ici, les paysages sont restés ternes à cause de ce manque d’émotions. On reste spectateur. C’est vraiment dommage.

En définitive, c’est une intrigue très intéressante avec laquelle j’ai eu un peu de mal au démarrage. Rapidement, mes craintes se sont estompées. Nous avons une fresque sociale et politique assez intéressante menée par des personnages divers et variés qui marquent la présence de la religion, de la population et du pouvoir. Ce roman médiéval historique est très intéressant et pourra plaire aux fans du genre. La plume est intelligente et permet de faire un petit lien avec des faits plus actuels. Le lecteur peut, éventuellement, proposer un questionnement autour des thématiques de l’Homme et de la Guerre mais aussi du Pouvoir et de la Religion. Il m’a juste manqué un peu d’émotions. J’ai aussi noté quelques descriptions un peu trop longues à mon goût. Bravo à l’auteur pour son travail.

03 bonnes raisons de lire ce roman : 

  • Une fresque historique, sociale et politique assez intéressante 
  • Le travail de recherche qui donne une intrigue de qualité
  • Le questionnement que le lecteur peut faire 

Retrouvez le PDAI par ici :

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Le lieutenant et la dame blanche de Coralie Winka

713bea25qCLRésumé : Lorsque les Allemands envahissent la zone sud en novembre 1942, Angélique a dix-sept ans. Elle s’occupe seule de la ferme familiale et de sa grand-mère qui est gravement malade. Croulant sous le poids des tâches et des responsabilités, elle trouve une aide inespérée en la personne du lieutenant Ulrich von Brackenstein, un jeune officier de la Wehrmacht, qui vient réquisitionner une parcelle de forêt appartenant à la famille. Son comportement correct et son charme ont très vite raison des réticences d’Angélique à côtoyer l’occupant. Elle accepte de l’affronter aux échecs en guise de remerciements. C’est le début d’une histoire d’amour interdite.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Coralie Winka pour sa confiance et sa proposition. J’adore lire des romances historiques et j’avoue que la période de la seconde guerre mondiale est, en ce moment, au cœur de mes lectures dans ce genre. Après la promesse de l’apiculteur, j’ai plongé dans l’univers de ce formidable roman.

C’est une lecture très agréable, très juste, qui nous propose une plongée au cœur des années de guerre. En effet, étant nordiste, le réseau de résistance était particulièrement déployé dans la région. Ayant eu des arrières grands-parents résistants et grands-parents résistants, j’ai tout de suite adoré ma lecture

On fait la rencontre d’Angélique, une jeune femme de 17 ans, qui vit la guerre dans le sud de la France. Angélique s’occupe de la ferme familiale et de sa grand-mère très malade. Angélique va voir s’installer les allemands au cœur de son village et commencer à prendre leurs aises comme s’ils étaient chez eux et que tout leur appartenait. Ce sentiment de colère et d’injustice ne va pas quitter Angélique. En effet, lorsqu’elle va faire la rencontre du lieutenant Ulrich Von Brackenstein, leurs échanges vont faire des étincelles.

Là où l’auteure frappe fort, c’est en mettant en scène cette relation « interdite ». En effet, plus le temps passe, plus la relation entre Angélique et Ulrich change et devient amoureuse. Cette passion est magnifique. Dans le respect et l’amour, ces deux jeunes gens vont apprendre à se connaitre et à ne plus savoir se quitter. De nombreuses questions viennent bercer l’intrigue : comment une jeune française résistante va pouvoir tomber sous le charme d’un lieutenant allemand ? Comment va-t-elle faire pour échapper à l’acharnement de sa patrie ? Comment échapper à la tonte, au jugement et à l’accusation de « collaboration horizontale »?

Honnêtement, j’ai beaucoup apprécié la manière dont l’auteure amène le sujet. C’est très intéressant. Même si le résumé est assez explicite, j’ai trouvé que c’était très intelligent. On comprend pourquoi, on n’est pas du tout dans le jugement. On comprend pourquoi Angélique tombe sous le charme d’Ulrich et inversement. Il n’est pas question de nationalité, il s’agit juste de deux cœurs qui battent l’un pour l’autre. Je n’ai pas plus aimé Angélique qu’Ulrich. Ce duo de personnages évolue vraiment en harmonie et propose un bel équilibre. C’est beau, c’est frais, ça donne envie de tomber amoureux.

Bien entendu, une partie de l’intrigue est forcément liée à cet interdit : un allemand ne peut aimer une française et inversement. Mais l’auteur va au-delà de ça : un allemand n’est pas forcément un nazi et une française n’est pas forcément une collabo. On va au-delà de ça. C’est très beau. Une autre partie de l’intrigue est très intéressante aussi : elle met en avant la dangerosité d’une relation pareille : trahison, jalousie, délation. Jusqu’où nous sommes capables d’aller par amour ?

Je tiens aussi à féliciter l’auteure pour avoir mis en lumière une partie de l’Histoire dont on ne parle pas forcément. On a tendance à mettre tous les allemands dans le même paquet. On les voit tous comme les soldats d’Hitler. Cependant, il faut aussi penser au fait que la politique d’Hitler n’était pas forcément acceptée par tout le monde. Bien entendu, la patrie reste la patrie. Servir son pays est un devoir. Néanmoins, l’auteure apporte quelques nuances salvatrices que j’ai énormément appréciées. Cela fait du bien de lire que tout n’est pas noir ou blanc mais qu’il existe aussi du gris qui permet d’arriver au pardon, aux regrets et à un nouveau départ. Il existe encore des cœurs purs, des cœurs qui voient au-delà des apparences. Lorsque l’on mélange cette vision au fond historique incroyable, cela nous offre une petite pépite à lire.

L’idée de cette romance historique interdite m’a beaucoup plu. En effet, on met de côté l’idée de l’homme riche et de la femme pauvre. L’interdit n’est pas de ce goût-là, il est beaucoup plus profond. Il souligne la cruauté de l’homme et sa capacité à juger sans comprendre. J’aime beaucoup l’idée d’avoir de l’originalité avec cette thématique. J’ose le dire : c’était du jamais vu pour moi. J’ai passé un excellent moment avec cette intrigue surprenante et pleine de d’émotions. La plume de Coralie Winka est très sympathique, dynamique et fluide. En effet, on est vraiment pris dans une spirale d’émotions. La palette est variée : on passe du rire aux larmes, des petits bonheurs aux vives inquiétudes dues à la période historique dans laquelle on évolue.

Je félicite chaleureusement l’auteure pour la qualité de son texte ainsi que pour la plume que j’ai beaucoup appréciée. Je suis aussi scotchée par les recherches qui représentent un boulot titanesque. Bravo.

03 bonnes raisons de lire ce roman :

  • L’originalité de la relation amoureuse
  • La plume de l’auteure que j’ai beaucoup appréciée
  • La fresque sociale et historique mise en avant

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Consolament de Céline Rosenheim

41ckBnE6ouL._SX195_Résumé : Le duché de Nebleim connaît des heures sombres. Tandis qu’épidémies et catastrophes naturelles se succèdent, les prémices d’une guerre avec la principauté d’Histrionie se dessinent. Malgré cette situation difficile, la duchesse Ermessende espère la lumière. Les Parfaits affirment que la Terre, cette création du Diable, vacille sous les assauts de la foi véritable et que l’apocalypse viendra bientôt délivrer les âmes de leurs tourments. Dans ce monde au bord du précipice, Ermessende de Nebleim et ses vassaux se préparent à livrer bataille, tandis que dans les villes et les campagnes, chacun tente de surmonter les épreuves… jusqu’au jugement dernier.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Séma éditions pour l’envoi de ce roman en service presse. Cela faisait longtemps que je n’avais pas plongé dans un roman de Séma. Clairement, je ne vais pas vous le cacher, j’ai complètement craqué pour cette couverture. Vous savez qu’en ce moment, je fuis un peu la fantasy. Je ne parviens plus à me plonger dans ce genre d’univers. Je suis certaine que cela me passera ! Ici, j’ai pris du temps pour le sortir de ma PAL. J’avais peur de ne pas apprécier puisque la période n’est pas forcément la plus propice pour des découvertes de fantasy.

Ce roman, bien qu’étant de la fantasy est bien plus profond que ça. C’est un roman original qui est parvenu à me faire passer un bon moment de lecture bien qu’un peu dense (en même temps, si on ne peut pas reprocher la densité à un genre, c’est bien la fantasy, non ? ). Consolament est une fantasy qu’on peut qualifier d’historique. Les thématiques mises en avant ne sont pas forcément celles auxquelles on ne pense pas forcément dès le début.

La religion est très présente dans ce roman. Elle ne sert pas de toile de fond pour l’histoire, elle est au cœur de l’intrigue. Tout au long du roman, on nous explique le fonctionnement de cette religion. On a vraiment un panorama assez vaste sur la religion.  Cela donne beaucoup d’ampleur à la thématique mais aussi d’avoir une vision globale sur la religion. C’est plutôt bien pensé.

L’originalité se trouve dans deux points pour moi. Consolament est un roman fantasy car il ne s’appuie pas sur l’action. Là où la fantasy peut nous emmener dans des aventures, dans des quêtes qui durent pendant des tomes et des tomes, ici, il n’en est rien. On n’a pas beaucoup d’actions, on est plutôt dans la réflexion et la découverte… C’était déroutant. Déroutant bien mais déroutant quand même. Pourquoi déroutant ? Parce qu’on parle de guerre. On pense rapidement à de l’action, à des morts, du sang mais on va plutôt s’intéresser à cette volonté de pouvoir, au fait que les paysans, soldats et autres personnages qui viennent bercer l’intrigue n’ont pas le choix. Ils doivent faire la guerre mais aussi au sort des populations. Bien évidemment, la guerre est présente mais il n’y a pas que cela, et ça, c’est très intéressant. On a l’impression d’avoir un duché maudit quand on pense à tout ce qui va pouvoir arriver dans les villages faisant partie du duché… C’est juste très sympathique dans l’idée. Horrible dans les faits, je le reconnais.

La guerre va se dérouler entre la duchesse Ermessende à la tête du duché de Nebleim et Louis III à la tête de la principauté d’Histrionie. Ermessende est la duchesse qui règne suite à la mort de son mari. Louis III n’apprécie pas forcément l’idée d’avoir une voisine qui règne. Pourquoi ne pas attaquer pour avoir un petit bout de terrain sur lequel régner en plus ? La guerre est déclarée. Ermessende n’a pas le choix : la guerre est le seul moyen de survivre. Entre guerre de pouvoir mais aussi divergences d’opinions religieuses… Il n’y a plus de pitié.

L’intrigue va être lancée dès le prologue : la Terre est dirigée par le Diable. Les hommes sont des anges déchus qui attendent leur baptême pour arriver à leurs fins. J’ai eu beaucoup de mal à tout enregistrer, c’est vraiment costaud. Dans le duché de Nebleim, on trouve des « parfaits ».. La religion cathare est la religion qui place les hommes comme des anges déchus errant sur la Terre, ils attendent de recevoir le Consolament qui est un baptême qui va leur permettre d’atteindre leurs buts pour lutter contre le Mal. Pas très clair ? Pourtant j’ai fait de mon mieux… Un petit point Wiki ? C’est parti ! 

« Le consolamentum (ou consolament en occitan) est la pratique rituelle majeure du catharisme, qui s’est développé dans le Midi de la France entre la deuxième moitié du 12e siècle et la fin du 13e siècle. C’est une forme de baptême, mais elle ne se fait pas au nom de la Sainte-Trinité mais au nom du Christ seul puisque la doctrine des Cathares professe une divinité unifiée. C’est un baptême spirituel par opposition au baptême d’eau de Jean le Baptiste. Il est donné par imposition des mains selon des rites qui rappellent ceux de l’église primitive, moins les éléments matériels (eau, onction, huile) que le catharisme ne reconnait pas vu qu’il pense que le monde matériel a été créé par le Diable. »

L’histoire va se diviser en plusieurs points de vue. Le panel de personnages est très important. C’est vraiment un point particulier pour moi : on a plein de points de vue qui viennent structurer la narration. Personnellement, pour moi, c’était un peu trop. En effet, on se retrouve avec trop de noms, trop de personnages, trop de gens à découvrir. En moins de 200 pages, c’est assez compliqué pour moi. Mais, si je dois retenir deux personnages, je choisis Guillaume et la duchesse Ermessende sans hésitation. J’ai beaucoup apprécié les psychologies et histoires de ces personnages.

La société a une place très importante dans ce roman. En effet, on va beaucoup s’intéresser aux relations humaines. Par exemple, on va pouvoir faire la connaissance de paysans face aux catastrophes naturelles. La place de la femme dans la société médiévale est aussi soulignée. En effet, la duchesse se retrouve dans une position particulière : une femme qui règne, c’est déjà compliqué. Il va falloir qu’elle s’impose, qu’elle prouve qu’elle sait régner. Elle va vite être fragilisée par plusieurs choses. On a une touche de féminisme assez sympathique mélangée à la thématique du pouvoir.

L’auteure choisit de mettre en avant l’Histoire. C’est pour ça que l’originalité est très présente dans ce roman. Le tout prend le dessus sur l’action dans ce roman. Honnêtement, ce roman est une bonne découverte mais c’est un sacré morceau. Forcément, il faut un peu de temps pour s’immerger dans cet univers mais aussi pour digérer toutes ses informations. Il faut le savoir, ce roman n’est pas forcément à mettre entre les lecteurs qui recherchent de l’action. L’Histoire prend beaucoup de place.

Ce roman n’est pas indigeste. Je trouve que l’auteure équilibre bien les choses grâce à sa plume et à la manière dont les thématiques sont abordées. Là où l’on peut penser que l’auteure en fait de trop, on se rend compte que tout est justifié. On peut se dire que c’est trop, que cette impression de malédiction est un peu trop mais finalement, on se rend compte que c’est une sorte d’action divine. Tout trouve toujours une justification. C’est chouette.

Je suis désolée, la chronique est plutôt dense et part un peu dans tous les sens mais honnêtement, ça reflète bien le roman. Il ne faut pas mal le prendre. Quand je dis que ça part dans tous les sens, c’est surtout dans la narration (ce qui m’a perdue, je vous l’avoue sans honte). Ce changement de points de vue donne une impression de tourbillon, on a beaucoup d’informations à digérer en peu de temps.

Bref, je reconnais bien volontiers la qualité de la plume de l’auteure, c’est un régal ! C’est équilibré, juste et impressionnant. Le vocabulaire utilisé est soutenu mais en total adéquation avec l’époque durant laquelle se déroule l’intrigue. Je la félicite pour le travail de recherches incroyable. Ça doit être monstrueusement chronophage. Je lui tire mon chapeau. J’ai apprécié ce savant équilibre entre l’historique et la fantasy.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • J’ai adoré le fait que la fantasy soit ancrée dans une période historique.
  • Le traitement des personnages : ils sont tous complets. Même si je ne me suis pas attachée à beaucoup de monde, j’ai apprécié la qualité des portraits.
  • La plume et le travail de recherche de l’auteure.

4

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Park Avenue Summer de Renée Rosen

9782714481160ORIRésumé : Quand Mad Men rencontre Le Diable s’habille en Prada. Ode à la féminité et à l’affirmation de soi, un roman d’apprentissage inspirant et savoureux qui rend hommage à l’une des icônes féministes les plus fantasques et les plus glamour du XXe siècle. En acceptant le poste de secrétaire de la toute nouvelle rédac’ chef de Cosmopolitan, Alice n’imaginait pas qu’elle allait faire la rencontre de sa vie. Petite provinciale de vingt-et-un ans tout juste débarquée de son Ohio natal, elle se retrouve ainsi face à une figure du New York des sixties : Helen Gurley Brown, auteure du sulfureux best-seller Sex and the Single Girl. Mais cette grande visionnaire n’a pas que des amis dans la presse et elle se trouve en réalité sur un siège éjectable. Alice ne va pas tarder à découvrir que sa rebelle patronne fait l’objet d’une cabale acharnée, menée par ses collègues masculins bien décidés à démontrer que la place d’une femme est davantage dans la cuisine qu’à la tête d’un magazine. Parler à une nouvelle génération de femmes, débarrasser la presse de ses vieilles figures patriarcales est un défi de taille. Fascinée par Helen, Alice est prête à tout pour l’aider à inventer une  » Cosmo Girl  » fière, sûre d’elle, libérée de tout carcan puritain. Qu’importent les coups bas. Et les coups au cœur…

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour l’envoi de ce roman. J’étais ravie de pouvoir le lire. Sans vous mentir, je l’ai commencé hier et je l’ai terminé cette nuit, j’ai été happée par ma lecture. Si le début m’a laissée un peu perplexe, c’est avec une grande surprise que j’ai lu la suite avec avidité.

La référence au roman (ou film) Le diable s’habille en Prada est vraiment intéressante. On fait la rencontre d’Alice Weiss, une jeune femme fraichement débarquée à New York pour pouvoir vivre de sa passion : la photographie. Tout ne se passe pas comme elle l’entend mais sa vie va prendre un tournant assez particulier lorsqu’elle va travailler pour la grande Helen Gurley Brown. Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que même si Alice est un personnage de fiction, Helen Gurley Brown est une grande figure des années 1960. Par bien des manières, Helen Gurley Brown va surprendre son lectorat, son entourage et toutes les personnes qui n’ont pas cru en elle.

Personnellement, le personnage d’Alice peut être comparé un peu au personnage d’Andy dans le diable s’habille en Prada. En effet, j’ai trouvé qu’elle avait la même envie de réussir dans la vie mais en ayant cette volonté de pouvoir rester soi-même et de ne pas céder à l’appel de la mode. Pourquoi ? Parce qu’Alice va se retrouver au cœur du journal Cosmopolitan dirigé par Helen Gurley Brown. Elle va travailler en étroite collaboration avec elle. J’ai aimé le lien qui unit ces deux femmes. On referme la parenthèse et la comparaison avec le diable s’habille en Prada.

J’ai énormément aimé Alice. C’est une jeune femme pleine de surprises mais qui garde les pieds sur terre. C’est très important pour moi que les personnages ne s’oublient pas au détriment d’une passion, d’un travail. Etre juste et équilibré est important dans nos vies. Alice est ce genre de personnages, elle n’a plus sa mère qui est décédée, son père, depuis qu’il s’est mis en couple avec Faye, est un peu plus distant. Alice a décidé de partir loin de son Ohio, elle va prendre son courage à deux mains et rejoindre la grosse pomme.

Ce roman a clairement une visée féministe. Il ne faut pas croire qu’Helen Gurley Brown est une féministe comme les autres. Elle va donner une image de la femme qui va donner des sueurs froides aux plus grandes féministes de l’époque. A travers Cosmopolitan, elle va créer une Cosmo Girl : une femme sexy, qui n’oublie pas son indépendance et sa force. La femme est belle, la femme est intelligente, la femme est à l’égal de l’homme. Dans le roman, plusieurs visions vont apparaitre à travers différents personnages qui vont proposer de se faire son propre avis. Même si on n’apprécie pas forcément la personne qu’est Helen Gurley Brown et les idées qu’elle propose, on ne peut pas ne pas dire que cette femme ne révolutionne pas l’image de la femme moderne. Elle va révolutionner Cosmopolitan, parler aux femmes, avec des femmes, pour les femmes. Elle va savoir équilibrer les choses et proposer un magasine qui va être exceptionnel.

Ce roman est vraiment très intéressant, j’ai beaucoup apprécié Helen et Alice. Franchement, ce sont deux figures féminines qui sont différentes mais qui se complètent beaucoup. A l’image de sa pensée féministe, Alice n’appartient pas à Helen. Alice est libre, Alice va découvrir la vie New yorkaise et se retrouver à la croisée des chemins.

C’est une petite pépite. Même si j’ai eu un peu de mal au démarrage, une fois qu’Alice est installée à son nouveau poste, j’ai pris un rythme de croisière et je n’ai pas su fermer le roman avant d’avoir le fin mot de l’histoire.

Si la femme a un rôle important dans l’histoire, l’homme reste aussi présent. En effet, personne ne croit en Helen. Tout le monde pense, dans son dos, qu’elle a été mise à ce poste pour que le bateau coule de manière élégante. Pour donner une fin convenable à Cosmopolitan. Personne n’a pensé qu’elle pourrait redresser la barre… Quel dommage. Dans ce monde, à cette époque, les hommes ont le pouvoir. Les hommes font ce qu’ils veulent. Alice a pu apprendre, à ses dépens, que la femme ne peut qu’être un objet, une manipulation de plus ou de moins dans ce monde professionnel.

C’est le prix à payer quand on est une visionnaire. J’ai trouvé cela très bien amené dans le roman. Au-delà de ces thématiques soulevées dans ce roman, j’ai adoré la plume de l’auteure que je ne connaissais pas. Il est certain que les éditions Belfond ont un sacré flair pour trouver des petites pépites. Ce roman fait partie des romans que je regrette d’avoir pris autant de temps à sortir de ma PAL SP. Je suis certaine qu’il m’aurait fait sortir de ma panne de lecture du mois dernier… Bref ! A lire et à relire, sans modération.

En définitive, c’est avec un regard profond parfois bienveillant, parfois terriblement juste que l’on plonge dans un univers professionnel qui est sans pitié. C’est un tremplin pour Alice qui va beaucoup apprendre grâce à Helen. J’ai beaucoup apprécié ce duo féminin qui fonctionne très bien. La visionnaire qu’est Helen est un personnage incroyable qui rend justice à cette femme qui a su mettre un bon coup de pied dans la fourmilière.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Le duo Alice/Helen que j’ai aimé
  • Cette plongée dans un monde professionnel sans pitié
  • La vision féministe et l’impulsion donnée par Helen

notation

11

La promesse de l’apiculteur de Fiona Valpy

41XahAqSySL._SX195_Résumé : Le cœur brisé après la mort brutale de son mari, Abi prend un emploi d’été au château de Bellevue. La propriété campagnarde résonne des voix du passé et Abi se retrouve happée par l’histoire et les secrets d’Eliane, une femme qui a vécu là autrefois. En 1938, Eliane s’occupait des ruches de la propriété. Elle y est tombée amoureuse et croyait en un avenir radieux. Mais l’Histoire avait d’autres projets pour la jeune apicultrice qui a rejoint la Résistance… au risque de tout perdre. 70 ans plus tard, grâce à cette histoire étrangement similaire à la sienne, Abi marche dans les pas d’Eliane et retrouve goût à la vie. Même dans les pires moments, il y a toujours de l’espoir. Surtout quand, telles les abeilles, on fait partie d’une communauté où l’amitié permet de surmonter toutes les tragédies.

~ Lecture détente ~

J’ai plongé dans le roman La promesse de l’apiculteur avec envie. Voilà un roman que ma grand-mère m’a offert il y a quelques temps. J’ai plongé dans ce roman il y a quelques semaines, c’était une lecture agréable.

Je comprends pourquoi ma grand-mère l’a choisi. Pour son histoire, pour la guerre, pour la résistance et pour cette sensation de vie volée. Ce roman, tissé sur fond de guerre, est très agréable à lire.

On fait la rencontre d’Abi, une jeune femme qui a vécu beaucoup de choses dans sa vie. Des choses moches, qu’on apprend au fur et à mesure des pages. D’un autre côté, on fait la rencontre d’Eliane, un personnage que l’on va rencontrer dans les deux moments de l’histoire : dans le passé et dans le présent.

La narration se coupe en deux : d’un côté on a le moment présent, vu par Abi. Elle nous raconte sa vie, ses problèmes et cette retraite de yoga dans le sud de la France. Abi va, par hasard, atterrir au château de Bellevue. Elle va s’y plaire, y rencontrer des gens qui vont vite l’adopter et lui proposer un travail qu’elle va accepter. Grâce à cette opportunité, Abi va, à travers les mots de son hôte faire la découverte de la vie d’Eliane durant la seconde Guerre Mondiale et vivre une histoire formidable. La deuxième partie de ce roman est destinée à Eliane. On part en 1938, pour faire la rencontre de la jeune Eliane qui va vivre la guerre et la résistance.

Cette découverte est très sympathique. Franchement, j’ai passé un moment agréable et plein de surprises. En revanche, j’ai trouvé un certain déséquilibre dans l’intrigue : par moments, j’avais envie d’en savoir plus sur Abi et à d’autres moments, j’avais envie d’en découvrir plus sur la vie d’Eliane. A aucun moment, je n’ai eu autant d’envie pour l’une que pour l’autre. Ça a toujours été en dents de scie. Un coup Abi, un coup Eliane. C’est vraiment ce qui m’a gênée.

Ce roman intergénérationnel m’a beaucoup plu. En effet, c’est vraiment une découverte pleine de surprises. J’ai beaucoup apprécié le regard d’Eliane sur la guerre et sur les soldats. Il est vrai qu’être juif n’est pas bon à ce moment de l’Histoire. Cependant, Eliane parvient à faire la part des choses et à ne pas forcément juger les gens en les mettant tous dans le même sac. Ainsi, on va découvrir des personnages juifs, allemands, français, collabo, résistants… Ils vont former ce panel de personnages qui est vraiment intéressant. Le regard d’Eliane est franc mais doux. Elle reste juste et équilibrée dans cette période de la vie où l’injustice reste très présente.

Le panel de personnages va mettre en avant Abi & Eliane. Elles le méritent. Ce sont deux personnages forts qui ont besoin de nous livrer leurs plus profondes blessures. Ses deux histoires finissent par se rejoindre et à nous proposer de jolis moments d’émotion. J’ai beaucoup aimé ces instants.

Ce que j’apprécie le plus dans ce roman, c’est le fait que le pathos n’est pas exacerbé. En effet, l’auteure aurait pu ajouter du pathos avec la vie d’Aby mais aussi avec le contexte historique. Rien de tout cela : c’est vrai que ce n’est pas évident à accepter, la seconde guerre mondiale a fait des dégâts mais l’auteure n’en fait pas de trop. J’ai trouvé cela intéressant. J’ai aussi aimé le fait que l’apiculture soit mise en avant autant que les plantes et les herbes. Cela a amené de la fraicheur à l’histoire.

Je dois aussi ajouter que la plume de l’auteure est très belle. Je l’ai trouvée pleine de douceur et fait véhiculer les émotions d’une manière intense et poétique.

En définitive, malgré un petit problème d’équilibre dans l’intrigue, j’ai passé un excellent moment avec Abi et Eliane. Entre passé et présent, j’ai adoré en apprendre plus sur la vie des gens vivants cette période historique mouvementée. Abi est aussi un personnage que j’ai pris plaisir à découvrir. Elle traine aussi ses casseroles, ce qui la rend belle et vulnérable. Ces deux personnages signent une belle leçon de vie. Bravo à l’auteure pour la qualité de son roman.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • La narration qui propose de mettre en avant Abi & Eliane
  • La plume de l’auteure que j’ai beaucoup apprécié
  • Le contexte historique utilisé à bon escient

4

15

Danse, danse, montagne agile de J.-F. Leger

téléchargementRésumé : Pourquoi Hippolyte nous déshérite-il ? En quelques jours, les événements s’étaient enchaînés à une vitesse incroyable. Leur grand-père avait été hospitalisé brutalement, il était décédé, le notaire avait jeté un trouble dans la famille, les quatre petits-enfants s’étaient mis à ranger la maison, à découvrir une pièce tenue secrète, à trouver deux vieux manuscrits, à passer des heures à trier les documents, à partir en Provence puis à Grenade… Et ils étaient maintenant à Istanbul !… Qu’est-ce qui relie la création du monde, des chevaliers du Moyen-âge, un ouvrier typographe et ses petits-enfants ? Danse, danse, montagne agile est un roman d’apprentissage et de transmission qui fait se côtoyer l’astronomie et la musique, un voyage initiatique pour parvenir à un monde ignoré. Un long chemin vers le bonheur.

~ Lecture prix des auteurs inconnus 2019 ~

Hello tout le monde, on se retrouve aujourd’hui pour ma première chronique dans la catégorie « littérature blanche » du prix des auteurs inconnus 2019. Danse, danse, montagne agile est une lecture dont j’attendais beaucoup. Je l’avais dans mon viseur de lectrice depuis ma découverte via le prix. Le résumé était hyper alléchant : un secret de famille, un héritage, des voyages… Tout était réuni pour me plaire, malheureusement, c’est un petit rendez-vous manqué pour moi.

Premier point sympathique mais pas forcément hyper abouti : les personnages. Si j’ai 83635699_10216845068819798_5287050577543430144_naimé découvrir la vie d’Hippolyte, j’avoue que les autres personnages m’ont laissée de marbre. On fait la rencontre d’Hippolyte via des souvenirs, des bribes du passé qu’on nous raconte, j’ai aimé le fait que le personnage mort soit celui qui a le plus de présence. C’est plutôt sympathique. Les quatre petits enfants qui partent sur les traces du secret de leur grand-père sont plutôt transparents. Ils ont une vingtaine d’année, c’est plutôt agréable d’avoir de la jeunesse dans une histoire où les éléments plutôt poussiéreux (manuscrits du 13ème siècle). Ce qui m’a le plus gêné, c’est leur côté enfantin, un peu trop jeunesse justement. A 20 ans, je sais que l’on n’a pas forcément tout dans le crâne, mais il y a des limites. Quand j’ai un roman avec un gros pan historique, je n’ai pas envie d’avoir des personnages un peu trop impulsifs. De plus, ils ne sont pas assez développés au sein de l’histoire pour que je puisse m’identifier à eux. C’est dommage de ne pas avoir plus creusé sur ce point.

Si l’intrigue m’a bien plu sur certains points, je reste quand même dubitative sur certaines choses : la lecture du résumé m’a clairement fait penser à un roman style Da Vinci Code. Je raffole des quêtes, des chasses aux trésors, des énigmes brulantes qui renversent le cours de l’intrigue… C’était parfait pour moi ! Malheureusement, même si j’ai été piquée au vif par les recherches, le style plutôt jeunesse a eu raison de ma patience ainsi que les longueurs qui se multiplient au fil de la lecture. J’avoue que j’ai encore un goût amer en bouche… Le style marque plutôt une aventure entre quatre cousins et cousines, j’ai trouvé que cela ne collait pas forcément avec le cadre mis en place. C’est vraiment dommage.

Les thématiques abordées sont super chouettes ! L’astrologie, le cosmos, les planètes mais aussi la musique et la littérature. C’est vraiment top. C’est tout ce que l’on peut attendre dans ce genre de roman. Pourtant, cela passe, pour moi, au second plan…

L’intrigue aurait pu être développée sur beaucoup de points, nous proposer un peu plus de matière sur le côté « recherches » et le pan historique de l’histoire. Ici, je reste plutôt sur mes points négatifs en relayant au second plan les points positifs. C’est vraiment triste. La fin ne m’a pas particulièrement fait faire un bond. Je n’ai pas forcément été convaincue par ma lecture et ma trouvaille. Alors que je m’attendais à avoir quelque chose qui me retourne le cerveau, qui me laisse échevelée et à bout de souffle, je me suis retrouvée avec une lecture sympathique mais sans plus. Le côté « le bonheur se cache au fond de ton cœur » ne me plait pas plus que cela.

Finalement, on se retrouve avec un roman qui aurait pu être exceptionnel mais qui, pour moi, reste trop en surface. Il y avait beaucoup de promesses dans ce résumé, j’étais vraiment heureuse de pouvoir commencer mes lectures pour le prix avec ce roman. Malheureusement, c’est plutôt une légère déception. Je suis certaine qu’il pourra plaire à beaucoup de lecteurs mais il n’est simplement pas pour moi.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une intrigue avec des thématiques intéressantes.
  • Un groupe de jeunes personnages, cela peut être intéressant pour les plus jeunes lecteurs qui se lancent dans des lectures à la croisée du mystique et du feel good
  • Des recherches fouillées que j’ai aimées

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Retrouvez le PDAI ici 

15

Comme un murmure de Camille Jullien

41v7AQqYQdL._SY346_Résumé : Alors que la conquête de l’Ouest bat son plein, Meggan quitte Denver pour épouser un éleveur du Nevada et s’installer dans son ranch. La jeune femme, plongée dans l’immensité des terres sauvages, doit faire face à un nouveau monde empli de violence et de barbarie. Lorsqu’un étranger aux traits sombres et inquiétants fait irruption dans sa vie, elle n’a d’autres choix que de remettre en question ses croyances et ses certitudes.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement M.E.C éditions pour l’envoi de ce roman en service presse. Avec le confinement, j’en profite pour explorer un peu plus les différents romans proposés dans mes maisons d’édition partenaires.

Comme un murmure me faisait de l’œil avec cette couverture très jolie et poétique. Comme d’habitude, je n’ai pas lu le résumé. Ma première surprise fut de trouver une romance historique. J’ai apprécié le fait que la géographie choisit dans ce roman nous éloigne un peu des grandes maisons anglaises du 19ème siècle. Ici, on est dans la période de la conquête de l’ouest. En plein cœur du Nevada, on va faire la rencontre de Meggan.

Meggan est une jeune femme qui m’a plu dès le départ. Un brin naïve, elle débarque dans le Nevada seule, pour rejoindre son époux David McPhiels installé dans son ranch avec sa famille. Si au départ, elle était un peu perdue par ces grands bouleversements dans sa vie, elle finit par s’y faire malgré certaines choses qui ne collent pas avec sa personnalité.

En soi, le roman est très sympathique et se lit assez rapidement. On est propulsé dans l’univers avec une facilité déconcertante. J’ai aimé vivre la vie au ranch avec Meggan. C’est un personnage très intéressant. Avide de vouloir vivre une vie qui rime avec « liberté », elle va rapidement déchanter avec son mari.

J’ai aimé cet aspect du roman. On est dans une époque où l’homme exerce sa supérioritétéléchargement sur la femme. Rapidement on se rend compte que Meggan n’est plus une femme mais LA femme de son époux et qu’elle doit agir en tant que tel. Meggan est probablement née durant la mauvaise période de l’histoire. Il y a un vent féministe qui plane dans ce roman. Meggan veut juste être libre. Pouvoir faire ce qu’elle veut sans devoir donner des comptes à son époux. Ce qu’elle souhaite par-dessus tout ? Pouvoir partir avec un cheval, seule, se promener les cheveux au vent. Pourquoi pas ! Ma foi, l’intrigue de base est très sympathique.

En revanche, là où j’ai eu un peu plus de mal c’est avec certains détails : Meggan doit obéir à son mari, s’occuper de la maison et être une femme parfaite. Même si historiquement parlant, ça peut se passer, j’ai trouvé certaines idées qui dénotaient un peu avec tout le reste de l’histoire. Je tiens quand même à préciser que cela ne tient qu’à moi. Cela reste un détail mais qui m’a fait tiquer.

On est dans une quête identitaire. Meggan se demande qui elle est mais aussi qui elle voudrait être, c’est avec l’aide d’un homme pas forcément recommandable – Rawinson- que Meggan va se rendre compte de la dangerosité du monde dans lequel elle vit mais surtout de ce qu’elle voudrait être.

Ce roman permet d’approfondir de manière intense le personnage de Meggan. Le roman fonctionne par un système d’opposition : entre Rawinson & McPhiels par exemple : l’un solitaire, ne craignant pas la liberté ni les dangers du mode de vie d’un nomade, l’autre vivant au cœur d’un ranch, étant un patron, un frère et un mari. Entre Rawinson & Meggan : les deux personnages sont complètement opposés au-delà du sexe. Rawinson aime la liberté, ne croit pas en dieu et avance dans la vie au gré du vent. Meggan est une femme naïve, un peu coincée, elle apprend la vie au fur et à mesure de sa vie au ranch. Meggan s’oppose aussi à … Meggan. La Meggan croyante, qui doit être une bonne épouse et une bonne mère se bagarre intérieurement avec son envie de liberté, de ne rien devoir à personne. C’est plutôt intéressant.

Meggan dénote avec ses belles sœurs. En effet, dans ce roman, la hiérarchie est assez bien mise en avant : en effet, les femmes sont aux fourneaux pendant que les hommes sont au repos. Meggan dénote complètement avec ses deux belles sœurs qu’elle apprécie mais qui ne vivent pas comme elle. Cela fait ressortir le caractère de Meggan et sa volonté farouche de faire autre chose que des tartes et servir le café à son mari.

J’ai adoré l’évolution du personnage de Meggan. Surtout avec les derniers chapitres et l’épilogue. La plume entrainante et dynamique. Cela change de ce que je peux lire dans la romance historique et cela fait du bien.

Bravo à l’auteure

3 bonnes raisons de lire le roman :

  • L’univers du far west
  • Le personnage de Meggan
  • La plume de l’auteure

4

16

Mein grand-père d’Eric Terrien

31pBJ7u90xL._SY346_Résumé : Le troisième Reich devait durer mille ans. A peine une décennie de règne et Berlin tomba. Mais, avec un trésor de guerre colossal, une poignée de hauts dignitaires laissés pour morts peut-elle envisager secrètement de reconstruire un empire économique et faire renaître le nazisme au vingt-et-unième siècle ? Un agent du Mossad pense que oui et va pourchasser Martin Bormann et Heinz Thorvald pour empêcher cela. Un importateur de cacao français tente de retracer le passé trouble de son grand-père après la mort de celui-ci. Une enquête de plusieurs années entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Hitler et ses lieutenants sont-ils réellement morts dans les décombres de la capitale allemande en 1945?

~ Service presse ~

Je remercie Eric Terrien pour sa proposition de lecture via SimPlement. Je suis toujours heureuse de faire la rencontre d’une nouvelle plume. Ici, je vous avoue que c’est le résumé qui m’a plu. En effet, je l’ai trouvé intéressant pour la touche historique mais aussi la notion de la renaissance du troisième Reich. Il ne m’en a pas fallu plus pour accepter la lecture.

Je vous l’avoue, cette lecture n’est pas parfaite. Elle est sympathique, bien écrite mais je n’ai pas su l’apprécier entièrement. La faute à tous les noms que l’on emploie mais aussi au passe-passe dans les époques. J’ai vite été perdue. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation.

Le roman regorge de bonnes idées. J’ai apprécié pouvoir retrouver des événements marquants. L’auteur ancre son récit dans une réalité certaine. C’est plutôt bien trouvé. A ces événements historiques, s’ajoute un thriller palpitant. L’histoire se divise en plusieurs petites intrigues : on a toute une partie sur le Mossad et un agent prêt à tout pour éviter la renaissance du 3ème Reich, une partie qui nous parle de certains rescapés nazis en Amérique du Sud et une autre qui s’intéresse à un personnage de l’intrigue : Jean-Baptiste qui va essayer de comprendre la vie de son grand-père. Comment cet homme vivant en France peut-il répéter la même phrase en allemand sur son lit de mort ? Il y a une multitude d’intrigues qui vont finir par n’en faire qu’une. L’idée de base est bonne.

L’histoire s’étend de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à nos jours. S’il y a des repentants, certains ne le sont pas. Le rêve de ces têtes pensantes du Reich ? Fuir et reconstruire cette idéologie chère à leurs cœurs. C’est ainsi que démarre cette histoire.

Honnêtement, l’intrigue est très bien pensée et ficelée, j’ai passé un bon moment de lecture. Les personnages sont tous très colorés, bien pensés et bien mis en place. J’ai apprécié aussi l’Histoire qui prend place dans ce roman. On voit toujours ce pan de l’histoire du côté des « gagnants ». Rares sont les histoires qui nous proposent de découvrir cette époque de ce côté ! Les têtes pensantes du Reich font peur : le pouvoir qu’ils ont, leurs forces, ça fait peur. Quand on sait qu’un battement d’ailes peut changer le monde… C’est effrayant.

Cette intrigue ne manque ni d’originalité ni de rythme. Malgré une intrigue un peu compliquée à suivre, elle reste très intéressante. Ce thriller va vous faire passer un moment de lecture agréable avec ses multiples retournements de situations et ses personnages surprenants aux multiples facettes.

C’est le genre de roman qu’il faut lire sans faire autre chose. Il m’a demandé beaucoup de concentration. C’est assez sympathique mais franchement, il faut être focalisé sur la lecture. La plume est assez riche et rend l’intrigue assez intense de ce côté-là. En revanche, il y a quelques soucis de ponctuation et de coquilles qui nous forcent à relire quelques phrases par-ci par-là pour être certain de comprendre l’histoire.

En définitive, Mein grand-père est un thriller intéressant et original. Il nous propose de plonger dans un pan de l’Histoire allemande. Allant de 1945 à nos jours, il y a trois fils conducteurs qui nous proposent trois histoires différentes mais intéressantes. Malgré le fait que j’ai eu du mal avec les changements entre les périodes historiques et les différents noms qui ont croisé ma route, j’ai passé un moment de lecture agréable avec le roman d’Eric Terrien.

Si vous êtes un fan de la période historique d’après la seconde guerre mondiale et du côté allemand, je peux vous dire que ce roman est très sympathique. Bravo à l’auteur

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • L’originalité des thématiques que j’ai croisées.
  • La diversité des périodes historiques dans ce roman.
  • La diversité des psychologies des personnages : bluffant !

3

15

Lola de Sandra Duhot

71Z8vsJYvULRésumé : Lola est espagnole, idéaliste et pleine de fougue. Elle a quinze ans lorsqu’en 1936, la guerre civile fait vaciller l’Espagne dans le chaos. Avec elle, toutes ses certitudes volent en éclat. Républicaine de cœur, elle fuit le régime totalitaire comme des milliers d’autres pour se réfugier en France. Mais les français ont peur de ces espagnols qui arrivent en masse alors ils les renvoient à la frontière.

Lola et les siens trouvent refuge en Catalogne encore républicaine mais l’ennemi approche et l’accalmie est de courte durée. Lola doit s’enfuir de nouveau pour survivre et découvre, dans son exil, l’amour et une nouvelle patrie : la France, pour laquelle elle se battra au péril de sa vie. Lola est libre et c’est au nom de cette liberté, à laquelle elle tient par-dessus tout, qu’elle organisera ses choix tout au long de son existence.

LOLA est un hommage aux victimes des conflits de par le monde. Mais au plus profond de la souffrance, Lola montre également les ressources insoupçonnées dont peut faire preuve l’être humain pour préserver la vie et sa liberté. Ainsi, lorsqu’on touche du doigt le désespoir de vivre, l’amour de la vie apparaît plus intense.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Évidence éditions pour l’envoi de ce roman. J’avais eu la chance de pouvoir le lire dans le cadre d’un prix de lecture dans lequel j’étais jury. M’ayant bien plu, j’ai demandé s’il était possible de le lire dans sa totalité et j’ai bien fait.

Lola est un personnage à part entière et complètement emblématique. Symbole de la période de la guerre civile espagnole, elle ne manque ni de courage, ni de détermination. C’est un personnage que j’ai apprécié dans sa construction et dans sa psychologie. Elle vit au nord de l’Espagne. C’est un personnage que j’ai aimé tant il dénote avec la figure féminine de l’époque. Lola est à contre-courant des femmes de cette époque. Elle ne se laisse pas faire, elle va se battre pour sa liberté de penser, de parler, de vivre. Lola est une jeune femme piquante et pétillante qui va tenir ce roman à bout de bras.

Ce qui est tout à fait remarquable, c’est le contexte. C’est ce qui m’a le plus plu dans cette histoire. En effet, j’ai trouvé que le contexte de la guerre civile espagnole était tout à fait intéressant. C’est une période historique que je ne rencontre pas beaucoup dans mes lectures et j’avoue que l’attrait de la nouveauté a fortement fonctionné sur moi. Avec l’arrivée de Franco au pouvoir, la plupart de la population espagnole fait un choix : celui de l’exil vers les pays frontaliers et notamment vers la France qui est le seul accès direct. Au-delà du contexte de la guerre civile espagnole, lorsque Lola et sa famille débarquent en France, il y a un autre grondement qui fait rage : la seconde guerre mondiale qui est sur le point d’éclater.

Ce roman n’est pas le roman de la facilité. On se retrouve avec, en guise de personnage principal, Lola. Lola est une jeune femme que j’ai tout de suite appréciée pour son caractère et sa franchise. Ce que j’ai aussi grandement aimé, c’est le fait qu’elle ne passe pas forcément par la case « facilité ». Les choix qu’elle fait peuvent être surprenants mais sont toujours réfléchis. J’ai aimé la suivre dans son exil. La famille est une thématique importante dans ce roman. En effet, Lola a fui son pays, ses repères, ses amis, sa culture. Elle n’a plus que sa famille. Cependant, avec un exil massif, rapidement, elle va être séparée de sa famille ce qui va rendre son voyage encore plus dur et difficile.

Au-delà de ce contexte historique, j’ai trouvé que l’idée d’une romance était assez intéressante. En effet, cela donne une impulsion dans la lecture. C’est vraiment très original et intelligent. En effet, cela rend le texte un peu moins lourd. On peut facilement comprendre que la lecture n’est pas facile à faire. La violence, la difficulté de la guerre et de l’exil sont très intéressantes mais pas forcément des thématiques faciles à appréhender au niveau de la lecture.

La plume de Sandra Duhot était inconnue au bataillon dans mes bibliothèques mais je suis ravie d’avoir fait sa connaissance. L’intrigue est rondement menée et ne souffre pas de longueurs (ce qui est plutôt bien pour un roman qui est en grande partie historique). La romance n’est pas exagérée et très crédibles. Les personnages sont richement travaillés, cela est très agréable et rend le récit beaucoup plus vivant. Bravo.

En définitive, Lola est un personnage que j’ai grandement apprécié par toutes les valeurs qu’elle véhicule. Elle est un personnage fortement intéressant et qui vient casser les codes de la femme et de l’idée qu’on peut en avoir à cette époque. Avec un contexte historique très présent et très compact, on se rend compte des difficultés que tous ces gens ont pu rencontrer durant leur existence. Même si Lola est un personnage fictif, elle incarne des milliers de personnes qui ont vraiment vécues cette horrible situation.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un fond historique intéressant et très riche
  • Le personnage que Lola que j’ai beaucoup apprécié
  • Les thématiques présentes dans le roman dures et fortes à la fois

4

16

La danse du loup – Tome 1 : Le chevalier noir et la dame blanche de Hugues de Queyssac

41wpqa0Z-xL._SX195_Résumé : Hiver de l’an de grâce 1345. Bertrand Brachet de Born, premier écuyer du baron de Beynac, fit un songe hallucinant de vérité. Il entrevit une fée d’une beauté inoubliable. Convaincu de son existence, il partit avec fougue à sa recherche. Dans son immense naïveté, il rêvait d’amour, de courtoisie, de bravoure et d’esprit chevaleresque. Mais sa quête se heurtera à une conspiration du silence, et son parcours sera jalonné de félonie, de crimes, de traîtrise et de sang. Le sang de pauvres et de nobles !

~ Service presse ~

Je remercie la masse critique Babelio ainsi qu’évidence éditions pour l’envoi de ce roman. J’étais très curieuse de découvrir ce premier tome qui était très prometteur. Avec un résumé aussi tentant, il n’est pas resté très longtemps sur ma PAL !

C’est un premier tome très prometteur que nous avons là. Il y a quelques petites choses qui ont fait que ce n’est pas un coup de cœur mais ce premier tome reste une très bonne lecture. Si j’en ai l’occasion (ou si je provoque l’occasion ahah), je lirai le deuxième tome sans aucun souci.

On fait la rencontre de Bertrand Brachet de Born, notre personnage principal qui va nous faire vivre une incroyable aventure au cœur de la Guerre de cent ans. Bertrand est un personnage singulier, un peu bourru et naïf mais très sensible et touchant. C’est le premier écuyer du seigneur de Beynac. Et Bertrand tombe amoureux. Il ne tombe pas amoureux de n’importe qui puisque son cœur ne bat que pour cette apparition magnifique et incroyable qu’il a aperçue dans ses rêves. Rapidement, Bertrand va nous prouver que sa vie n’est pas de tout repos : autant sur le plan personnel que professionnel.

Si l’intrigue m’a beaucoup plu, j’ai eu quelques petits soucis. Les personnages sont très sympathiques. Ils sont tous intéressants et nous permettent d’avancer dans l’intrigue. Cependant, j’ai remarqué un réel manque de profondeur dans leurs caractères. C’est dommage parce que l’auteur a une plume magnifique mais il m’a manqué ce petit plus au niveau des personnages qui les rend inoubliables. Dommage.

Comme je vous le disais, la plume de l’auteur est très sympathique. Elle est dynamique et intéressante. J’ai apprécié avoir un dialecte qui colle au siècle dans lequel se déroule l’action. On a ainsi plusieurs langages qui se dégagent de l’intrigue. Cela ajoute un cachet certain à l’intrigue. C’est très sympathique. De plus, le roman est truffé d’humour ce qui rend l’intrigue plus aérée, respirable. C’est plutôt sympathique car, par moments, le roman souffre de quelques petites longueurs. Ainsi, on a des moments fluides et dynamiques et d’autres où cela retombe un peu comme un soufflé. Cependant, il faut noter qu’une fois dans le feu de l’action, le lecteur ne s’ennuie pas.  L’intrigue va se diviser en plusieurs pans : d’un côté la quête de Bertrand et de l’autre l’enquête sur Bertrand. J’ai beaucoup apprécié ce mélange : la quête et l’enquête sont brillamment mêlées. C’est plutôt intelligent comme idée.

Le côté historique de cette intrigue me plait aussi énormément. On se doute, à la lecture du résumé et de la première de couverture qu’il va y avoir de l’Histoire. On en a énormément. On sent tout le temps que l’auteur a pris pour se documenter et rendre son intrigue ultra crédible aux yeux du lecteur. On se retrouve vraiment au 14ème siècle. Cela est très intéressant.

Un petit point dérangeant… Enfin, ici, ce n’est qu’une affaire de goût. Personnellement, les dernières phrases en fin de chapitre annonciatrices… Pas pour moi. Même si pour certains lecteurs, cela fait monter le suspens, je reste vraiment sceptique pour ma part. Je ne suis pas forcément à l’aise avec ce procédé.

L’auteur va soulever des thématiques intéressantes pour l’époque : la justice bien entendu mais aussi la religion : comment un homme forcé à partir sur les terres orientales se débrouille en étant chrétien ? Le 14ème siècle n’est pas forcément aussi tolérant que le monde contemporain dans lequel on évolue. On trouve aussi les thématiques simples mais efficaces : amitié et amour. J’ai aussi apprécié le fait que l’auteur reprenne les codes de la littérature médiévale. Pour l’avoir étudiée, j’ai été positivement surprise de retrouver certains aspects de la littérature médiévale. Cela apporte encore plus de crédibilité à l’intrigue.

En définitive, même si ce premier tome n’est pas parfait, on peut aisément souligner ses nombreuses qualités : une plume incroyable, de la documentation utilisée à bon escient, un personnage principal attachant et véridique. Bref, on plonge dans un premier tome qui pose bien les bases et qui donne envie de savoir la suite !

3 bonnes raisons de lire ce premier tome :

  • Le 14ème siècle dans le Périgord. Une ambiance crédible qui donne envie d’en savoir plus sur cette période historique.
  • Notre bon Bertrand, personnage principal avec ses qualités et ses défauts.
  • Les thématiques abordées ainsi que le mélange de quête et d’enquête, c’est très intelligent !

4

12

L’héritage du Christ de Sarah Calman

51oR7zrtZlL._SX326_BO1,204,203,200_Résumé : En 1492, une jeune femme voue son existence à protéger son unique héritage des puissances qui cherchent à s’en emparer. Inquisition, invasion des Anglais en France, Madeleine va nous entraîner dans ses aventures pour échapper à ses ennemis et sauver son bien le plus précieux. De nos jours, la jeune Lena se retrouve malgré elle à mener une enquête mystérieuse au sujet d’un ancien manuscrit dont elle ignore tout. Quand l’Histoire prend une tournure surprenante, le destin de deux femmes est lié.

Un roman historique et contemporain qui mêle secrets, enquête et aventures.

~ Service presse ~

Je remercie Sarah Calman pour l’envoi de son roman via SimPlement. Je suis contente d’avoir pu découvrir cette plume et l’univers de l’auteure. L’héritage du Christ est un roman agréable à lire et à découvrir.

Ce roman nous propose quelque chose que j’aime beaucoup trouver dans mes lectures : une alternance entre le passé et le présent. C’est vraiment quelque chose que j’aime. Découvrir des personnages liés d’une manière ou d’une autre que l’on découvre au fil des chapitres me plait beaucoup. Ainsi, on va faire des vas-et-viens entre les deux époques (à savoir 1492 & de nos jours). L’auteure nous montre déjà l’intelligence de son intrigue via sa construction narrative. Les points de vue s’alternent de manière intelligente. Ces moments pivots sont vraiment très bien maitrisés.

L’intrigue est très dynamique. Au-delà de l’alternance des époques, on a aussi des passages plus posés et d’autres beaucoup plus mouvementés. Cela permet à l’auteure de toucher un panel de lecteur plus vaste. Même si le roman propose un pan de l’intrigue d’un point de vue historique, il n’y a pas que cela. En effet, l’auteure va nous faire vivre un moment de lecture fluide et très agréable. On ne s’englue pas dans des explications historiques à pleurer d’ennui.

Le côté historique est très sympathique. Cette histoire va traiter de l’histoire de Jeanne d’Arc et de ses héritiers. Les personnages sont très sympathiques. J’ai beaucoup apprécié Madeleine et Lena. Bien que des siècles les séparent, ce sont deux personnages que l’on aime découvrir. Personnellement, je me suis beaucoup attachée à ces deux figures féminines fortes et indépendantes qui se battent pour ce qu’elles sont.

L’histoire de Madeleine va nous faire voyager. De la France en passant par Jérusalem ou encore par l’Afrique, on va vivre une sacrée aventure. Quelle belle idée ! On découvre un 15ème siècle riche. A travers ce voyage, on découvre des us et coutumes intéressantes et qui donnent des envies de voyages au lecteur.

Léna nous propose une histoire aussi riche en émotions que celle de Madeleine mais différente dans la manière d’être traitée. Léna est une jeune voleuse qui va devoir résoudre des énigmes pour pouvoir retrouver un livre. Un secret qui va tout changer. Léna est accompagnée de Richard & d’Alex. Les figures masculines viennent aider Léna dans son périple. Une sacrée aventure nous attend…

Je ne vous le cache pas, le roman n’est pas un coup de cœur bien qu’il soit très agréable. Cependant, les personnages sont un peu tirés par les cheveux soulevant des clichés dans la construction mais aussi dans leurs traits de caractères. Ainsi, Léna la petite voleuse va se voir accompagnée d’un mentor et d’un homme mystérieux et beau à se damner. Léna est un personnage qui est (selon moi) toujours dans l’exagération. J’ai eu un peu de mal à l’apprivoiser mais finalement, j’ai fini par m’attacher à elle.

L’intrigue est très intéressante. La plume est additive. Fluide et pleine d’émotions, c’est un roman qui est très intéressant. Il a quelques petits défauts mais rien qui fait sauter au plafond. On se retrouve donc avec une intrigue sans faille, une plume intéressante et un panel de personnages intéressants malgré le fait que leur construction soit un peu attendue. Je félicite Sarah Calman pour ce premier texte qui mêle la fiction à l’historique de manière brillante. A travers cette réécriture d’une période historique que l’on ne trouve pas souvent dans les romans, Sarah Calman m’a surprise.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une intrigue forte et intéressante
  • Une alternance entre passé et présent qui m’a beaucoup plu.
  • Une période historique réécrite sans fausse note

4

21

Les fantômes de la duchesse de Mathieu Vervisch

41HqXYHZBqL._SY346_Résumé : Deux destins parallèles, à plus de 200 ans d’écart, se confrontent sur fond de Révolution française. Après avoir abandonné sa fiancée le jour de son mariage, Olivier tente de retrouver goût à la vie. En visitant le château de la Roche-Guyon, il croise le chemin d’Alexandrine, une duchesse ayant vécu les heures sombres de la révolution. Obsédé par l’aristocrate, Olivier va tenter de comprendre pourquoi il se sent aussi proche de cette femme disparue 200 ans plus tôt.

~ Service presse 📱 ~

Je remercie l’auteur pour l’envoi de son roman via la plateforme SimPlement. Je vous avoue que j’ai complètement craqué pour cette couverture. J’adore les lectures historiques, j’ai tout de suite été captivée par cette jolie couverture et ce titre. A la lecture du résumé, je savais qu’il fallait que je lise ce roman !

On fait la rencontre de deux personnages principaux : Olivier le Guellec et la duchesse de LarocheFoucault. Ces deux personnages vivent dans deux époques différentes. Séparés par 200 ans, on se demande comment les destins d’Olivier et d’Alexandrine vont se croiser…

Olivier est un personnage masculin perdu. Dans une relation toxique depuis trop longtemps, il y met fin avant de dire le « oui » qui scellera sa vie à jamais. Il fuit, le jour de son mariage. Si Olivier est un personnage que j’ai apprécié pour son courage, sa pudeur et sa gentillesse, j’ai trouvé qu’il était un peu effacé, un peu moins présent que l’autre personnage principal avec qui il partage le rôle de personnage principal.

Parallèlement, on fait la rencontre d’Alexandrine, la duchesse dont on parle dans le titre de ce roman. Alexandrine est un personnage fascinant, pétillant et tellement solaire. Cette duchesse, épistolière connue, nous propose une immersion dans sa vie mais aussi dans cette période historique qui a fait trembler la France : la révolution française et la période de la Terreur qui va toucher tout le monde. Si Alexandrine évolue dans le monde de l’aristocratie, elle n’a rien de pédante. Elle est belle, intelligente, vive et rapidement, tout le monde se la déchire pour venir rythmer les soirées de la Cour de Versailles. A travers ses yeux et la partie du roman qui lui est réservée, le lecteur porte un œil nouveau sur cette période de la révolution française.

L’intrigue est originale et intelligente. Je trouve que l’auteur a très bien réussi ces moments de bascule entre le passé et le présent. J’ai apprécié ces va-et-vient entre le passé et le présent. L’intrigue est bien ficelée. J’ai apprécié me rendre compte de tout le travail que l’auteur a fourni en amont. En effet, j’ai trouvé la partie historique du roman richement documenté. Je n’ose imaginer la quantité de travail que cela doit représenter. Cependant, le léger déséquilibre que j’ai ressenti avec les personnages d’Olivier et de la duchesse s’est un peu accentué. Je m’explique : les parties historiques, relatant de la vie d’Alexandrine sont, à mon goût plus intenses et intéressantes que les parties contemporaines. Ainsi, le déséquilibre est un peu plus accentué.

L’intrigue propose aussi une critique véritable de la société actuelle. A plusieurs reprises, on a de véritables critiques. Ainsi, on se retrouve avec une vive critique des réseaux sociaux, par exemple. Personnellement, même si l’idée ne me gêne pas, je trouve que c’est peut-être un peu trop direct. J’ai été mise dos au mur sans forcément avoir mon mot à dire. J’aurais peut-être apprécié une légère nuance dans cette critique.

La plume rend l’histoire passionnante. Au service des émotions, cette plume est pleine de sincérité et véhicule très bien les émotions. C’est une très belle plume au style très travaillé. J’ai trouvé quelques longueurs, cela est certainement du au style particulier (mais appréciable) de l’auteur qui aime les paragraphes et les phrases longues. De plus, le côté historique n’aide pas à enlever cette impression de longueur puisqu’il faut se l’avouer, parfois, l’historique est un genre qui nécessite des explications qui peuvent alourdir un peu le roman.

En définitive, j’ai apprécié mon aventure au cœur des vies d’Olivier et de la duchesse de La Rochefoucault. C’est une plume sincère et dynamique qui nous propose de nous propulser dans cette histoire folle. Olivier et Alexandrine sont deux personnages sincères qui ont bercé l’intrigue. Malgré ce déséquilibre ainsi que les quelques petites longueurs, l’auteur nous propose une réelle réflexion sur les deux périodes de l’Histoire qu’il nous propose de rencontrer : la révolution française et la société actuelle. On nous propose une véritable réflexion sur la société et c’est intéressant. Je ne pensais pas que j’allais retrouver cette particularité dans ce roman. Bravo à l’auteur pour cette plume, cette intrigue de qualité et cette belle histoire.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un roman entre réalité et fiction !
  • Une plume de l’auteur que j’ai aimé
  • Le personnage de la duchesse

notation 1

12

Dors en paix de Rahel Makonnen

téléchargement (2)Résumé : « La culpabilité était revenue me hanter. Le passé pourrissait tout, m’envahissait et enveloppait ma vie d’un voile obscur… » Incapable de surmonter une tragédie familiale, Charlotte revient à Paris. Dans la ville déstabilisée par une politique sécuritaire, elle y retrouve sa famille ainsi que d’anciens amis, tous aux prises avec leurs propres démons. C’est alors que Charlotte se plonge dans la lecture du roman de Marianne, bourgeoise parisienne qui décide en 1871 de rejoindre la Commune de Paris. À mesure que le récit progresse, les similarités entre les deux femmes se révèlent, toutes deux luttant contre la violence d’une transition sociale et intime. Un roman original et trépidant mêlant avec justesse les vies de deux femmes fortes que 150 ans séparent. Née à Paris, Rahel Makonnen vit aujourd’hui à Londres. Après avoir travaillé dans la postproduction de films dont elle supervisait la réalisation artistique, elle décide de se consacrer à ses propres projets d’écriture. Dors en paix est son premier roman.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Rahel Makonnen pour l’envoi de ce roman. J’ai encore fait une agréable découverte via le site SimPlement. Roman alléchant avec un résumé ultra-tentant, j’étais très curieuse de faire la connaissance de Charlotte & Marianne.

Quelle histoire ! Quel roman ! Quelle plume. En ouvrant le roman hier soir, je me disais « quelques pages avant d’aller dormir » et finalement, j’ai laissé mon sommeil de côté pour lire ce roman, d’une traite.

Je tiens, dès à présent à applaudir l’auteure pour les recherches. Le roman est ultra documenté. Je suis vraiment ravie d’avoir un roman qui mêle de l’historique au fantastique. La partie histoire est très bonne : on s’y croit, on sent tout le boulot au niveau des recherches. Les recherches sont, en plus, embellies par une plume formidable. Ohlala… On se retrouve vraiment dans un univers sublimé par les mots et pas les idées. Bravo à l’auteure sur ce point.

Autre point tout à fait intéressant : les personnages. J’ai beaucoup apprécié faire la rencontre de Charlotte et de Marianne. En effet, Charlotte est un personnage rongé par la culpabilité. On sent qu’il y a un drame qui a fait éclater sa vie. Elle décide d’essayer de reprendre sa vie en main et de quitter ses souvenirs : elle déménage et quitte Londres pour retourner à Paris. Elle y retrouve ses amis, sa famille. La quiétude qu’elle cherchait est aux abonnés absents : elle se retrouve vraiment dans une ville qu’elle ne pensait pas retrouver ainsi. C’est en plongeant dans un livre qu’elle parvient à lâcher un peu de lest, de respirer et de retrouver un peu de calme dans sa vie. Charlotte fait la rencontre de Marianne. Son parcours, sa vie et l’époque dans laquelle Marianne vit va fasciner Charlotte.

Ces deux personnages m’ont beaucoup plu. Si au départ, on ne comprend pas forcément ce qui va pouvoir les lier, on se retrouve rapidement dans une spirale incroyable d’événements et les similitudes pleuvent. J’ai beaucoup apprécié. Charlotte et sa fragilité, Marianne et son envie de s’en sortir et de crier son mécontentement. C’était une belle rencontre.

On a deux périodes qui divisent la narration. D’un côté, on a le monde moderne, celui dans lequel on évolue, puis, avec l’histoire que Charlotte lit, on a le 19ème siècle qui se profile avec le personnage de Marianne durant la commune de Paris. La symbolique du personnage de Marianne est très forte : son prénom, son caractère, tout est fait pour que l’on crie à la révolution ! Quelle belle idée.

Ce va-et-vient entre passé et présent, entre Charlotte et Marianne marque un dynamisme fou dans le roman. Le roman souffre de quelques petites longueurs au début mais une fois les cinquante premières pages passées, on est pris dans le rythme et on ne s’arrête pas avant d’avoir le fin mot de l’histoire.

La plume est très travaillée. Le vocabulaire est très bien maitrisé. Les passages temporels se font sans aucun souci et on se sent à l’aise dans les deux époques du roman. Je pense que la plume est le plus gros point fort de ce roman. L’auteure a beaucoup de talent.

En définitive, on a un roman qui tangue entre le réalisme et le fantastique. Entre l’historique et le moderne. On a deux personnages qui mènent la barque. C’est fait de manière très intelligente et j’ai apprécié découvrir l’univers que l’auteure propose. Si le roman souffre de quelques longueurs au départ, le rythme se met en place doucement avant de proposer au lecteur une atmosphère très intéressante qui nous donne envie de lire jusqu’à la dernière lettre de ce roman. On a de belles thématiques qui se dégagent du texte : la force, le courage, mais aussi l’espoir d’une vie meilleure. Bravo à l’auteure pour ce premier roman très prometteur.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une construction narrative intéressante et dynamique
  • Deux personnages féminins forts
  • Une plume incroyable et des recherches en amont formidable.

4

11

Mon cœur restera de glace d’Eric Cherrière

9782714493330ORIRésumé : Il existe au cœur du cœur de la forêt un endroit où vivent les sapins les plus anciens, protégés du vent comme de l’exposition au soleil, de la pluie, de la neige. Protégés aussi du regard des hommes. Une combe lointaine et tempérée qui fut un jour une frontière infranchissable devant laquelle l’enfant s’était dit « Quand je serai grand, je vivrai là. » Dans ces bois du fin fond de la Corrèze, un jeune garçon trouve refuge en 1918, en compagnie de son frère, une « gueule cassée ». Une guerre plus tard, des soldats allemands s’y enfoncent, sur les traces d’une de leurs unités disparues. Ces mêmes arbres que l’on retrouve en 2020, peint sur les murs de la chambre d’hôpital d’un vieillard allemand. Aujourd’hui le vieil homme va parler. Révéler le secret de cette forêt qui ébranlera bien des existences, bien des certitudes. Bien des familles. De 1918 et 1944 à 2020, Mon cœur restera de glace couvre un siècle de guerres fratricides. Ce roman noir, qui explore les destins d’individus ordinaires perdus aux carrefours de l’histoire, est aussi le roman de la beauté face à la violence. De ces fleurs qui poussent sur les champs de bataille.

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond ainsi que Claire pour l’envoi de ce roman en service presse. Court roman, il m’a tenu compagnie durant la soirée de mardi soir.

J’avoue que je ne sais pas comment vous parler de ce roman. Je n’ai ni adoré, ni détesté. C’est une lecture riche mais qui ne laissera pas de grosses traces dans ma mémoire de lectrice. En effet, je suis stupéfaite par la force de ce roman, en si peu de pages, on a des thématiques dures liées à la guerre mais aussi à l’Homme qui font surface. C’est fort, poignant mais aussi dérangeant et déroutant.

La guerre : vaste sujet ! On est vraiment au cœur des guerres. On passe les deux guerres mondiales. On fait la rencontre de Lucien Faure, un père, un grand-père, un beau-père et un époux. Lucien va tout faire pour retrouver son fils, disparu sur le front. Mort ? Déserteur ? On ne sait pas trop mais on va suivre Lucien dans ses pérégrinations. Lucien est un personnage profondément humain que j’ai beaucoup apprécié. On va aussi faire la rencontre de ses deux petits-fils qui vont partir parce que « maman a essayé de les tuer ». Ils ne peuvent plus rien faire contre le chagrin et le désespoir de leur mère. Ils partent pour oublier la tristesse, ils fuient cette guerre, ils vont essayer de survivre dans une forêt. En 2020, on va faire la rencontre de Stéphane, descendant de Lucien qui va rencontrer le passé de sa famille et pas forcément de la meilleure des manières.

La famille Faure va se retrouver au cœur d’une histoire palpitante et folle. Lucien va croiser la route d’un officier allemand. En pleine guerre, le Croquemitaine n’a aucun scrupule. Il va tuer tout le monde, tous les juifs qui croisent son chemin. Le crâne bourré par les principes nazis, le croquemitaine est célèbre pour les pires atrocités. Honnêtement, j’ai eu envie de vomir plusieurs fois tant ça prend aux tripes. Si les détails étaient nécessaires pour bien comprendre ce que les hommes ont pu ressentir, on se prend de plein fouet la vérité (que l’on connait déjà) qui prend une dimension incroyable : l’homme et sa cruauté. Au nom de je ne sais quelles idées politiques, l’homme est capable du pire.

Ce roman traite de la guerre mais aussi de l’humanité. On traite de thématiques importantes. Avec trois périodes évoquées (1914/1918 – 1939-1945 – 2020), on entre dans le devoir de mémoire. Stéphane, l’aïeul de la famille Faure est mis devant le fait accompli lorsqu’un historien lui demande son aide. Le Croquemitaine demande après Lucien Faure sur son lit d’hôpital, cet homme qu’il a rencontré pendant la guerre. Ne pouvant rien faire contre la mort, l’historien propose au croquemitaine de faire la rencontre de Stéphane pour lui livrer la vérité qui lui ronge le cœur depuis des années. Ainsi, Stéphane va faire un bond dans l’histoire de sa famille, de Lucien et de ses petits-enfants.

Clairement, certains passages osent, font peur, font mal. Ils sont nécessaires mais m’ont mis mal à l’aise. J’ai tellement eu mal pour tous ces gens. La folie humaine est poussée à son paroxysme. Je vous passe les détails mais c’est un roman dur, sombre, qui fait réfléchir. A travers les personnages, on voit les « deux camps ». Les allemands et les français (juifs et non juifs) de l’autre. On comprend que l’homme reste un homme, que des amitiés peuvent se tisser au-delà de ce que l’on peut comprendre mais ça existe. Ce personnage du Croquemitaine est intéressant bien qu’effrayant mais j’ai aimé la manière dont l’auteur amène le sujet et les interrogations dans ce roman. La plume est forte, sincère et pleine de ressources. Bravo à l’auteur d’avoir osé et livré cette histoire.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Le devoir de mémoire. On doit au moins ça aux gens qui se sont battus pour nous.
  • La trame historique que j’ai appréciée
  • Le panel de personnages qui est diversifié et très intéressant

3

23

Le destin des cœurs perdus – Tome 3 : les héritières de Castel Dark de JC Staignier

51Q8NI2OSvL._SX195_Résumé : Quatre enfants, trois destinées. Colin, William, Clayton et Eulalie, unis par les liens du sang et du cœur, mènent une existence paisible auprès de leurs parents d’adoption. Dans l’ombre, la reine de France n’hésite pas à compromettre leur bonheur au profit de ses propres ambitions. Entre trahisons, tragédies et amours contrariés, parviendront-ils à réécrire leur histoire ?

~ Service presse 📱 ~

Je remercie JC Staignier pour l’envoi de son troisième tome. Je suis avec avidité les aventures littéraires de JC qui est devenue une amie au fil du temps. Avec sa saga le destin des cœurs perdus ainsi que son roman à quatre mains de Miroir et d’amour, elle ne cesse de me surprendre. C’est donc avec grand plaisir que je me suis replongée dans cette saga historique hautement additive.

Ce tome 3 nous propose de continuer la découverte du clan de Percival. Ici, nous nous focalisons sur les quatre cousins : Eulalie, Colin, William & Clayton. Quatre cousins vivant avec leur tante Jane en France. L’intrigue m’a énormément plus puisqu’ici, on se retrouve avec quatre destins très différents. Cette saga familiale n’a décidément pas fini de me surprendre… C’est vraiment intense et prenant.

On traite des relations amoureuses dans ce troisième tome. L’amour prend une place importante mais fait aussi une petite place aux thématiques que l’on retrouve dès le début dans l’univers de JC Staignier : le sang, la violence, la guerre, l’amitié, la trahison & la manipulation. Tout est calculé, tout est précisément fait pour secouer le lecteur. Cette saga familiale s’intéresse donc aux quatre cousins. On passe notre moment de lecture avec William qui avoue ses sentiments à Eulalie, Colin, amoureux mais qui n’ose pas avouer ses sentiments à la femme qui fait battre son cœur puis Clayton qui, lui, se fout complètement de se poser et de fonder un semblant de famille : il aime les femmes et batifole de tous les côtés. Quatre visions différentes de l’amour, quatre situations qui poussent nos personnages dans des retranchements les plus profonds. Chaque personnage à son histoire, autour de chaque personnage, on a d’autres personnages plus secondaires qui gravitent autour d’eux : on peut penser à Adam ou encore Sophie.

L’intrigue est, comme d’habitude, forte. Elle est riche et détaillée. Le décor médiéval est traité très intelligemment. JC nous propose encore de nous brosser un portrait riche de cette époque en mettant en scène des us et coutumes de cette époque. Certains d’entre vous pourraient être surpris par les sentiments qu’entretiennent les deux cousins. Franchement, je suis la première à crier au scandale quand je vois ce genre de relation dans des romans plus modernes. Ici, je ne suis absolument pas surprise par cet aveu amoureux. Ce n’est pas surprenant pour l’époque. Dérangeant, un peu. Surprenant, en aucun cas. Au Moyen Age, c’est la guerre, les conflits sont présents. Il n’y a pas que cela, on essuie aussi les périodes de crises mais aussi de maladie. C’est vraiment présent et j’adore ça ! On se plonge plus facilement dans cet univers. On y parle aussi beaucoup des unions, des liens entre les familles, des pactes, d’héritage et d’héritiers. Bref, on est dans le vif du sujet, c’est chouette.

L’intrigue nous propose aussi de nous intéresser, de manière équilibrée, aux quatre cousins. Ainsi, on passe d’une histoire à une autre mais tout fini par se relier. On n’oublie pas le lien du sang chez les De Percival. Ce lien familial qui les uni est fort et cela rend cette saga familiale encore plus intéressante et charmante. JC malmène les personnages depuis le premier tome, ce troisième tome, bien que plus doux, moins sanglant, nous propose quand même des scènes dures qui mettent les personnages à bout. Elle ne fait aucun cadeau à ses personnages et à ses lecteurs. C’est très intelligent et sympathique. Cela rend la saga de JC inoubliable ainsi qu’originale. Elle sort du lot et cela me fait bien plaisir.

L’auteure, à travers son intelligence et sa plume nous propose une intrigue à son image : directe, surprenante et généreuse. On a des détails sans qu’il n’y en ait de trop. La femme a une place intéressante dans cette saga. La période historique évoquée est assez stricte au niveau de la place de la femme mais JC nous propose des personnages féminins forts qui ont leur mot à dire. J’adore.

C’est donc, en définitive, un texte sans faille que je vous propose de découvrir. La fresque familiale dépeinte est intéressante, intense et très intelligemment construite. On s’intéresse à une famille et non à un personnage. C’est la force de cette saga. La plume est belle, l’intrigue est originale et intelligente. Je remercie JC pour son amitié mais aussi pour son travail et cette plume, si belle et pleine de qualités. Vivement le prochain tome.

3 bonnes raisons de lire ce tome :

  • Une fresque humaine intéressante.
  • Un cadre médiéval que j’aime beaucoup.
  • Une plume intense et forte.

notation

16

Long island story de Rick Gekoski

CVT_Long-Island-Story_2204Résumé : Été 1953. Les États-Unis sont frappés par une vague de chaleur et Washington s’enfonce dans la chasse aux sorcières. Dans la famille Grossman, Ben, le père, est avocat pour le gouvernement fédéral. Un sympathisant socialiste, qui se retrouve bientôt acculé et qui n’a plus d’autre choix que de quitter la ville avec sa famille… Les Grossman se réfugient chez de la famille pour l’été, à Huntington, Long Island, dans un petit bungalow près de la mer. Le temps de se retourner. Mais ce changement vie révèle bientôt un malaise, qui gangrène souvenirs et sentiments. Ben et Addie sont perdus et entraînent toute la famille dans leur chute. Infidélité, ennuis, rêves avortés, chaque non-dit est un pas de plus vers la tragédie. Très vite, ils devront faire un choix : souhaitent-ils se battre pour continuer à vivre ensemble ou, au contraire, désirent-ils privilégier à tout prix leurs rêves d’antan ? Dans la lignée de Brooklyn de Colm Tóibín et des Noces rebelles de Richard Yates, la chronique subtile et nostalgique d’un couple en pleine crise…

~ Service presse 📖 ~

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour l’envoi de ce roman. La couverture, bien que simple m’a plu. J’avoue que le résumé m’a aussi attirée. Malheureusement pour moi, c’est un échec cuisant… Je me suis accrochée jusqu’à la fin en me disant que ça irait mieux… Mais non, ce roman est donc une petite déception… On y va quand même ?

Il n’y a pas que du mauvais dans ce roman, bien évidemment. De manière globale, je ne me suis pas plu dans cette lecture mais il faut avouer que la fresque humaine et sociale dépeintes sont plutôt intéressantes.

On est au sein d’une famille au cœur des années 50 aux Etats Unis. La famille Grossman semble parfaite : un couple de parents heureux et fiers de leurs progénitures : un petit garçon et une petite fille. La petite fille, est la fifille de son papa et le fils, regarde d’un drôle d’œil cette relation. Quand on creuse sous la première couche de ce que la famille Grossman veut bien nous montrer, on se retrouve avec une mère dépressive et indélicate, un père au bord du gouffre social, des enfants qui ne s’entendent pas. La famille, communiste, est mal perçue par le reste de la famille. Lors de vacances, on se retrouve dans une famille au bord de l’implosion où grands-parents, frères et sœurs ainsi que le couple Grossman ne se comprennent pas.

La fresque humaine et sociale sur fond politique m’a plu. Nous avons, à plusieurs reprises, la critique du communisme au sein de la famille d’Addie. Ben l’a changée, elle n’est plus la même. On se retrouve avec une belle famille qui voit d’un mauvais œil le fait qu’Addie prenne le parti de son mari et pense comme lui. Hormis la grosse bête que semble être le communisme, on sent bien qu’un fossé s’est creusé. Pendant ces vacances familiales, on voit les différences radicales entre mère et fille. Si la mère d’Addie est une femme qui cuisine, qui tient sa maison et qui va faire ses courses toutes les semaines à la même heure, le même jour, Addie ne supporte pas cuisiner, n’aime pas les gens et laisse ses enfants faire ce qu’ils souhaitent.

La déprime d’Addie touche le lecteur tout au long du roman. En tout cas, c’est ce que j’ai ressenti. C’est une lecture un peu déprimante qui ne m’a pas laissé apercevoir un rayon de soleil. Tristesse et déprime : le combo parfait pour que je m’ennuie tout au long de ma lecture, quel dommage ! Avec le potentiel que ce roman avait, j’en garde un goût amer en bouche.

On a aussi une thématique sympathique : les apparences du couple qui sombre. Ben & Allie aiment les apparences, surtout Ben. C’est horrible de déménager, c’est horrible d’avoir la pression au travail, c’est horrible de devoir changer de train de vie. Quelle idée ! Ben & Allie sombrent tout doucement et ne sont pas heureux. C’est vraiment un tableau déprimant et triste.

J’avoue que je n’ai pas tout compris dans ma lecture. Finalement, je suis clairement restée sur ma faim. La plume ne m’a pas plu plus que cela. En effet, je trouve que l’on est mis à distance. Cette plume, ces personnages dont les émotions sont étouffées par leurs valeurs ne m’ont pas permis d’entrer pleinement dans l’univers. Quel dommage !

En définitive, je n’ai été ni charmée par la plume, ni par l’histoire, ni par les personnages. Le contexte social, historique et politique amènent un plus qui est vite étouffée par ces personnages anxiogènes.

Merci aux éditions Belfond pour leur confiance !

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10

Les brigades du steam d’Etienne Barillier & Cécile Duquenne

69697Résumé : Solange Chardon de Tonnerre, membres de la treizième Brigade mobile de la ville d’Aix-en-Provence, est une inspectrice coriace. Mais quand elle perd son coéquipier dans une explosion et qu’on lui remplace son bras par un bras mécanique, sa vie bascule. Il lui faudra surmonter ces épreuves pour relancer l’enquête et faire preuve de patience avec le jeune Auguste Genovesi, une nouvelle recrue avec qui elle doit faire équipe. Un grand roman steampunk dans le sud de la France, haut en couleur !

~ Service presse ~

Je remercie chaleureusement Jérôme et les éditions Actusf pour l’envoi de ce roman. Comme vous le savez, je suis friande des romans steampunk. Quand j’ai vu qu’on me proposait de lire ce roman, je n’ai pas hésité une seule seconde. J’aime beaucoup cette couverture qui rappelle ce que l’on va trouver : le genre steampunk avec les rouages mais aussi le terme « brigades » qui nous met aussi sur la voie d’une enquête surprenante.

Quand les Brigades du Tigre inspirent les brigades du steam… Ça déménage !! On fait rapidement la rencontre de nos personnages principaux : Auguste Genovesi ainsi que Solange Chardon. Cette équipe va se former d’une manière assez atypique puisque Auguste fait la rencontre de Solange lors d’une convalescence particulière. En effet, victime d’une embuscade, elle perd son coéquipier mais aussi son bras. Auguste va devoir percer cette carapace d’acier que s’est forgée Solange. J’ai beaucoup apprécié Auguste qui va tout faire pour prouver qu’il a sa place dans la treizième Brigade mobile de la ville d’Aix en Provence. Solange a un sacré caractère mais elle est combative, courageuse et très intelligente : elle va beaucoup aider Auguste à progresser et à prendre en maturité aussi, lui qui a tendance à foncer dans le tas, il va vite apprendre qu’il ne faut pas forcément le faire… Les pièges sont nombreux.

L’enquête commence sur les chapeaux de roues et franchement, on ne voit pas le temps passer. Ma lecture a été rapide malgré le fait que le commencement a été un peu lent. J’ai attendu le côté steampunk avant de comprendre où et comment il allait arriver. Une fois ce petit obstacle passé, j’ai dévoré ma lecture.

Le must dans cette lecture a été le côté historique. On a des citations de Clémenceau, le Tigre évoqué dans « les brigades du tigre ». Ainsi, on a vraiment une ambiance feutrée et mystérieuse qui se dégage de ce roman. J’ai adoré cette ambiance qui rappelle la France du 19ème siècle. De plus, on se trouve dans le sud de la France, plus précisément à Aix en Provence et c’est très sympathique de se détacher un peu de la capitale française, on prend l’ai géographiquement ainsi qu’historiquement parlant.

Solange apporte avec elle un point important dans le roman : le manque de recrues féminines. Elle est la seule de sa brigade. Les femmes sont encore reléguées au second plan : les femmes à la maison entre la cuisine, les enfants et les courses, elles n’ont pas leur place dans le monde du travail et encore moins dans des métiers comme celui de mobilliard dans les brigades de Clémenceau. Entre brimades et insultes, elle doit travailler dur et ne pas se laisser faire pour rester la meilleure et faire son métier. J’ai aimé ce vent de fraîcheur qu’elle apporte pour dépoussiérer la mentalité des hommes. Le chemin est encore long mais avec Solange, on commence la marche !

J’ai apprécié l’intrigue. Même si le premier tiers a été un peu longuet (c’est probablement dû à la mise en place de l’histoire). On vogue entre le côté historique, le côté policier mais on touche aussi au personnel en apprenant les passés respectifs de Solange et d’Auguste. On met en avant le parler d’Aix en Provence. Au départ, j’ai été un peu déstabilisée (je suis ch’ti, faut pas trop m’en demander quand même) mais on s’y fait. J’ai l’impression que tout démarre au deuxième tiers du roman. Une fois que l’histoire commence réellement et qu’on essuie un peu les éclats de verre que l’on se prend dans la figure à un moment, on y va franchement et on part à l’aventure avec Auguste et Solange. L’écriture est fluide et dynamique. J’ai apprécié ce point.

En définitive, les brigades du Steam est un bon roman bien ficelé qui met un peu de temps à démarrer mais qui se laisse très facilement lire. Le dépaysement est total : on file à Aix-en Provence au 19ème siècle. La thématique des brigades de Clémenceau m’a beaucoup plu. La lecture est fluide et les personnages sont hauts en couleur. Une chose est certaine, avec Solange et Auguste, ça déménage !

Encore merci aux éditions ActuSF pour ce partenariat (que j’adore !)

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un cadre historique et géographique qui m’a beaucoup plu
  • Le personnage de Solange qui se bat dans ce monde d’hommes
  • L’ambiance du 19ème siècle qui ressort clairement avec cette enquête policière

4

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D’or et d’émeraude d’Eric Holstein

62098Résumé : Simon, 25 ans, arrive en Colombie sur les traces de ses ancêtres. Quatre cents ans plus tôt, Gonzalo Jiménez de Quesada pose, pour sa part, le pied sur l’Altiplano, la terre ancestrale des Indiens muiscas. Ils ne se connaissent pas et pourtant, leurs destins sont liés… Récit intime dans la Colombie d’aujourd’hui et d’hier, D’or et d’émeraude pose un regard décalé sur le monde, entre uchronie et utopie. Un livre d’une beauté rare, qui a reçu le prix Bob Morane à sa sortie. « Éric Holstein nous livre avec D’or et d’émeraude une belle et dense réflexion sur la façon dont le temps efface les petites histoires des hommes, pour en faire l’Histoire avec sa majuscule. » Culturopoing

~ Service presse 📖 ~

Je remercie chaleureusement les éditions Actu SF pour l’envoi de ce roman dans leur collection Helios. Helios est une collection que j’apprécie beaucoup puisqu’elle permet de rééditer les classiques de la SFFF. Depuis maintenant quelques temps, j’apprivoise ce vaste genre. J’avais envie de continuer mes découvertes avec d’or et d’émeraude d’Eric Holstein.

Entre utopie et uchronie, ce roman se veut percutant. Pour remettre tout le monde dans le bain, je vous rappelle ce qu’est une uchronie : c’est un récit d’évènements fictifs qui se basent sur un point de départ historique. Une utopie est un idéal social ou politique qui ne tient pas compte de la réalité. Ainsi, Eric Holstein nous propose un récit qui vogue entre les deux thématiques qui se rejoignent facilement.

Notre personnage principal, Simon est un jeune homme vivant en France mais qui veut découvrir ses racines. Ainsi, il débarque à Bogota, en Colombie pour marcher sur les traces de ses ancêtres mais aussi pour en savoir plus sur lui-même. Rapidement, quelque chose va le frapper et nous aussi par la même occasion : le choc des cultures. Entre la France et la Colombie, effectivement, il y a quelques écarts de richesses, de liberté mais surtout de cultures. C’est avec intelligence et dextérité que l’auteur nous montre ces différences. On se balade en Colombie, c’est assez intéressant et dépaysant. On sent que l’auteur connait bien son sujet. Avec Simon, on découvre les lieux qui ont bercés son enfance comme l’orphelinat. On est vraiment dans l’aspect personnel de cette histoire. Ce n’est pas le seul aspect mais je l’ai trouvé nécessaire et intéressant. En effet, cela permet au lecteur de ne pas se noyer dans la densité de l’intrigue qui arrive doucement.

Le point historique de ce roman se trouve dans les racines de Simon et dans le peuple dont il est issu : les Muiscas qui sont un peuple indien.  Qu’est ce qui fait tourner la tête des hommes ? L’or bien entend ainsi que les richesses en tout genre. Et pour parvenir à s’enrichir, rien n’est trop horrible. Violence, torture, mort… Ainsi, on fait aussi la rencontre de Gonzalo Jiménez de Quesada.

La narration nous propose de points de vue différents si on suit Simon dans sa quête identitaire, on suit aussi Gonzalo Jiménez de Quesada. C’est un explorateur espagnol qui, au nom de la couronne de Dieu, va tout faire pour récupérer les territoires indiens. La guerre des territoires ne se fait pas dans le calme et la gentillesse, vous devez vous en douter… On est vraiment dans une ambiance particulièrement sombre. Devant les meurtres en masse, les Muiscas n’ont pas d’autres choix que de résister à l’envahisseur… Je trouve que le contexte historique est très bien choisi. On ne le voit pas forcément tout le temps dans les lectures et cette aventure reste exotique et dépaysante.

On garde une vision très humaniste dans ce roman. On comprend bien que les Muiscas ne sont pas forcément contre les explorateurs. Il y a un profond respect et une volonté d’avoir une harmonie certaine au sein du peuple. J’ai apprécié retrouver cette vision du monde. J’ai aussi aimé le fait que l’on retrouve la magie dans cette histoire, c’est un savant mélange qui nous propose quelques rebondissements bienvenus dans cette intrigue.

La construction narrative est très intéressante. En effet, j’ai apprécié la manière dont les deux histoires finissent par se croiser. On est vraiment pris dans un tourbillon d’aventure entre le passé et le présent et franchement, c’est assez sympathique à lire.

Ma lecture n’est pas un coup de cœur, j’ai pris du temps à me plonger dans ce roman. Il y a quelques longueurs au départ. Cependant, une fois passées les cinquante premières pages environ, on se retrouve dans un univers intense et riche. Mis à part Simon que j’ai apprécié, j’avoue que je suis restée à distance des autres personnages (je pense que c’est aussi cela qui m’a ralentie dans ma lecture). Cependant, beaucoup d’idées sont bonnes, j’ai apprécié retrouver les thématiques et ce côté historique. La visée humaniste est assez bien construite aussi.

La plume de l’auteur nous propose un sacré voyage. Que ce soit dans le temps où dans des espaces géographiques différents, Eric Holstein nous envoie dans une autre réalité, un autre monde. J’ai adoré avancer péniblement dans la jungle lourde et humide. Le danger rode partout et c’est vraiment très appréciable. Le voyage est intense bien qu’il ne soit pas toujours facile.

En définitive, ce roman construit en trois parties distinctes nous propose une belle plongée au cœur de la Colombie du XVIème et du XXIème siècle. On notera la présence de l’aventure et de la magie au cœur de cette quête identitaire et de cette plongée au cœur d’un peuple indien. Bravo.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un dépaysement savoureux
  • Une plume au service d’un récit intense
  • Un contexte géographique et historique que l’on ne voit que très peu dans nos lectures

notation 1

10

La vallée des carnutes de Jean-Pierre Deséchalliers

CVT_La-vallee-des-Carnutes_1531Résumé : La vie est douce en pays carnute en cette fin du second siècle avant notre ère, au centre de ce qui deviendra un jour la Gaule, le commerce des céréales y enrichit désormais plus que les batailles et les butins. Cette quiétude est brutalement troublée par une série de morts aux circonstances effrayantes. Quel animal est sorti des enfers, et pourquoi ? Le druide Andanatos, autorité judiciaire incontestée, va devoir comprendre et dénouer l’écheveau, tandis que les menaces s’accumulent de toute part sur la Celtique. À l’est, les hordes cimbres et teutonnes s’apprêtent à déferler sur les riches campagnes celtes, tandis qu’au nord, des tribus belges ont retrouvé le chemin des pillages. Le jeune seigneur Donotalos, missionné par les druides, voit dans tous ces événements l’occasion de sortir de cette paix qui l’ennuie et d’être digne de sa glorieuse lignée. Il y trouvera plus encore.

~ Service presse ~

Je remercie vivement Jean-Pierre Deséchalliers pour l’envoi de son roman via la plateforme SimPlement. Je me suis extasiée devant l’élégante simplicité de sa couverture. J’adore. C’est simple, beau et efficace. Sans prétention, la couverture est à l’image de ce roman. Elle nous invite à passer un bon moment et c’est exactement ce qui se passe. Si ce roman n’est pas un coup de cœur, j’y ai porté un intérêt particulier.

Nous sommes dans un roman historique qui s’inscrit dans une période que l’on ne croise pas si souvent que le siècle de Louis XIV ou les années de guerre mondiales. En effet, ici, nous atterrissons sur les terres qui deviendront la Gaule au 2ème siècle avant JC. Nous sommes bien loin du faste et de la splendeur du royaume de France comme nous le connaissons à travers les âges. Ici, on plonge directement dans l’univers historique des Carnutes. Cette période n’est pas sans nous rappeler nos deux fidèles amis gaulois fans de potion magique et de sangliers. J’avoue que cela fait du bien. En effet, c’est une période que je ne croise vraiment pas souvent dans mes lectures, du coup, je suis ravie d’avoir un peu de changement à me mettre sous la dent.

Ce qui frappe, dans un premier temps, c’est la multitude de personnages. On le sait dès le début puisque l’auteur nous met un petit index au début du roman pour que l’on puisse s’y retrouver plus facilement. Rapidement, j’ai remercié l’auteur d’avoir pensé à ce petit index. Les noms se ressemblent, les consonances. On ne sait plus qui est qui. J’avoue qu’il m’a fallu du temps pour entrer dans ma lecture et que, par moments, j’ai dû relire des passages pour être certaine de tout comprendre. L’index propose aussi de retrouver les noms des lieux, des personnages et de leurs fonctions. C’est plutôt sympathique.

L’ambiance reste pesante et mystérieuse. Quelle est la cause de cette ambiance ? Une créature rode. Elle effraye les populations. Rapidement décrite, j’ai eu l’impression d’avoir un chien des Baskerville version carnute. J’ai adoré ! Franchement, c’est plutôt sympathique comme sensation. On cherche le pourquoi du comment. Si cette créature n’est pas le seul élément de l’intrigue, on la retrouve quand même du début à la fin et c’est très prenant.

On suit les histoires de plusieurs personnages comme Donotalos qui sont remarquables mais le druide Andanatos reste mon préféré. J’ai beaucoup apprécié ce personnage. L’auteur nous propose aussi de plonger dans le quotidien des peuples carnutes. Il n’y a pas que les us et coutumes qu’on nous propose de découvrir, on découvre aussi le contexte politique dans lequel les peuples évoluent.  Il y a plusieurs points, comme la bête, des invasions, qui viennent bercer l’intrigue. Cela apporte beaucoup de dynamisme. Et franchement, c’est ce qu’il faut dans un roman qui se veut historique. On ne lâche pas le roman avant de l’avoir terminé. Que c’est bon !

La plume de l’auteur est épatante. Franchement, elle se hisse au niveau des plus grands noms que l’on peut lier aux romans ou biographies historiques. On sent réellement toute la passion que l’auteur peut avoir pour cette période historique. La plume est belle, délicate et tellement intéressante. Je peux que j’aurais pu lire un roman sur n’importe quel sujet avec une plume pareille.

En définitive, malgré le nombre incroyable de personnages proposés dans cette lecture, je reste agréablement surprise par cette lecture. En effet, j’avais un peu peur de me lancer par rapport au contexte historique. Cela me fait toujours peur : l’effet catalogue n’est jamais loin. C’est avec une incroyable finesse que Jean-Pierre Deséchalliers parvient à contourner tous les obstacles et les pièges du genre historique. En plus de cela, le contexte est plaisant car rare dans les lectures. Je félicite l’auteur pour son travail ainsi que la plume qui traduit de manière incroyable et intense sa passion pour cette période historique.

Je remercie une nouvelle fois Jean-Pierre Deséchalliers pour l’envoi de son roman ainsi que pour sa gentillesse et sa patience.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un contexte historique plutôt rare dans les lectures.
  • Une plume incroyable qui impose un dynamisme incroyable.
  • Un index très utile

4

20

Les trois jours de Pompéi de Alberto Angela

téléchargement.jpgRésumé : Tout à la fois archéologue et homme de télévision, l’Italien Alberto Angela reprend la formule du « docufiction sur papier », qui a fait le succès d' »Empire » (Payot, 2016), pour nous offrir un reportage au coeur du quotidien de Pompéi durant les deux jours ayant précédé le réveil du Vésuve, en 79 de notre ère, puis pour nous décrire la colère destructrice du volcan dans un film catastrophe qui durera l’équivalent d »une troisième journée. Un livre d’histoire qui brise bien des idées reçues à partir des dernières découvertes scientifiques (la catastrophe aurait eu lieu à l’automne et non en août), mais qui possède aussi un tel souffle romanesque qu’on se croirait embarqués à bord d’un « Titanic » de l’Antiquité.

~ Service presse 🎧~

Je remercie chaleureusement l’équipe d’audio lib pour l’envoi de cette nouvelle découverte audio qui m’aura donné du fil à retordre mais qui, finalement, m’aura permis de passer un moment écoute assez intéressant malgré quelques petits bémols.

On plonge dans un univers historique intense. Les trois jours de Pompéi sont les trois jours avant l’éruption du Vésuve qui finira par tout ravager sur son passage. Pompéi est, finalement, bien méconnue de tous… Généralement, le peu d’informations que l’on à sur cette ville est lié à cette fameuse irruption volcanique. Alberto Angela (l’auteur) nous propose, à travers la voix de Thibault Montalembert de nous livrer plus d’informations sur la vie quotidienne de ces habitants à travers de longues heures d’écoute. Si j’ai apprécié en savoir plus sur les us et coutumes de cette région du monde à ce moment de l’Histoire, j’ai aussi eu de gros moments de latence dus au manque de rythme et d’action. Je ne m’attendais pas à avoir ce genre d’écoute.

Alberto Angela nous propose, à travers plusieurs personnages, de découvrir les différentes castes qui peuplent les villes près du Vésuve. Des esclaves aux nobles, l’auteur veut à tout prix montrer

Ce que j’ai apprécié, c’est ce mélange de fiction et de faits réels. On se doute que tout n’est pas vrai : certains personnages, certaines relations, certaines péripéties… Cependant, ces mises en scène servent de vraies explications sur la vie des habitants de cette région. Ainsi, on se balade dans les rues, on croise des gens. On va des choses les plus simples et habituelles comme la fabrication du pain mais aussi sa vente. Les lieux publics et privés en tout genre. On se balade vraiment dans les villes comme si on vivait avec les habitants. C’était assez intéressant.

Je pense, cependant, que c’est beaucoup trop long. Si notre aventure est jalonnée de péripéties en tout genre et que l’on reconnait des personnages comme Pline l’Ancien et Pline le Jeune, on se retrouve avec beaucoup trop d’informations. On est englué dans cet amas d’informations historiques et franchement pour moi ce n’est pas assez romancé. Quand on parle de « docufiction » je m’attendais à autre chose, quelque chose de moins formel, scolaire. De plus les nombreuses comparaisons à des éléments et lieux emblématiques d’aujourd’hui m’ont laissée perplexes. Ainsi on a des comparaisons qui introduisent la Silicon Valley ou encore Hollywood… Personnellement, même si je sais que cela permet à plus de lecteurs d’être impliqués dans leur lecture et découverte, moi, je passe complètement à côté. Ces comparaisons ne m’ont pas plu…

Le côté historique est franchement maitrisé, j’ai apprécié que l’archéologie ait sa place dans le texte. Maintenant, si je dois aller jusqu’au bout de ma pensée et de mon analyse, je pense que le côté un peu trop ronflant de la plume m’a ennuyée à certains moments. De plus, il y a beaucoup trop d’images littéraires à mon goût. J’adore les textes littéraires, les bons vieux classiques ou encore les romans contemporains qui proposent une vraie lecture littéraire. Ici, on se retrouve entre un texte qui donne l’impression de ne pas savoir quoi choisir : on vulgarise l’Histoire, les événements pour toucher un lectorat plus vaste d’un côté mais de l’autre, la plume pousse les lecteurs les moins attachés à la qualité de la plume littéraire à lâcher rapidement la lecture. On trouve aussi des phrases du style « il ne savait pas que son choix le mènerait à la mort » pullulent dans le texte. Bon, cela reste un choix personnel mais franchement, je déteste ça.  Qu’on se le dise clairement : si j’avais eu ce livre entre les mains, je l’aurais mis de côté. Avec l’écoute, c’est différent. C’est certainement ce point qui m’a le plus travaillé dans mon expérience.

En définitive, c’est une lecture vraiment mitigée que je vous présente aujourd’hui. J’ai apprécié le côté historique et d’en savoir plus sur la vie à Pompéi quelques jours avant l’éruption tristement célèbre. Si j’ai aimé me balader dans les rues et comprendre les us et coutumes de cette population, j’ai trouvé les informations trop denses. De plus, le style de l’auteur et le parti pris dans ce roman ne m’ont pas transportée plus que cela. J’ai trouvé le style trop riche et travaillé à certains moments et trop vulgarisant à d’autres.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un univers historique méconnu
  • Une plongée dans les us et coutumes de la population
  • Une approche archéologique et historique sympathique

notation 2

10

Le village des secrets de Sylvie Lassalle

511EQ8upzyL._SX195_ (1).jpgRésumé : Après de longues années passées dans l’armée coloniale, Jules revient en 1912 dans son village provençal. Parti brusquement pour fuir une enfance misérable, ce fils de paysan réapparaît auréolé de ses galons d’adjudant. Son avenir semble tout tracé : renouer avec une vie campagnarde simple et se marier. Il se lie d’amitié avec Anna, une jeune photographe qui vient de la ville. La jeune femme s’est installée au village pour découvrir l’identité de son père et en apprendre davantage sur sa mère disparue. Alors que Jules aide la jeune femme à trouver des réponses, il est rattrapé par son propre passé dans les colonies. Entre trafics d’opium, usurpation d’identité, secrets et mensonges, Jules et Anna ne pourront compter que sur eux-mêmes pour percer les mystères du village et conquérir leur liberté.

~ Service presse 📖 ~

Je remercie chaleureusement Sylvie Lassalle pour m’avoir contactée il y a quelques semaines pour me proposer son roman. Je la félicite chaudement pour ce roman publié chez City Editions mais aussi pour ma lecture que j’ai grandement appréciée.

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Jules au cœur de l’intrigue
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On se retrouve à Vescaut, un joli petit village du Var qui respire les cigales et le soleil en cette période de l’été 1912. J’ai apprécié cette période historique. Généralement, on est entre les deux guerres ou après la deuxième. Ici, on se retrouve avant la première, le conflit mondial n’a pas encore éclaté.

On fait la rencontre de beaucoup de personnages. C’est un flux constant de personnages qui vont et viennent. C’est assez surprenant et très sympathique à découvrir. En effet, on est dans un mouvement perpétuel qui marque le rythme de lecture. On ne s’ennuie pas et les longueurs sont inexistantes dans ce roman, bon point pour l’auteure ! Le personnage de Jules est très sympathique. En effet, on se retrouve avec un personnage droit, honnête et assez charmant. On sent bien toutes les années de protocole militaire. C’est très intéressant. Je n’ai pas eu beaucoup d’histoires entre les mains avec un personnage qui a ce profil.

Cependant, l’histoire commence comme tant d’autres : on attend le retour de Jules, le valeureux soldat qui revient de 15 ans dans l’armée. Ce que j’ai apprécié, c’est ce point de vue masculin à la base. On suit Jules. La période d’absence est longue : en 15 ans, il s’en passe des choses ! On vogue donc entre les souvenirs de Jules et ce qu’il en est, maintenant. Il essuie les changements, les décès, les pertes au sein de sa famille et de son cercle d’amis. J’ai trouvé cela intéressant.

Le personnage de Jules marque aussi le fait que sa situation est difficile et compliquée. Il faut reprendre ses marques, les relations laissées en plan pour partir pendant 15 ans. Avec la mort de son père, Jules se place en homme de la famille maintenant. Il est aussi difficile pour sa mère et ses sœurs de laisser de la place à leur fils et frère. Après 15 ans d’absence, il faut réapprendre à se connaitre.

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Vescaut : le village des secrets
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Le village est, lui aussi, un personnage. Si les murs pouvaient parler… Ils en auraient des choses à nous dire ! Si les histoires familiales sont très présentes dans ce roman, on se retrouve avec beaucoup de secrets qui explosent et des situations assez épineuses. Cela ajoute un tel rythme au roman que je ne l’ai pas lâché avant d’avoir pris connaissance de la fin… Superbe idée. Plus les secrets éclatent, plus on commence à voir clair dans la situation. Franchement, lorsque je vous dis que l’habit ne fait pas le moine, vous seriez bien surpris ! L’auteure joue avec nos nerfs de manière si subtile… Mon dieu, j’ai adoré !

Je remercie l’auteure d’avoir indiqué les familles et les liens possibles entre toutes les familles du village. C’est très intelligent et cela permet au lecteur de ne pas être perdu. Il faut dire qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnages. C’est peut être le seul point qui m’a fait passer à côté du coup de cœur, en effet, j’ai eu beaucoup de prénoms et de noms à retenir…

On est vraiment dans une histoire style « saga de l’été ». C’est vraiment intense.

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Un fond historique très intéressant
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Si l’intrigue se passe à Vescaut, il nous arrive aussi de faire, via les souvenirs de Jules, un petit tour dans les colonies françaises. Il a vécu 15 ans dans cette ambiance militaire avec ses bons et ses mauvais côtés. On nous rappelle donc les horreurs de la guerre mais aussi la fraternité qu’il peut y avoir entre les soldats. C’est, finalement, une seconde famille pour Jules.

Si Jules n’espère pas s’attarder au village, puisqu’une nouvelle aventure l’attend à Toulon, il espère quand même pouvoir aider sa famille et prendre les bonnes décisions. Un autre pan de l’intrigue se dessine : la volonté de notre personnage principal à vouloir se marier. Ici encore, on va avoir une sorte de rythme binaire. On va découvrir plusieurs femmes dans cette histoire mais on va plutôt s’attarder sur deux : Camille & Anna. Camille, jeune femme du village qui y est très attachée et Anna, jeune photographe moderne qui regarde vers l’avenir et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Deux femmes radicalement opposées qui vont faire chavirer le cœur de notre cher Jules.

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Plume et construction du récit
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J’ai vraiment apprécié la plume de Sylvie Lassalle que je ne connaissais pas. Et franchement, on navigue entre le roman de terroir, le roman historique avec une touche de romance. Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce genre de lecture. J’étais persuadée d’avoir une romance mais finalement, elle prend peu de place dans l’histoire. Elle reste présente mais par touches. C’est très sympathique et cela permet de donner une autre dimension à la lecture et de laisser à Jules la place centrale dans cette histoire. Je trouve cela très intelligent et original.

La plume de Sylvie Lassalle est pleine de bonnes intentions. En effet, les descriptions sont très belles et nous donnent envie de charger la voiture pour un petit road trip estival dans le Var. Pour connaitre la région, on s’y croirait. Le côté historique est très sympathique aussi et très bien amené.

On pourrait se dire que les thématiques sont trop différentes pour pouvoir être traitées ensemble dans l’histoire mais Sylvie Lassalle s’avère être redoutablement intelligente. Bravo !

En définitive, je vous propose une histoire dépaysante et charmante qui nous propose un bon moment de lecture.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Des décors très sympathiques.
  • Le mélange des genres et des thématiques qui nous donne quelque chose d’original à lire
  • Le personnage principal, Jules.

notation

6

Excessives ! Destins de femmes incroyables du 19ème siècle de Louise Ebel

514ogHh4dgL._SX336_BO1,204,203,200_.jpgRésumé : Hommage sous forme de portraits de sept femmes inspirantes, de modèles de non-soumission. Elles se prénomment Berthe, Henriette, Madeleine ou Geneviève, et on les disait excessives. Des salons cossus aux assommoirs de la Butte, ces sept femmes ont jeté leur exubérance à la face du monde, elles ont déchiré le papier avec leur plume passionnée, fait du beau leur pain quotidien et du caprice un art, et envoyé valser l’ordre établi. Elles ont posé des bombes, tailladé des fourrures, organisé des messes noires et semé les conquêtes. Tantôt misérables, tantôt incroyables, ces femmes ont tutoyé les sommets et oscillé avec panache – et un peu de nihilisme – entre grandeur et décadence, en partageant une même soif de devenir, une volupté du trop, un mépris du qu’en dira-t-on. En s’élevant contre une époque corsetée qui les maintenaient dans une incapacité, ces amazones ont été bien plus que des divas ou des excentriques, elles ont été de véritables pionnières de la libération des femmes. Elles l’ont simplement fait différemment, en peignant, en écrivant, en jouant et parfois juste en étant, et surtout en se permettant de voler aux hommes le feu sacré, celui de la création bien sûr, mais aussi celui de la liberté d’être. Voilà pourquoi, pour leurs excès, toutes ont été jugées. L’histoire a jugé leurs histoires anecdotiques, et ainsi, muses ou crampons, elles restent aujourd’hui prisonnières des notes de bas de pages des biographies de leurs illustres amants. Il est grand temps aujourd’hui de remettre en lumière les destins flamboyants de ces grandes funambules du réel qui, par leurs outrages, ont ouvert la voie aux héroïnes de notre temps. […]

~ Service presse ~

Je remercie Gilles Paris et son équipe ainsi que les éditions Favre pour l’envoi de ce livre.

Nous nous retrouvons pour une chronique sur un roman que j’ai pris plaisir à découvrir. En effet, j’étais fortement intéressée parce que l’auteure nous proposait de découvrir : sept portraits de femmes inspirantes qui ont été des modèles pour des générations et des générations.

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Portraits de femmes
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Excessives, elles le sont toutes à leur manière. Elles se nomment : Geneviève Lantelme, comédienne tapageuse et colérique, connue pour ses frasques et sa mort digne d’un roman policier. Henriette Maillat, infatigable épistolière, muse et compagne d’écrivains célèbres, grande passionnée, de loin la plus touchante. Berthe de Courrière, lié à Henriette Maillat car elles ont toutes deux inspiré le même personnage d’un livre de Huysmans, sataniste, femme émancipée, éminence grise, aussi too much que brillante. Parfaite figure de la sorcière. Madeleine Deslandes, auteure à succès, dandy au féminin, qui a vécu sa vie entière comme une oeuvre d’art, avec tout ce que cela a d’extrême. Minna Schrader, femme de lettres et modèle d’artiste qui fut le paroxysme de la vie de Bohème, mais aussi anarchiste, avant comme Camille Claudel de passer ses trente dernières années en asile. Gisèle d’Estoc, féministe, journaliste et sculptrice, adepte du travestissement, duelliste et grand amour de Maupassant. La plus rebelle.

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Ma lecture en quelques mots
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Il est difficile de parler de ce genre de livres. Je ne sais même pas si je peux appeler ça un roman. On est plutôt dans un documentaire pour moi. Un documentaire biographique pour être plus précise. Grâce à ces sept portraits, on se retrouve dans plusieurs sphères : la littérature, les arts mais aussi les lettres dans toutes leurs formes. On se retrouve vraiment dans une lecture plaisante que l’on a envie de découvrir par petites bouchées. Un portrait par jour pour ma part, c’est vraiment très intéressant.

J’ai beaucoup appris : sur les femmes présentées bien entendu mais aussi sur la société du 19ème siècle, la vision que l’on peut en avoir. Ces sept femmes, que je ne connaissais pas forcément m’ont permis d’appréhender les choses autrement.

Forcément, j’ai apprécié certains portraits plus que d’autres même si j’ai été globalement agréablement surprise. J’ai adoré Berthe et Geneviève : je les ai trouvées tellement extraverties et pleines de vie que j’ai lu leurs portraits d’une traite. C’était très intéressant.

Bien entendu, le problème avec ce genre de lecture, c’est un peu l’effet catalogue. Même si le contenu diffère selon les femmes, on est toujours dans le même rythme et cela peut des fois causer une petite indigestion. C’est pour cela que j’ai fait le choix de lire de temps en temps. J’ai pris plus de temps mais au moins, j’ai évité la panne de lecture !

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Au sujet de la plume de Louise Ebel
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C’est très accrocheur, j’ai vraiment apprécié découvrir ces sept femmes à travers la plume de l’auteure. Je trouve que le livre objet est très sympathique. Au texte de Louise Ebel s’ajoutent des photos, des illustrations et c’est très plaisant. Cela permet de faire des pauses dans la lecture et cela la rend encore plus sympathique. La plume de l’auteure est très agréable, on croule sous les anecdotes et les détails qui nourrissent le texte de manière intense.

En définitive, on passe un bon moment de lecture et de découvertes à travers ses sept portraits qui se trouvent être très intéressants. On est vraiment dans une spirale d’événements qui nous tiennent en haleine. Malgré quelques longueurs, on est attiré par le destin de ses sept femmes dans un siècle où la femme n’a pas forcément une très bonne place. J’ai apprécié découvrir ces femmes pleines de ressources.

3 bonnes raisons de lire ce livre :

  • En apprendre plus sur sept femmes dans le 19ème siècle.
  • Cela change des romans que l’on peut trouver dans nos PAL.
  • La plume de Louise Ebel qui est très accrocheuse.

notation 1

21

Le diable danse à Bleeding Heart Square d’Andrew Taylor

51zY+uNN1BL._SX210_Résumé : Dans la lignée de Testament à l’anglaise de Jonathan Coe, une relecture très moderne du roman d’atmosphère à la Agatha Christie, orchestrée avec une précision et une virtuosité diaboliques par le nouvel enfant chéri des lettres anglaises. 1934. Londres. Lydia Langstone fuit la haute société anglaise et un mari violent pour trouver refuge dans une petite pension de famille sise Bleeding Heart Square. Privée des privilèges que lui conférait son statut social, elle tente de renouer avec une vie plus modeste, plus indépendante aussi. Mais très vite Lydia se trouve confrontée à d’étranges événements. Qui est cet homme qui semble surveiller nuit et jour les allées et venues dans la maison ? Qu’est devenue Miss Penhow, l’ancienne propriétaire de la pension, mystérieusement disparue ? Pourquoi un journaliste, de retour des Indes, veut-il à tout prix la retrouver ? Enfin, qui envoie des morceaux de cœur en décomposition à Joseph Serridge, le dernier pensionnaire à avoir vu Miss Penhow vivante ? Selon la légende londonienne, le diable danse à Bleeding Heart Square, cette fois il serait plutôt tapi dans l’ombre, en silence, attendant son heure. Avec ce récit à la construction géniale, Andrew Taylor conjugue l’atmosphère si particulière des romans anglais et une efficacité toute moderne. Maître de la manipulation, il entraîne le lecteur dans un labyrinthe fabuleux, jusqu’à un retournement final totalement imprévisible. Une révélation !

~ Lecture détente ~

Je ne sors pas souvent les couteaux, ni la hache, ni la horde de paysans furieux armés jusqu’aux dents. Mais là, non ! Paaaaardon ??? On ose mettre que le roman est une relecture moderne d’atmosphèèèèère à la Agatha Christiiiiie ? Non. Impossible. Jamais de la vie.

J’ai envie de crier. Vous voyez pourquoi je crie au scandale quand je vois ce genre d’annonce ? « Digne de Stephen King », « comparé à Conan Doyle » ou encore « Le nouvel Oscar Wilde ». Ça met la barre tellement haute que la chuuuuute est encore plus difficile et douloureuse. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas étalée comme une crêpe.

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Un thriller qui a du mal à démarrer
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Je déteste être méchante, je déteste faire du mal aux auteurs. Mais franchement, la seule chose dont j’étais capable après ma lecture, c’est de remercier le seigneur d’être arrivée à la fin de ce roman. Il fait plus de 600 pages et franchement, c’était très long. Je n’ai jamais eu autant de mal à me mettre dans une lecture. Il a fallu attendre 400 pages environ pour que je prenne un rythme de lecture autre que celui que j’avais : c’est-à-dire 15/20 pages par jour. J’ai forcé un peu les choses en espérant ne pas provoquer une panne de lecture.

Je n’ai pas compris grand-chose dans ce roman. Je n’ai absolument pas compris les tenants et les aboutissants du bouquin. On nous fait tout un foin de ces cœurs pourris qui sont envoyés de manière anonyme à un des personnages du roman. Je m’attendais à quelque chose de fou, d’incroyable, de formidable… mais non. On se retrouve avec un final décevant et un fâcheux goût amer en bouche : « tout ça pour ça ».

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Une intrigue qui ne m’a pas surprise plus que cela
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Le plus gros problème de ce roman, c’est le fait que c’est beaucoup trop long. C’est vraiment trop, trop, trop long. J’ai trouvé que l’on mettait trop de temps à faire le lien entre les différentes parties et intrigues dans ce roman.

On part d’un point central : la disparition de Miss Penhow. Chaque lettre débute un chapitre. Une lettre issue de son journal intime. On vit quelques bouts de sa vie avec elle : on se rend rapidement compte que quelque chose cloche jusqu’à ce que sa disparition. D’un autre côté, on fait la rencontre de Lydia Langstone : une jeune femme qui quitte son mari, le faste de sa maison et cette vie tranquille parce que la violence a atteint une telle hauteur dans son couple, qu’elle n’en peut plus.

Le personnage de Lydia était un personnage assez intéressant. Au départ, je l’ai trouvé pleine de courage. En effet, à cette époque de l’année, quitter son mari et envisager le divorce est quelque chose de fort et de courageux. Dans une société archaïque, elle est vue comme un paria. Même sa famille insiste pour qu’elle retourne auprès de ce mari violent mais elle résiste. Elle va trouver refuge chez son père à Bleeding Heart Square.

Si j’ai trouvé ce que l’auteur dessinait avec ce personnage est vite tombé à plat. Elle m’a rapidement ennuyé avec ses états d’âme. La femme forte qu’elle est se laisse submerger par les émotions trop souvent et trop longtemps. De plus, c’est bien beau d’être une femme forte mais si elle n’est pas accompagnée, elle ne sait rien faire de ses dix doigts.

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La plume de l’auteur
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La comparaison aux plus grands auteurs britanniques n’est vraiment pas vraie ni utile. Je trouve que cela nuit au roman. Personnellement, j’en attendais énormément et finalement, cela est rapidement tombé à plat. Quel dommage !

La plume reste correcte mais rien de transcendant.

En définitive : je suis réellement déçue par ce roman. Cela faisait très longtemps que je n’ai pas eu une déception aussi cuisante sous les yeux. Je ne le conseille pas mais je serai ravie de discuter avec des gens qui l’ont lu.

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Black Hills – Paha Sapa de Christian Carlier

51zmPgYLCEL._SX195_.jpgRésumé : Au milieu du 19e siècle, aux États-Unis, l’avancée des colons blancs atteint la région des Black Hills et des grandes plaines. Le soir de ses fiançailles, la jeune Emma London, issue de la bourgeoisie de Chicago, est enlevée par une bande de Sioux Lakotas. Emmenée de force au village indien, Emma y restera prisonnière durant près de huit mois : huit mois de révolte et de confrontation avec ses ravisseurs, mais aussi de découverte d’un peuple paradoxalement attachant, au cœur duquel naîtra un improbable amour. Écartelée entre ses origines et une société qui la fascine, Emma va devoir choisir. Ce choix ne se fera pas sans danger…

~ Service presse 📱~

Je remercie les éditions plumes solidaires pour m’avoir proposé ce service presse via SimPlement. A la lecture du résumé, j’ai été attirée par la couverture et ce titre. C’est assez mystérieux. Je reste quand même frileuse lorsque je vois des sujets comme celui-ci : les colons blancs et les indiens. Ca risque de faire des étincelles et je ne savais pas si j’allais apprécié. Mais comme il faut un début à tout, je me suis lancée dans la lecture de ce roman qui fut fort intéressant.

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Un fond historique très plaisant
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Voici une culture qui m’a toujours donné envie de me plonger dans cette période de l’histoire. La culture des indiens d’Amérique a toujours été pour moi une source de curiosité insatiable. Ici, j’ai tout de suite été intriguée par le titre : Black Hills, littéralement « collines noires ». Olala, déjà, cette appellation me pousse à en savoir davantage sur ces fameuses Black Hills qui semblent regorger de secrets. Paha Sapa reste la traduction de « Black Hills » en Lakota. Voici ce que notre ami Wikipédia en dit : « Les Black Hills sont une chaîne de montagnes située dans la partie occidentale de l’État américain du Dakota du Sud. […] Le nom de Black Hills, traduit littéralement du Lakota, vient du fait qu’elles apparaissent sombres quand on les observe d’une certaine distance. Les Black Hills sont considérées comme sacrées par les Sioux Lakotas. […] La présence d’Amérindiens sur place semble attestée 7 000 ans avant l’ère chrétienne. Les Arikaras s’y seraient installés vers les années 1500, suivis par les Cheyennes, les Crows, les Kiowas et les Pawnees. Au xviiie siècle, les Lakotas arrivent de l’actuel Minnesota et en chassent les autres tribus, revendiquant cette terre, qu’ils surnomment HeSapa, les « montagnes noires », pour eux-mêmes. Les premiers colons trouvent l’expression Paha Sapa, les « collines noires », plus faciles à prononcer et réduisent ainsi ce qui était des montagnes en des collines.

J’ai beaucoup apprécié l’apport de la culture indienne dans ce roman. Il est vrai que j’en vois rarement dans mes lectures et c’est vraiment dommage. La thématique de la colonisation apparaît et des problèmes qu’elle engendre. Après ma lecture de ce roman, j’ai envie de me replonger dans une histoire qui propose le même cadre.

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Personnages et intrigue
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L’originalité, pour moi, se trouve dans le contexte historique et surtout dans la manière dont est traitée l’histoire. Le personnage d’Emma London est un personnage que j’ai apprécié parce qu’elle représente vraiment ce dont l’homme à le plus peur : l’inconnu et la différence.

C’est un personnage qui devient emblématique dans ce roman. Elle incarne vraiment une bivalence intéressante. Issue de la bourgeoisie, elle n’oublie pas d’où elle vient : entre révolte et confrontation, Emma est une jeune femme qui ne le laisse pas faire et qui affronte sa peur. Mais, d’un autre côté, elle est aussi cette femme qui apprend, qui essaye de comprendre et qui, pendant huit mois, se confronte à la culture indienne. J’ai énormément apprécié cela chez elle.

D’autres personnages viennent bercer l’intrigue. Que ce soit des visages pâles ou des indiens, ils sont nombreux et permettent vraiment d’installer le lecteur dans des communautés, on a vraiment des tribus et villages qui viennent se construire dans l’intrigue. J’adore !

L’intrigue nous met, parfois, quelques claques. En effet, souvent rattachés au terme de « sauvages », les indiens d’Amérique sont méconnus. L’intrigue nous permet de nous poser la question de savoir qui sont les vrais sauvages dans cette histoire. Les indiens, proches de la nature, avec une culture et des traditions qui leur sont propres ou les colonisateurs blancs qui détruisent tout sur leur passage pour une supériorité qui n’a pas lieu d’être ? J’ai beaucoup apprécié les réflexions que l’intrigue engendre.

Ce sont, donc, des personnages, venant des deux civilisations, qui s’affrontent. Colère, violence et rage sont de rigueur dans ce roman. On est vraiment à la croisée des chemins avec cette incompréhension grandissante entre ces peuples. Le personnage d’Emma va venir temporiser tout cela.

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La plume de l’auteur
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J’ai apprécié le fait que l’auteur ne vienne pas idéaliser les indiens. On les montre tels qu’ils sont. Avec leurs défauts, leurs qualités, leurs cultures et leurs traditions. On ne les victimise pas mais on ne les diabolise pas non plus. C’est un équilibre parfait qui se ressent lors de la lecture.

Les descriptions sont à couper le souffle. J’ai vraiment apprécié ces grandes étendues décrites avec soin et délicatesse. C’est très beau, cela permet de couper avec les scènes un peu plus violentes.

Roman qui se sépare en quatre parties reflétant des événements importants de la vie d’Emma, on voit toute son évolution à travers ces parties. C’est très intelligent. Ainsi, on a une sorte d’ordre chronologique en même temps que l’évolution d’Emma et cela apporte quelque chose au roman pour moi.

Le fait de mêler fiction et historique est intelligent. Cela atténue un peu la dure réalité de la guerre, de la violence et de tout ce que les hommes ont pu endurer au nom des territoires et de la vengeance.

Ce roman est une belle découverte. Ce n’est pas un coup de cœur pour moi à cause d’un démarrage un peu longuet pour moi. Si le style est plaisant, il a quand même fallu un petit temps d’adaptation pour moi.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • La culture des indiens d’Amérique mise en avant !
  • Le personnage d’Emma que j’ai adoré pour les valeurs qu’elle véhicule
  • Le fond historique mélangé à la fiction

notation 1

6

Le maître du Nil de Philippe Ward

maitredunil01.jpgRésumé : À onze ans, al-Hakim, devient calife d’al-Qahira. Son règne se montre à l’image de son caractère : humble autant que versatile et aussi sensible que meurtrier. Au fur et à mesure, le jeune garçon va se dégager de l’influence de ses vizirs, quitte à les assassiner. Grâce à Amr, le djinn qui veille sur sa famille depuis toujours et qui forge son esprit comme une arme, le calife va apprendre à manipuler son peuple et à piéger ses ennemis pour en faire autant d’exemples marquants. Pourtant, les luttes intestines vont toujours bon train, et, dans l’ombre, au grand jeu du pouvoir, tous les coups restent permis. Au milieu des complots, des créatures et des divinités qui font tout pour survivre, al-Hakim continue de grandir. Mais quel est son destin ? Mourir ou devenir un dieu ?

~ Service presse 📚 ~

Je remercie Philippe Ward pour l’envoi de son roman via la plateforme SimPlement. Roman qui me faisait de l’œil depuis quelques temps, Philippe Ward nous propose une plongée dans un pays que j’adorerai découvrir : l’Egypte. Mystérieux, dangereux et plein de secrets, ce pays regorge de mythes et légendes ainsi qu’une histoire intéressante et incroyable. Je n’ai pas su résister à l’appel de ce roman.

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Une période et un univers  intéressants
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Ce roman fourmille de bonnes idées. J’ai passé un très bon moment avec un roman historico-fantastique. L’auteur est très adroit dans la construction de l’intrigue. En effet, que cela soit avec les prénoms, les titres, les aventures qui pullulent dans le texte, Philippe Ward nous offre une intrigue fantastique qui frôle la réalité. La crédibilité des faits est très intéressante et l’on se retrouve vraiment avec une intrigue à laquelle on croit facilement.

Le roman se situe donc en Égypte à cheval entre le 1er et le 2nd millénaire. On est dans un récit historique vu la période dans laquelle on se retrouve mais aussi fantastique. Pourquoi ? Tout simplement par la présence des Djinns. Pour ceux qui ne connaissent pas, voici une petite définition : ce sont des créatures surnaturelles, issues des croyances païennes de l’Arabie préislamique. Ils sont en général invisibles, et peuvent prendre différentes formes (végétale, animale, ou anthropomorphe). Ils sont capables d’influencer spirituellement et mentalement le genre humain (contrôle psychique : possession), mais n’utilisent pas forcément ce pouvoir. On peut compter différents Djinns : les Efrits (djinns de feu qui peuplent les terres), les maritins qui sont les djinns qui vivent près des cours d’eau ainsi que les Sylphes qui sont les djinns munis d’ailes et qui peuplent les cieux.

Cette période est très intéressante. Je trouve que l’idée de base, bien que simple, reste très efficace. On se retrouve avec des complots, des trahisons, des envies de guerres, de meurtres. Le peuple égyptien et surtout les hommes à la tête du pays sont assez connus pour régler les problèmes assez rapidement et radicalement. En effet, on se retrouve avec des personnages qui n’ont pas peur de se débarrasser radicalement des problèmes ainsi que des gens.

L’apport historique est tout à fait fascinant, je ne peux que vous poussez à aller faire des recherches sur le calife Al-Hakim. C’est assez prenant d’aller faire ce genre de recherches pour moi, je me suis régalée.

Je tiens donc à saluer le travail de recherches historiques et géographiques qu’a dû faire l’auteur, c’est épatant. Cela nous permet d’avoir un ouvrage de qualité entre les mains.

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Les personnages et intrigue
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Il y a beaucoup de personnages. J’ai pris du temps pour tous pouvoir les reconnaître. Au départ, j’ai confondu beaucoup d’entre eux. C’est assez déroutant, je l’avoue. Notre personnage principal est Al-Hakim, fils du calife Al-Aziz qui règne sur Al-Qahira. Jeune homme surprenant qui n’est pas forcément le genre de personnages que j’affectionne. Dès le départ, Al-Hakim se trouve être un jeune homme cruel et sanguinaire, j’ai envie de vous dire qu’en grandissant, sa soif de sang et de violence ne s’arrête pas, au contraire, elle croit.

Beaucoup de personnages gravitent autour d’Al-Hakim. Des gens qui lui veulent du bien ou du mal mais aussi ceux qui veulent le pouvoir. Tout est réuni dans ce texte pour que l’on prenne conscience des dangers d’être calife et de devoir faire attention à tous ceux qui voudraient être calife à la place du calife. C’est assez prenant. On est dans un état constant de vigilance. C’est une lecture intense que nous propose l’auteur. J’ai apprécié ma lecture de ce roman.

Je ne vais pas prendre le temps de vous présenter tous les personnages. Ils sont nombreux et franchement, en parler, ne servirai qu’à vous gâcher une partie de l’intrigue. Je peux simplement vous dire que, si vous appréciez les romans qui proposent un fond historique et une intrigue pleine de rebondissements, de trahison et de guerre, c’est fait pour vous.

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Livre et plume de l’auteur
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Si la plume de l’auteur est très prenante et riche, il faut quand même que je souligne le fait que le livre est très beau. J’aime beaucoup la couverture qui met le lecteur dans le bain très rapidement. Cependant, la taille de police ne m’a pas convenue. C’est très petit, et franchement, pas forcément très agréable à lire. Cependant, je crois que c’est vraiment la seule chose que je peux reprocher à ce roman qui remplit bien son rôle et toutes ses promesses.

Ce n’est pas la première fois que j’ai un roman de l’auteur entre les mains et franchement, c’est un régal. On ressent très rapidement toute la culture et la richesse du savoir de Philippe Ward. C’est vraiment une très belle intrigue que l’on nous sert ici.

Pour moi, il est inutile de plus vous parler de l’intrigue parce que je trouve que le résumé le fait très bien.

3 bonnes raisons de lire le roman :

  • Un univers fantastico-historique que j’ai adoré !
  • Un panel de personnages riche et varié qui m’a énormément plu
  • Une plume que j’ai pris plaisir à retrouver pour sa richesse

notation

14

Les secrets de Cloudesley de Hannah Richell

CVT_Les-secrets-de-Cloudesley_4513.jpgRésumé : 1955. On dit qu’au manoir de Cloudesley l’ennui n’existe pas. Pourtant, ce lieu de faste et de beauté, Lillian Oberon rêve de le fuir. À vingt-six ans, la jeune femme n’arrive plus à maintenir les apparences d’une vie heureuse aux côtés du séduisant magnat et collectionneur Charles Oberon. Qu’est-elle réellement pour lui ? Une œuvre de plus à contempler ou une femme à aimer ? Mais le jour où le destin place sur son chemin un peintre passionné, une autre vie semble possible… Soixante ans plus tard, de la splendide demeure ne reste qu’une bâtisse en ruines. De retour à Cloudesley pour veiller sur Lillian, sa grand-mère adorée, Maggie Oberon fait une promesse : sauver l’héritage familial. Mais comment affronter les créanciers ? Et, surtout, comment la jeune femme, aux prises avec ses erreurs passées, pourra-t-elle gérer seule le domaine ? Maggie ignore qu’entre les murs décrépis de la vieille maison se cache un trésor inestimable. Et un terrible secret, qui pèse sur elle et sur Lillian…

Dans le décor enchanteur d’une vieille demeure anglaise, Hannah Richell entremêle les voix de deux femmes pour conter une histoire de famille, mais aussi d’amour, pleine de passion et de drames. Un roman élégant qui ravira les fans de Daphné du Maurier et d’Eve Chase.

~ Service presse 📖~

Je remercie les éditions Belfond pour ce fabuleux envoi qui sera une de mes claques littéraires de l’année 2019. C’est souvent en fin d’année que je me prends des petites claques mais ici, elle a été génialissime. Je remercie aussi Sorbet-Kiwi pour cette première lecture commune qui m’a énormément plu ! ♥

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La demeure Cloudesley et ses secrets
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La demeure Cloudesley est un personnage à part entière dans ce roman. Il va m’être difficile de parler de cette œuvre rapidement, je vais donc prendre du temps, des lignes et promis, je vous fais un petit résumé en fin de chronique pour ceux qui n’ont pas le courage de me lire entièrement (je vous pardonne, les copains !).

Cloudesley est une demeure qui va vivre l’histoire et passer les années avec Lillian Oberon, l’une de nos personnages principaux. On va vivre dans cette demeure dans deux périodes : en 1955 avec Lillian, une jeune femme, même pas trentenaire et son mari Charles Oberon. Dans un second temps, on va y vivre soixante ans plus tard avec Maggie Oberon, qui va tout faire pour aider Lillian, sa grand-mère à vivre à Cloudesley le temps qui lui reste.

La maison va vivre, grandir, s’épanouir, être blessée au fil des années mais finalement, comme tout le monde sur terre, elle va vieillir et ça, on va le vivre aussi, en tant que lecteur. C’est très bien fait. La manière dont l’auteure nous parle de la maison la rend vivante et avec de nombreux secrets.

Cloudesley est la maison victorienne par excellence : elle respire les secrets, les nombreuses générations qui ont été présentes dans cette demeure, les souvenirs aussi et une vision de luxe pour les visiteurs.

Il y a de nombreux parallèles à faire entre les personnages, les lieux et tout ce qui va se passer en soixante ans mais on peut facilement souligner que Cloudesley est à l’image de Lillian aux yeux de Charles, son mari : une magnifique pièce de plus à ajouter à sa collection. Charles Oberon est un homme dur, froid et compliqué qui préfère la superficialité et la supériorité à une vie de famille simple et calme.

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Les personnages
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Je vous ai déjà parlé de Lillian, de Charles et de Maggie. Au fil des pages, on va aussi faire la rencontre d’Albie, le fils de Charles qui est aussi le beau fils de Lillian et le père de Maggie. Personnage attachant, il nous permet de comprendre certains aspects de sa personnalité. C’est, avec Lillian et Jack, les seuls personnages que l’on voit dans les deux périodes du roman. On suit un Albie enfant et un Albie adulte. Il a une relation très compliquée avec ce père qui fait peur et qui l’humilie dès qu’il le peut. Adulte, il sera un père loin d’être parfait mais qui essaye de combattre ces doutes et ces incertitudes qui font de lui le père médiocre qu’il est aux yeux de sa fille. On a beaucoup de mal à lui en vouloir parce que l’on sait ce qu’il a vécu durant son enfance.

Jack est un peintre qui va venir vivre quelques mois à Cloudesley pour pouvoir peindre une pièce de la maison. Charles voudrait exhiber cette pièce comme œuvre d’art. Jack finit par accepter et faire partie des membres qui vivent dans cette formidable demeure.

Avec ces personnages qui viennent de différents horizons, on se retrouve avec plusieurs visions de la vie que mène la famille Obéron : le peintre ne comprend pas comment on peut vivre ainsi, comme si notre vie ne nous appartenait pas. Lillian pensait qu’elle serait heureuse mais finalement se retrouve coincée dans cette maison sans l’amour d’un homme et Albie vit là, de temps en temps, avec pour seul soutient celui de sa belle-mère.

Maggie est un personnage que j’ai apprécié. C’est un petit bout de jeune femme qui a fait des erreurs, qui regrette et qui essaye de s’en sortir en n’oubliant pas les valeurs que sa grand-mère lui a inculquées. J’ai trouvé cela charmant. La relation grand-mère/petite-fille est très belle. Ces deux femmes se ressemblent et, finalement, peuvent peut-être faire les mêmes erreurs.

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Cadre, faune et flore
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Le cadre est tout à fait charmant. On est dans une petite ville anglaise typiquement décrite. La campagne, loin de la ville, une vie paisible. C’est vraiment le genre de lieux que j’apprécie. C’est très sympathique. On se sent bien dans ce cadre, dans cette vie avec Lillian qui va de désillusion en désillusion. On se sent proche d’elle, dans cette grande maison qui n’a pas le destin qu’elle mérite.

La campagne anglaise est très charmante et ajoute ce petit côté campagnard que j’apprécie retrouver dans mes lectures.

La faune et la flore sont aussi très importantes. Il y a des animaux : le chien de Charles, symbole du maître des lieux, les paons que Charles adore et que le reste du monde déteste et le renard. Finalement, ces trois animaux représentent tout ce que Charles ait : un riche maître d’une maison incroyable qui parade devant les gens et fait la roue pour que l’on voit ce qu’il a et ce qu’il est en apparence mais derrière cette couche de superficialité et ce masque, se cache un homme rusé et apeuré d’être remplacé.

La symbolique des animaux n’en reste pas là. Albie peut aussi être représenté par ce paon qui fait des bêtises d’enfants, qui montre qu’il existe aux autres mais qui, dès un bruit suspect, part en courant se cacher.

La flore est aussi présente tout au long du texte : on a une clairière, un bois mais aussi des champs à perte de vue. On est entouré d’un jardin magnifique et le peintre est un homme très proche de la nature.

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Entre passé et présent : une vie de secrets
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J’ai trouvé que ce pan de l’intrigue est celui que j’ai préféré. Les secrets de famille, les portes fermées, la crainte d’être vu complètement à nu et d’être jugé. Ah !! Ce roman nous fait passer un excellent moment de lecture. Il y a les secrets de Lillian, que l’on découvre tout au long du roman mais aussi ceux de Maggie qui prennent une place importante. La maison regorge de secrets, de portes fermées de tapisseries qui cachent des accès. C’est vraiment très prenant.

Je trouve que Hannah Richell est une auteure incroyable. La plume proposée est très intéressante et permet aux émotions d’être véhiculées de manière cohérente et très poétique.

On est dans un texte qui monte crescendo et qui nous propose une fin que j’ai grandement appréciée. Bravo.

En définitive, ce roman est donc un très joli coup de cœur tout en délicatesse et émotions. Il nous relate une histoire douce qui s’étale sur les années où les sentiments des personnages sont forts. Les personnages sont divers et variés et nous offrent des psychologies fines et détaillées.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Un univers que j’ai adoré !
  • Une relation grand-mère/petite-fille très belle.
  • Les secrets et cette formidable maison.

Mamie, si tu m’entends, je t’aime de tout mon coeur. Et cette chronique, elle est pour toi. On est tous avec toi. ♥ 

5

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Une sorcière à la cour de Philippe Madral

51Te8Xkyn0L._SX195_.jpgRésumé : « Si les hommes étaient plus aimants, ces prétendues sorcières n’existeraient pas. Ces malheureuses, que leurs époux battent, parfois jusqu’à la mort, n’est-il pas juste qu’elles cherchent à s’en défendre ? C’est la condition dans laquelle notre société tient les femmes qui provoque de telles aberrations criminelles. » 1678. Tandis que Louis XIV mène grand train à Saint-Germain et Versailles, Paris est frappé par les meurtres les plus abominables et la rumeur enfle : des empoisonneuses œuvrant pour le diable auraient infesté la ville. Lorsque le scandale gagne la cour, le roi ordonne à La Reynie, lieutenant général de police, de démanteler les officines et de punir les sorcières. À mesure qu’il enquête, ce dernier comprend que le roi est victime d’un complot. Mais surtout, il découvre que derrière ces actes diaboliques se cache une plus grande violence encore, subie par les femmes. Maintenues toute leur vie sous l’autorité d’un père, d’un frère ou d’un mari, ont-elles d’autre choix que le crime pour conquérir leur liberté ?  Dans cette enquête sulfureuse, Philippe Madral nous plonge au cœur d’une société en pleine mutation et revisite sous un jour complètement nouveau la célèbre affaire des Poisons, avec un souffle romanesque exceptionnel.

~ Service presse 📖 ~

Je remercie les éditions JC Lattès pour cet envoi. Je suis ravie d’être partenaire avec une nouvelle maison d’édition. Pour célébrer ce nouveau partenariat, j’ai décidé de jeter mon dévolu sur Une sorcière à la cour de Philippe Madral. Je remercie aussi Stéphanie, mon petit sorbet kiwi, pour tout ce qu’elle a fait pour moi. ♥

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La cour de Louis XIV
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Je ne cache absolument pas le fait que je suis une fan de cette période historique. J’ai toujours adoré le faste du château de Versailles et ce roi qui a gouverné la France d’une main de maître. Bons ou mauvais choix, peu m’importe. Ce n’est pas tant la politique qui me plait dans cette période, c’est plutôt les valeurs qu’incarne ce personnage et la cour qui l’entoure. Entre intrigue, complot, trahisons, amours et amitiés, on ne s’ennuie pas une seule minute !

S’il y a bien une affaire que j’apprécie plus que les autres dans le règne de Louis XIV, c’est bien l’affaire des poisons ! J’ai toujours adoré La Voisin, La Bosse et toutes celles qui ont bercés cette affaire. Lorsque j’ai vu ce roman, je n’ai pas pu résister et j’ai eu raison ! Quelle affaire, quelle histoire, quel roman !

On va suivre cette affaire via les yeux de notre cher Gabriel Nicolas de La Reynie qui est le premier Lieutenant Général de Paris. Il va être en charge de cette « affaire des poisons » qui mettra à mal les petites gens mais aussi les plus nobles, les plus proches du roi. Cette histoire va faire du bruit pendant plusieurs années.

On touche donc au personnel : on est dans l’intimité de Louis XIV : on discute avec Colbert et Louvois mais aussi avec la Monstespan et la Des Œillets. On va aussi dans les auberges, dans les petites rues noires de Paris où l’odeur est insupportable. J’approuve le choix de l’auteur : prendre La Reynie comme personnage principal de l’intrigue et de l’enquête est une idée de génie ! Qui de mieux placé que lui pour nous raconter les enquêtes ? Les interrogatoires ? Les mises à mort ? Les discussions personnelles avec le roi ? Les ministres ? Bref, vous l’aurez compris, on est dans le vif du sujet et j’ai adoré.

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Gabriel Nicolas de La Reynie ou l’honnêteté et la morale à l’état pur
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Voilà un homme qui a de sacrées valeurs et qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense. Même au roi. Même si Louis XIV peut être exécrable, il sait qu’avec La Reynie, il n’aura pas de souci. Il déteste ces interrogatoires où la torture est reine : rien de bon ne sort de la bouche des suspects qui parlent sous le joug de la terreur de mourir noyé ou torturé. Gabriel Nicolas de La Reynie est un homme juste et moral. Il veut toujours comprendre et avoir la certitude des choses qu’il avance par des preuves physiques et non des aveux sous la torture. J’adore voir que dans cette période, il y a encore des gens qui ne profitent pas de leur pouvoir ni de leur situation.

Tout au long de la lecture, on vogue entre la vie professionnelle de ce personnage et sa vie privée : sa femme et ses enfants sont présents. On vit avec lui des dîners mondains, des dîners de famille, des moments volés qui humanisent encore plus le lieutenant général de Police.

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Le fond historique
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Philippe Madral fait fort ! Il suffit de jeter un œil à la bibliographie pour être scotché. Le travail en amont a dû être colossal. C’est très plaisant. Je tenais à féliciter l’auteur pour le roman de qualité qu’il nous offre et pour ses recherches pointilleuses pour nous offrir une enquête basée sur les mémoires de La Reynie, personnage souvent oublié dans les manuels d’histoire. Son rôle dans l’affaire des poisons est souvent notifié mais sans plus. Ici, on s’intéresse vraiment au personnage.

« A mesure que l’atmosphère de l’appartement autour de moi se faisait plus lourde et plus exaltée, je me sentais étrangement de plus en plus froid, à la limite du dégoût pour ceux qui m’entouraient. Je ne pouvais m’empêcher de bénir mes parents de m’avoir fait ainsi, peu propre aux excès, qu’ils soient enflammés ou dépressifs, et je me réjouissais de n’avoir jamais été sujet à ces passions dévorantes dont on est par définition l’escale et qui détruisent la plupart du temps ceux qui en sont les victimes. »

Le contexte historique est bien présent. Au-delà de l’intrigue des poisons, on se retrouve dans les villes de France où les gens crèvent de faim, où travailler est difficile. On parle des guerres, des conflits, de Guillaume d’Orange aussi. On a vraiment tout ce contexte historique qui se tisse autour de notre intrigue principale. Cela renforce encore un peu plus la véracité des propos avancés par l’auteur.

L’affaire des poisons va soulever une question importante : la place de la femme. En effet, tout au long de sa vie, la femme qui est née à cette époque est sous le joug d’un homme : son père pour commencer puis son mari. On la force à rester à la maison, à enfanter, à materner. Si cela n’est pas son destin, elle finit dans la rue à la merci d’hommes peu convenables et fréquentables. Une femme ne peut avoir de droit sur son corps ou son esprit. On se rend aussi rapidement compte qu’une fois au pouvoir, les femmes font tout pour y rester, on peut ainsi citer la fameuse Madame de Monstespan qui, avec son physique généreux et son esprit mordant, atteint des sommets en devenant la maitresse officielle du roi. On est aussi spectateur de sa descente aux enfers en étant répudiée après avoir pratiqué des messes noires pour garder l’amour du roi. Des femmes comme Mademoiselle de Fontange devient aussi une femme à abattre : devenue maitresse du roi, elle devient une femme qui regarde les gens moins riches qu’elle de haut, elle devient vindicative et méchante. Le pouvoir rend les gens fous.

On est encerclé par les sorcières mais aussi les diseuses de bonne aventure. La Bosse et La Voisin restent des noms tristement célèbres. Entre messes noires, arsenic, onguent, égorgements de nouveaux nés, elles deviennent les sorcières du règne de Louis XIV.

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La plume de l’auteur
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Je ne connaissais pas Philippe Madral ni sa plume, je suis ravie que cela soit chose faite ! C’est vraiment une plume agréable, qui maîtrise son sujet à la perfection. Pointilleuse et pleine de détails, on se retrouve vraiment dans une enquête historique qui est exceptionnelle. Bravo.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une affaire spectaculaire, envoutante et pleine de rebondissements
  • Un voyage en plein cœur de la cour de Louis XIV
  • Une plume formidable

Je vous invite à visionner les épisodes de Secrets d’histoire et de l’ombre d’un doute qui parlent de ce sujet et des femmes de pouvoir à la cour.

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Les dernières heures de Minette Walters

CVT_Les-Dernieres-heures_8289.jpgRésumé : Mois de juin de l’an 1348 : une épidémie monstrueuse s’abat sur le Dorset et décime peu à peu les habitants. Nobles et serfs meurent par milliers dans d’atroces souffrances. Quand la pestilence frappe Develish, Lady Anne a l’audace de nommer un esclave comme régisseur. Ensemble, ils décident de mettre le domaine en quarantaine pour le protéger. Bientôt, les stocks de vivres s’amenuisent et des tensions montent car l’isolement s’éternise. Les villageois craignent pour leur sécurité lorsqu’un événement terrible menace le fragile équilibre. Les gens de Develish sont en vie, mais pour combien de temps encore ? Et que découvriront-ils quand le temps sera venu pour eux de passer les douves ? Quand la grande dame du roman noir anglo-saxon s’attaque à la saga historique, elle nous offre le plus captivant et haletant des page-turners.

MINETTE WALTERS vit dans le Dorset. Aux Éditions Tobert Laffont sont entre autres parus Le Sang du renard – lauréat du plus prestigieux prix de la littérature policière anglaise, le Gold Dagger Award -, L’Ombre du caméléon et Dans la cave.

~ Service presse 📖~

Je remercie la Masse Critique Babelio pour ce très bel envoi. Lorsque j’ai reçu le roman, j’étais partagée entre bonheur et légère peur. Le roman est un gros pavé. C’est toujours délicat de se lancer dans des pavés ainsi. Si jamais cela ne plait pas, on se retrouve avec de looooongues heures de lecture qui n’avancent pas. Malheureusement, c’est ce qui s’est passé avec le roman de Minette Walters…

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La peste : le fond historique
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On plonge dans l’univers médiéval. Au 14ème siècle, plus précisément dans les années 1348. Une maladie qui décime hommes, femmes et enfants s’installe sur le Dorset. Un mot qui fait fuir tout le monde : la peste (bubonique je pense ici). On entre dans cette période tant maudite par les hommes ayant vécus à cette époque. Cette maladie n’épargne personne : petits et grands, riches et pauvres, hommes et femmes. Bref, personne n’est à l’abri de la peste.

Ce qui est bien dans ce roman c’est que tout le monde est remis sur un pied d’égalité le temps de l’épidémie. On se sert les coudes au mieux, on s’entraide entre serfs et seigneurs, bref, si le temps n’est pas le meilleur pour rester en vie, on en ressort quand même avec une impression d’humanité qui fait quand même chaud au cœur même si des tensions apparaissent, on se rend compte qu’on oublie vite les rangs et les codes dans ces moments-là.

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Le roman historique : si on jouait à pile ou face? 
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Avec un roman historique, généralement, on joue à pile ou face. Soit on aime, on plonge dans la période en question et dans l’univers proposé, soit c’est difficile, compliqué et on passe plusieurs semaines à lire quelques pages par-ci, par-là, parce qu’il est difficile de pénétrer dans l’intrigue. C’est exactement ce qui s’est passé ici pour moi. Les qualités de la plume sont indéniables mais malheureusement, pour moi, l’intrigue souffre de trop grandes longueurs, de personnages peu attachants et d’une lenteur incroyable. Je n’ai jamais mis autant de temps pour lire un roman historique.

Mis à part la peste qui sévit, rien d’historique n’est mentionné. J’ai trouvé dommage de ne pas avoir un fond médiéval plus riches autant dans la culture et les traditions que dans les événements marquants de cette époque. On est quand même en pleine guerre de cent ans et sur le territoire anglais. Dommage !

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Trois personnages principaux
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Il y a une multitude de personnages dans ce roman, forcément, puisqu’il s’agit d’une épidémie. Mais on va en suivre trois de manière plus régulière : Lady Anne, sa fille Lady Eleanor et Thaddeus, un serf qui est nommé régisseur durant ces temps compliqués.

Lady Anne est vertueuse, pleine de belles qualités, on penserait même qu’elle est sortie tout droit d’un film de Disney tant elle semble bonne et généreuse. Lady Eleanor est tout le contraire : elle est méchante, vindicative, bête, violente. Bref, si les deux personnages sont liés par le lien fort qui peut exister entre une mère et sa fille, elles sont aux antipodes l’une de l’autre. Thaddeus est un serf qui vient aider Lady Anne dans la protection du château : il est fort, beau, courageux et n’hésite pas à se sacrifier et à possiblement être touché par la peste pour récolter des vivres et que tous vivent au mieux.

L’auteure ne nous épargne pas la lutte acharnée des deux femmes à se disputer l’amour de Thaddeus. Thaddeus reste le personnage le plus intéressant par sa construction. Lady Anne est très sympathique mais bien trop caricaturée pour moi malheureusement, comme Lady Eleanor.

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L’intrigue historique et le quotidien de la vie au 14ème siècle
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L’intrigue n’a d’historique que l’appellation. Je suis navrée mais pour moi, ce n’est ni un roman historique, ni un page turner. On est à la limite du documentaire. On visite les lieux, on se balade dans le Dorset, on se rend compte du ravage que créé la peste mais voilà tout. On se retrouve vraiment dans une situation où l’on s’endort narrativement.

On suit Thaddeus au-delà de Devilish, la balade est agréable mais cela ne reste qu’une balade. On ne se bat pas, on ne complote pas, on ne perce pas de grand secret. La trame narrative principale ne m’a pas plu. C’est malheureux à dire mais finalement on se retrouve avec une impression de « toutes ces pages pour ça ? ». Ça n’arrive pas souvent mais j’ai eu l’impression de perdre mon temps.

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La plume de Minette Walters
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Je pense que c’est la plume qui m’a permis de rester dans le roman et de ne pas abandonner ma lecture. Même si la situation est statique (les gens sont enfermés dans le manoir de Develish), l’ennui y est mortel pour la lectrice que je suis. C’est un premier tome mais je ne pense pas me lancer dans la suite. J’ai trop peur de repartir dans des abysses dont j’aurais du mal à remonter.

La plume reste très agréable et pose les choses avec tact et beaucoup de précision. Je la découvrirai peut être dans un autre genre.

Vous l’aurez compris, ma lecture a été un fiasco total… Ca n’arrive pas souvent, mais quand ça arrive, ça fait mal.

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1883 Express d’Orient de E.C Guyot

51AE0JXKDFL._SY346_.jpgRésumé : Octobre 1883. Quatresous s’embarque à bord de l’Express d’Orient, le tout nouveau train de grand luxe, tout juste inauguré par la Compagnie des Wagons-lits. Sa mission est aussi claire qu’elle est saugrenue : faire faire demi-tour aussi vite que possible à son employeur Monsieur Desmilliers et récupérer l’argent des billets, car les finances de la famille en dépendent. Mais à bord du train un passager décède, tout le monde a un secret, des murmures d’esprits et de monstres hantent les couloirs, et une menace rôde… Et qui sont ces voyageurs mystérieux, dans les compartiments du wagon de tête ? Pour Quatresous, un voyage vers l’inconnu va commencer dès le quai de la gare…

~ Service presse 📖 ~

Je remercie E.C Guyot pour l’envoi de son roman qui me faisait extrêmement envie. En effet, j’ai craqué, complètement, pour la couverture de ce roman. Folle du roman d’Agatha Christie, je voulais retrouver un roman qui mettait en scène un train digne de l’Orient Express, ce lieu si beau et symbolique. Est-ce que l’aventure était au rendez-vous ? Est-ce que j’ai lu avec avidité ce roman ? Est-ce que j’ai aimé ? La réponse tient en un mot, trois lettres, un cri : OUI. OUI, OUI, OUI !

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Quand l’historique se mêle au fantastique
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Voici un mélange des genres que j’apprécie beaucoup. En effet, on se retrouve avec une intrigue historique, puisque l’on est propulsé à la fin du 19ème siècle, mais aussi fantastique parce que l’auteure et le train nous réserve bien des surprises.

L’auteure a parfaitement su retranscrire l’ambiance et l’atmosphère que l’on peut retrouver dans les grands classiques du 19ème siècle. On est propulsé très rapidement dans cette ambiance feutrée et pleine de mystère.

Ce que j’ai énormément apprécié dans la construction de l’intrigue, c’est que l’auteure prend son temps, elle nous décrit des scènes majestueuses et délicates mais elle pose l’histoire sur plusieurs chapitres. Même si l’intrigue met un peu de temps à se mettre en route, il faut aussi souligner que le temps pris part l’auteure pour installer son intrigue permet au fantastique de s’installer tout doucement. Cela instaure une atmosphère particulière. L’orient express reprend du service mais, cette fois-ci, dans un autre contexte !

A ces deux genres vient se mêler une esquisse d’enquête faite par notre personnage principal Louis Quatresous. J’ai apprécié l’enquête en toile de fond, c’est très intéressant. Cela apporte une troisième dimension à notre lecture.

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Mon engouement pour cette lecture
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Comme vous le savez, les romans historiques sont un genre que j’affectionne beaucoup. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai des périodes, des lieux, des auteurs qui me marquent et franchement, l’Orient Express est le train le plus mythique (après le Poudlard Express) que j’ai rencontré dans mes lectures et j’ai été ravie de retrouver cette figure. Le train devient un personnage à part entière dans le roman de E.C Guyot. Il prend de la place et de l’intérêt dans cette histoire. C’est très sympathique, le temps d’un roman, ce fameux train reprend vie et cela fait plaisir à lire !

Ce que j’ai aussi grandement apprécié dans ce roman, ce sont les personnages ! Il y en a beaucoup, mais certains restent plus attachants que d’autres. Louis Quatresous est notre personnage préféré. Il voit sa vie basculer le jour où son patron décide de l’emmener avec lu à bord du train parce que sa femme n’a pas voulu le suivre.

Son patron reste un personnage très superficiel. Il veut se montrer dans le train pour qu’on le remarque, lui et sa richesse. Si Quatresous m’a énormément plu, je suis restée un peu de marbre face à son patron qui finalement reste un homme dont la superficialité égalise sa bêtise. Ici, ce n’est qu’une affaire de goût, bien entendu.

Il y a énormément de personnages dans ce roman. 1883 Express d’Orient fait partie de ces romans dont il est difficile de parler tant l’intrigue est dense et riche. Je ne veux pas vous spoiler. Je peux juste vous dire que si vous êtes fan de ce genre et que vous aimez l’aventure, ce roman est fait pour vous, cela ne fait aucun doute.

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La plume de l’auteure
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A l’image de l’intrigue, cette plume foisonne d’idées formidables. Elle est d’une richesse incroyable. Franchement, je suis sous le charme de la plume de E.C Guyot qui sera, je le pense sincèrement, une plume à suivre par la suite.

Si l’intrigue est savamment posée et imaginée, je suis aussi très heureuse de retrouver ce que j’affectionne le plus dans ce genre d’histoires : des personnages dont les traits physiques et moraux sont extrêmement bien dessinés et campés. Le patron de Quatresous est détestable parce qu’il est dessiné ainsi. Quatresous nous apparait un peu aventurier : la manière dont il se permet de parler à son employeur pourrait nous paraitre un peu cavalière. Cela ajoute un petit quelque chose à ce personnage assez attachant. Bref, vous le voyez, j’ai adoré les personnages proposés par l’auteure.

Cette plume nous propose aussi un sacré voyage géographique : on en prend plein la vue grâce à des descriptions détaillées et riches. Chaque chapitre est associée à une distance, d’une destination à une autre, on voyage au rythme de ce train qui nous embarque pour une formidable aventure.

Ce roman fait partie de mes meilleures découvertes de l’année 2019. J’ai eu raison de faire confiance à ce roman. Ce roman est une formidable surprise que je vous conseille fortement. Il est parfait pour la saison.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  •   Une intrigue qui mêle différents genres : enquête, historique, fantastique.
  •   Une plume qui associe suspense, humour mais aussi de belles valeurs.
  •   Le panel de personnages dont ressort Louis Quatresous.

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Casanova de Matteo Strukul

41eapQnb8dL._SX195_.jpgRésumé : Saurez-vous résister au plus grand séducteur et à la plus belle ville du monde ?1755, Venise. Après avoir parcouru l’Europe pendant dix ans, Giacomo Casanova revient enfin dans sa ville natale, si chère à son cœur. Acclamé par les habitants, l’enfant rebelle de la Sérénissime enchaîne les coups d’éclat et ne perd pas la moindre occasion de se faire remarquer. Notamment par la comtesse Margarethe von Steinberg qui lui lance un défi : séduire la jeune Francesca Erizzo avant qu’elle ne se marie. Un défi que le célèbre séducteur accepte comme un jeu… sauf qu’il n’a pas prévu les sentiments que la jeune fille éveillerait en lui, ni les manigances des hautes instances de la cité des Doges qui n’ont plus qu’un objectif : mettre Casanova aux fers avant qu’il pervertisse les mœurs vénitiennes.

~ Service presse ~

Mon avis : Je remercie les éditions Michel Lafon pour l’envoi de ce roman ainsi que Camille qui est toujours présente pour répondre à mes questions. Merci beaucoup ! J’avoue que je n’ai pas cherché bien loin avant de faire la demande de ce service presse. C’est typiquement le genre de couverture que j’aime : mystérieuse, sublime et grâce à ce masque de mascarade, nous plongeons directement à Venise. Le titre évocateur nous propose de rencontrer un personnage que l’on connait : Casanova, le bourreau des cœurs.

~ Le mythe de Casanova ~

Expression devenue populaire, le personnage de Casanova est devenu un mythe. Cependant, Giacomo Casanova est un homme qui a réellement existé au 18ème siècle. Avant d’être considéré comme un séducteur par la gente féminine, il s’inscrit dans des activités comme la musique et l’écriture. Il laisse une œuvre littéraire intéressante et assez conséquente à la fin de sa vie.

Malheureusement pour lui, ou heureusement, cela dépend de la manière dont on se place dans cette histoire, il est considéré comme étant le prototype du « libertin des mœurs » par le clergé. Dès son plus jeune âge, il est un homme à femmes, il libère ses pulsions et tensions pour atteindre le paroxysme de l’érotisme avec ses conquêtes.

Voici donc un mythe que je ne connaissais pas forcément très bien, j’en attendais beaucoup et j’avoue que j’ai été un peu déçue par ma lecture. Je m’attendais à être surprise, bousculée sur mes certitudes sur ce personnage. Finalement, c’est un goût un peu amer que me laisse cette lecture. En effet, la surprise n’est pas là et mon étonnement sur ce personnage est plutôt négatif que positif.

~ Venise : la ville des amours par excellence ~

Je vais commencer par un point qui m’a énormément plu. Les décors et la ville de Venise. On sait que la ville de Venise est considérée comme étant la ville de tous les amours. Ici, on a une description parfaite de cette ville qui, finalement, ne l’est pas. En effet, on se retrouve avec une partie de la ville plutôt tranquille, on y vit paisiblement en couple ou en famille. Il y a aussi l’autre côté de cette ville, plus sombre, plus dangereuse entre les trahisons, les mésalliances et les mensonges. Les passions y sont libertines, érotiques. On y trouve aussi un côté secret. C’était très intéressant.

La manière dont l’auteur amène son personnage à évoluer dans ce genre de décors est tout bonnement incroyable. On a une impression assez intéressante : je me suis retrouvée dans des décors dignes d’Alexandre Dumas : combat de capes et d’épées, de complots pour assassiner les personnes hautement placées. Bref, on ne s’ennuie pas une seule seconde dans la ville de Venise.

~ Et si on parlait « personnages »  ~

Les personnages, parlons-en ! J’ai trouvé qu’il y en avait qui étaient très intéressants dans la manière dont ils ont été construits. Pleins de promesses, ils m’ont intriguée. Certains m’ont même déçue.

Commençons par Casanova. Giacomo revient après 10 ans d’errance. Pour se sauver, il a fui Venise, son passé est assez obscur mais on prend plaisir à découvrir ce qui s’est passé. Son retour sonne le glas pour certains : cet homme est un mystère, un poids, une menace. Il y a une atmosphère assez sombre qui s’émane de lui.

« Tout ce qu’il touchait devenait aussitôt mort et gémissements. Certes, le peuple l’aimait, les femmes étaient folles de lui, les cercles d’artistes et de lettrés le voyaient comme un rebelle, un antihéros, et donc un modèle. »

On sent vraiment l’homme menaçant tout au long du texte. Et j’avoue que de ce côté-là, j’ai été servie. C’est un homme dangereux et on s’en rend bien compte tout au long du texte. C’est un homme qui n’hésite pas à manigancer les pires complots pour obtenir ce qu’il désire.

Francesca est un personnage assez bien construit. Figure assumée, elle ne manque pas de courage et est décrite comme étant une femme forte, qui n’est pas l’objet du désir des hommes et qui sait dire non. Elle n’est pas considérée comme étant l’archétype de la femme facile et soumise à son mari. Bien au contraire ! Elle est l’objet d’une machination particulière : un pari entre la comtesse allemande Margarethe von Steinberg et Giacomo Casanova. J’avoue que déjà là, j’ai tiqué. Cette partie de l’intrigue n’est pas sans me rappeler Les liaisons dangereuses et le pari entre la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont.

Là où ça n’a pas collé pour moi, c’est le comportement de Francesca qui n’est pas du tout conforme au caractère que l’on nous décrit. Le fait que la femme (en général dans le texte) soit une sorte de kleenex qu’on balance dans le caniveau après utilisation ne m’a pas forcément plu. Je m’attendais à quelque chose de différent, qui viendrait un peu casser le mythe de ce rustre de Casanova. La place de la femme reste inférieure à celle de l’homme dans cette histoire et j’avoue que je n’ai pas été très réceptive à cette idée.

~ Un voyage ~

Ce qui sauve le roman à mes yeux, en plus des somptueux décors proposés par l’auteur, c’est le voyage historique. En effet, on voyage dans l’histoire, l’auteur prend le temps de planter des décors assez sympathiques et qui collent à la réalité du siècle dans lequel on évolue.

On nous explique certains conflits, certaines situations historiques et franchement, cela ajoute un côté réaliste à cette fiction.

~La plume de Matteo Strukul ~

J’ai apprécié une fiction autour d’un personnage historique que l’on ne connait peu voire pas du tout. Cela reste très crédible puisque l’auteur se cale sur des événements qui sont vraiment arrivés. J’ai apprécié ce côté.

L’auteur parvient à garder quelques secrets sur la fin. Finalement, on se rend compte que Casanova est un personnage apprécié par certains habitants et détesté par d’autres. Les complots pleuvent, les menaces de mort contre lui aussi mais il se bat jusqu’au bout pour comprendre ce qu’il en est.

La plume est vive, atypique et très sympathique à découvrir. J’ai adoré les décors et l’ambiance, un peu moins certains personnages mais dans l’ensemble, j’ai passé une lecture agréable mais pas transcendante.

3 raisons de découvrir ce roman

  • Le mythe de Casanova exploité
  • Le fond historique et les décors plantés
  • La plume de l’auteur assez sympathique

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Le cauchemar des Brackford de Maxence Valmont

51ymycjh-zL._SX195_.jpgRésumé : Jusqu’où iriez-vous pour satisfaire vos ambitions ? Patricia Brackford, star du cinéma muet, est quant à elle prête à tout. S’abandonnant aux plus ignobles stratagèmes, elle vivra jusqu’à la folie la pièce écrite par elle. Mais attention, si l’amour n’est pas toujours éternel, l’exquise vengeance se déguste avec lenteur sur le long terme. Un thriller sans concessions dans l’univers feutré de la haute bourgeoisie anglaise de 1927. Une insoutenable plongée dans Le Cauchemar des Brackford !

~ Service presse ~

Mon avis : Je remercie Séma éditions pour l’envoi de ce roman et Alicia qui m’a permis de lire ce roman. J’avais envie de découvrir ce que pouvait donner ce mystérieux titre ainsi que ce résumé alléchant. J’ai passé un bon moment de lecture.

~ Patricia Brackford : un personnage étonnant ~

Patricia Brackford est un personnage que j’ai détesté tout au long du roman. Elle incarne tout ce que je n’apprécie pas chez les hommes ; vaniteuse, hautaine, méchante, manipulatrice et malhonnête. Elle fait partie de ces personnages que l’on adore détester. Elle est là, elle brille par sa présence et sa méchanceté.

J’ai apprécié le basculement du personnage au fil de la lecture. A partir du moment où Maxence Valmont fait basculer son récit vers le fantastique et l’horreur, le personnage sombre dans un état complètement incroyable. Cela donne une seconde impulsion au roman et j’ai adoré ce moment pivot dans le texte.

Patricia est sûre d’elle. Aimant à hommes, elle se sait belle et désirable. Seulement voilà, grande star du cinéma muet, le cinéma parlant ne veut pas d’elle ! Sa voix n’est pas assez forte, belle, imposante. Ainsi, elle se retrouve reléguée en seconde zone. Son mari, riche à souhait ne pouvant rien faire, elle se décide à se venger.

~ Un milieu social et une période historique intéressants ~

On est dans une intrigue historique durant la fin des années 1920 début des années 1930. C’est une période que je connais très peu et je vous avoue que ce petit roman m’a bien donné envie de retenter l’expérience avec un roman plus long dans cette ambiance. C’est une ambiance assez particulière, c’est une période qui a son charme.

De plus, le milieu dans lequel on évolue ajoute une autre ambiance au roman : l’aristocratie anglaise. Si Patricia est devenue célèbre, elle n’en reste pas moins une femme entretenue par son mari et son immense fortune qu’il a gagnée à la sueur de son front.

Les descriptions des décors m’ont beaucoup plu. Je m’y suis crue. C’est vraiment, pour moi, l’un des points forts de ce roman. L’auteur met le paquet et ça se ressent dès les premières pages.

« Un long couloir, bordé d’une trentaine de colonnes où reposaient des bustes de philosophes antiques et de politiciens illustres la séparait du salon français. À l’extrémité de la galerie, une grande tapisserie des Gobelins déployait avec ostentation une scène de chasse sous Louis XIV. De nombreux tableaux intimistes ponctuaient majestueusement le parcours des visiteurs. »

On dit toujours que chez les riches, il se passe toujours des choses bizarres. Dans la police, bien souvent, les enquêtes policières révèlent des mises en scène incroyables pour tuer quelqu’un. Histoire d’argent, de tromperie ou de secrets de famille, les riches sont très inventifs ! Maxence Valmont nous prouve que cette hypothèse est plutôt vraie.

~ Un roman qui vire vers l’horreur et le fantastique ~

Je n’ai pas cessée d’être surprise dans ce roman. Pourtant il se lit relativement vite (120 pages environ de mémoire). C’est vrai que j’aurais apprécié quelques pages en plus pour vraiment m’imprégner du côté plus sombre de l’histoire. Si les décors sont incroyablement plantés, j’ai trouvé que la seconde partie du roman était légèrement trop rapide à mon goût.

J’ai trouvé que l’idée de base était vraiment top. Une femme maléfique qui veut tout mais ne rien perdre. Ainsi, on voit à quel point les gens peuvent devenir complètement malades pour une chose qu’ils convoitent tant.

Si dans ses actions, on voit Patricia exploser en plein vol et se rapprocher de plus en plus de la folie, psychologiquement parlant, je reste sur ma faim. En effet, on voit à quel point elle sombre dans la folie grâce à ses actes mais je pense que j’aurais apprécié savoir un peu plus ce qu’elle pensait lors de ses agissements.

~ Amour et manipulation ~

Personnellement, je vis dans un monde tout beau tout rose. Je ne comprends pas comment on peut jouer avec les sentiments des gens et les manipuler. Ici, c’est exactement ce qui se passe. Patricia n’hésite pas une seule seconde à blesser et manipuler la gente masculine qui gravite autour d’elle pour avoir ce qu’elle veut. Avant tout autre chose, Patricia est l’archétype de la veuve noire. Elle veut de l’argent, vivre sur le dos des hommes et toujours rester au top. La séduction, c’est son terrain de jeu et cela se sent.

D’un autre côté, on à John Brackford, le mari de Patricia qui se bat pour rester la tête hors de l’eau. J’ai beaucoup apprécié ce personnage humble et intelligent. Il est plus doux, tempéré et calme que sa femme. Ce sont vraiment deux personnes très différentes qui forment un couple ici. J’ai beaucoup apprécié la relation entre John et son majordome Charles. Comme un père avec son fils, Charles fera tout pour aider John et inversement. C’est vraiment très sympathique d’avoir des relations saines d’un côté et d’un autre côté les relations perverses. Ainsi, le fossé entre mari et femme se creuse. On a une sorte de dichotomie entre le bien et le mal.

~ La plume de Maxence Valmont ~

J’ai beaucoup apprécié le nom de famille de l’auteur qui m’a directement renvoyé aux Liaisons dangereuses de Chloderlos de Laclos et de ce monde de relations humaines, de la haute société,  de manipulations et d’amour biaisé au profit de paris, d’argent et de jeux… Mais attendez ? Je crois que l’on tient quelque chose là, non ? J’ai apprécié pouvoir faire un lien entre Patricia et Madame de Merteuil même si Madame de Merteuil reste indétrônable dans mon cœur. (Si vous n’avez jamais lu ce roman, il fait partie des classiques à lire de toute urgence !).

La plume de Maxence Valmont reste très belle. Elle est ni trop fastidieuse ni trop pompeuse. Elle est juste et équilibrée. L’utilisation des mots est bien pensée et cela ajoute de la profondeur à ce roman.

3 bonnes raisons de lire ce roman :

  • Une ambiance intéressante à découvrir.
  • Une histoire où folie et horreur sont au rendez-vous.
  • Un couple si différent qu’il en est très intéressant.

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